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TÉMOIGNAGES: ils racontent leur passion dévorante pour le camping

Le camping n’a jamais été aussi populaire et pourtant, tout le monde n’ose pas encore partir à l’aventure en pleine nature. Pour Anne, Marie, Ellen et Bryan, le camping est bien plus qu’un simple effet de mode, c’est un mode de vie.

Marie, 26 ans, a troqué les voyages de luxe contre une tente de toit, il y a quelques années.

« Dans le passé, je ne voulais que des voyages en formule all-in. Des cocktails, une piscine, de la bonne nourriture et une chambre d’hôtel propre, c’est tout ce dont j’avais besoin pour passer de bonnes vacances. Mais lors d’un voyage en Jamaïque avec mon frère, à 18 ans, j’ai découvert non seulement l’hôtel, mais ­aussi ses alentours et la culture du pays. C’est là que j’ai réalisé ce qui m’avait manqué pendant toutes ces années. Ce n’est que lorsque j’ai rencontré mon mari peu de temps après que j’ai osé dormir sous tente. J’ai toujours pensé que le camping n’était pas pour moi. Je l’avais ­associé aux gitans et aux clichés du parfait campeur qu’on voit ­généralement dans les séries et les films.

Nous avons d’abord campé quelques fois dans les Ardennes, ce qui fut un véritable challenge pour moi. Je suis quelqu’un qui organise tout dans les moindres détails. Sauf que quand on campe, on ne peut pas toujours prévoir ce qui va se passer. En fin de compte, j’ai réussi à lâcher prise et à partir à l’aventure.

Depuis lors, je suis du genre à vouloir faire un maximum de voyages en camping. Il y a deux ans, nous avons même acheté une tente de toit afin de découvrir tous ces endroits avec notre chien. Bien sûr, il y aura toujours certains désagréments. Par exemple, il peut parfois faire vraiment trop chaud pour plier la tente, ce qui n’arrive pas à l’hôtel. Mais selon moi, les ­expériences et les histoires que vous ramenez chez vous après des vacances en camping valent beaucoup plus qu’une piscine et une chambre d’hôtel climatisée. Dans chaque camping, il se passe forcément quelque chose qui restera avec vous pour toujours. Au Portugal, par exemple, nous avons trouvé un camping ­romantique et isolé sur une falaise, du moins c’est ce que nous pensions. Peu de temps après sur la plage, un couple s’est allongé à côté de nous et a trouvé tout sauf embarrassant d’avoir des relations sexuelles en public. Et comme si ce n’était pas assez fou, nous sommes également tombés sur des nudistes. Il n’y a rien de mal à cela, bien sûr, mais ce sont des choses que vous n’oublierez pas de sitôt.

La peur du noir
Ce qui m’agace parfois en camping, c’est qu’on ne peut pas faire tout ce qu’on veut le soir. Voilà pourquoi nous dormons deux nuits dans la nature et seulement une nuit dans un camping, où nous pouvons utiliser l’eau courante, l’électricité et des toilettes normales. Nous ­recherchons généralement des campings écologiques, car le ­respect de la nature est très ­important pour nous. Et nous les préférons situés à côté d’un ruisseau ou d’une forêt. Un autre aspect que j’aime dans le camping: les préparatifs. Savoir des semaines à l’avance quelles routes on va ­emprunter et où on va dormir, c’est déjà un peu les vacances pour moi. Le prochain voyage que nous ­prévoyons est un roadtrip à travers la Croatie, après quoi nous ­aimerions voir la Suède et faire du kayak à la recherche de spots de camping dans la nature. Pour moi, c’est un vrai challenge quand on sait que j’ai peur du noir (rires). Mon entourage est parfois un peu surpris quand je dis que j’aime le camping, d’autant plus que je suis très coquette dans la vie. J’attache une grande importance à mon apparence… Alors évidemment tout le monde ne s’attend pas à ce que vous campiez dans une tente pendant votre temps libre. Bien sûr, cela ne veut pas dire que je n’ai pas apprécié mes vacances all-in. De temps en temps, ça me manque de mettre les pieds sous la table ou de siroter un cocktail à la ­piscine. Mais quand je me retrouve à admirer un ­magnifique coucher de soleil depuis notre tente avec un cocktail maison à la main, j’oublie tout ça en un rien de temps.»

