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TÉMOIGNAGE: « Je me fiche des normes de beauté et je ne me suis jamais sentie aussi bien »

Barbara Wesoly

Comme beaucoup de jeunes femmes, notre témoin Alessya a longtemps suivi et subi les diktats de beauté. Aujourd’hui, après des années de complexes, elle a décidé d’envoyer valser les normes. Elle nous raconte.

«Dès mon plus jeune âge, on m’a appris que les gens – et les filles et femmes en particulier – devaient toujours être élégants et soignés. Dans les magazines et à la télévision, je voyais des individus parfaitement maquillés, aux cheveux brillants, aux beaux vêtements et aux sourires sortis tout droit d’une pub pour du dentifrice. Enfant, je parvenais ­encore à lâcher un peu prise, mais à l’adolescence, j’ai ressenti de plus en plus fort le besoin d’être belle. Et ce sentiment s’est encore amplifié lorsque j’ai changé d’école et me suis retrouvée dans un environnement où presque toutes les filles étaient très féminines. J’avais l’impression de détoner et j’ai commencé à porter du fond de teint, du mascara et tout ce qui va avec, pour tenter de m’intégrer. J’ai les cheveux naturellement ondulés mais j’ai acheté un lisseur et au final, il m’était impossible de quitter la maison sans avoir lissé mes cheveux.

Si je n’étais pas parfaite, j’avais fréquemment droit à des commentaires. Et les critiques sur mon apparence ne faisaient pas exception à la règle. Les adolescentes peuvent être très dures les unes envers les autres. À un moment j’étais trop petite, le jour suivant, trop maigre. J’avais de trop petits seins ou trop de boutons. ça ne semblait jamais assez bien. J’ai commencé progressivement à me comparer aux idéaux de beauté et à ressentir toujours plus la pression de m’y conformer. Cela a eu un impact négatif sur la vision que j’avais de mon corps. Quand je voyais de jolies filles ou de belles femmes, ce qui me venait à l’esprit était: si seulement je pouvais leur ressembler. Sans imaginer un instant qu’elles pouvaient être aux prises avec les mêmes insécurités.

Il est dommage de passer sa vie à tenter de correspondre à une image idéale qui n’est au final qu’une illusion.

La plus belle version de soi

Nous sommes bombardés de toutes parts et confrontés en permanence aux canons de beauté inaccessibles et surtout irréalistes. En voyant autant de personnes magnifiquement maquillées, on finit par s’imaginer que l’on devrait ressembler à cela soi-même. Puis cela devient une sorte de barre invisible, toujours plus haut, qu’on ne peut franchir. Mais il est dommage de passer sa vie à tenter de correspondre à une image idéale qui n’est au final qu’une illusion. Un mirage pouvant éclater à tout moment. C’est pourquoi j’ai envoyé valser ces canons et normes, il y a quelques années. Je ne lisse plus mes cheveux tous les jours. J’attache toujours une grande importance aux soins de la peau et de soi, mais je ne ressens plus le besoin de me maquiller. C’est libérateur.

J’ai encore quelques insécurités, mais je suis plus à l’aise avec celle que je suis. J’essaye avant tout de penser: que puis-je faire pour me sentir bien, plutôt que pour plaire à quelqu’un d’autre. Les idéaux de beauté sont tout sauf le reflet de la réalité, même si l’on peut aisément finir par croire que le monde est ainsi. Chacun d’entre nous est unique et c’est cette ­diversité qui nous rend magnifique. N’oubliez pas, la beauté, c’est avant tout être soi-même. »

Texte de Barbara Wesoly, Marijke Clabots et Ana Michelot

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