Anne, 32 ans, campe depuis sa plus tendre enfance. Elle perpétue la tradition de ses parents en emmenant sa petite famille
en camping.

« Cette passion du camping, je l’ai héritée de mes parents. Ils m’ont emmenée faire du camping pour la première fois quand j’avais 5 ans, et depuis lors, je finis au camping chaque été. Le dernier voyage que j’ai fait avec mes parents, je ne l’oublierai jamais. C’était en Amérique du Nord, où nous sommes entre autre passés par Los Angeles, Las Vegas et le Grand Canyon. Ce fut un beau clap de fin qui marquait un nouveau départ, car après ce dernier voyage en famille, j’ai moi-même perpétué la tradition. Je ne suis jamais allée camper seule et je ne pense pas que je le ferai un jour. Car il faut l’avouer, ce n’est pas facile de planter une tente et de ­réussir à l’enfoncer dans le sol. En plus, je ne pense pas que je me sentirais à l’aise, même si camper sur un terrain de camping est tout à fait sûr. ­Autrefois, mes copines ­m’accompagnaient. Et puis c’est mon mari qui a pris le relais. Nous n’étions ­ensemble que depuis trois mois lorsque nous sommes partis camper pour la première fois en Roumanie. Vous parlez d’un test pour notre couple! Bien qu’à l’époque il n’avait encore jamais campé, il a tout de suite adhéré. ­Depuis lors, nous avons visité la République tchèque, la France, la Slovénie et même une partie du Canada, avec notre tente.

Je suis persuadée qu’on a ­beaucoup plus de chouettes souvenirs au camping qu’en séjournant dans une maison ou un hôtel. Nos voyages en sont la preuve.

Je me souviens d’un trip au Canada où nous sommes tombés nez à nez avec un ours ou encore en République tchèque, quand un arbre a failli tomber sur notre tente. Mais jusqu’à présent, je dirais que mon plus beau souvenir de camping est celui de notre roadtrip à travers l’Irlande, car c’est là que mon mari a ­demandé ma main! Je pense qu’aucun voyage ne vaut un voyage en voiture et sous tente. 

Au grand air
Ce que j’aime particulièrement au camping, c’est la vie en plein air. On ne sait presque jamais à l’avance où l’on va se retrouver et on finit souvent dans ce qui ressemble à un mini village avec un magasin, des sanitaires, une piscine, des nouvelles personnes… J’ai pour habitude de ne pas réserver un ­emplacement de camping à l’avance, car j’aime me laisser ­surprendre par ce qui se ­présente à nous. Mais ­maintenant que nous ­voyageons tous les quatre, avec nos enfants, tout devient un peu plus fatiguant. Par exemple, je déconseille de voyager en Pologne à bord d’un tout petit mobil-home de deux personnes quand on a une petite d’un an (rires). Même si c’était une belle aventure ­inoubliable. Quand on trouve que c’est trop compliqué avec les enfants, nous allons au ­camping, mais nous louons alors une caravane. Maintenant que je vieillis, j’aime ce petit confort en plus de temps en temps, surtout si vous voyagez avec une fille de trois ans et un fils de deux mois (rires). Et bien qu’un voyage en camping soit épuisant, demande beaucoup de préparation, je ne succomberai jamais à l’appel d’une chambre d’hôtel confortable. Il m’est impossible d’expliquer avec des mots le sentiment que cela procure de ­sortir d’une tente un peu crade le matin, de sentir l’herbe, de voir les montagnes et de sentir l’air frais. Je suis éternellement reconnaissante envers mes parents qui m’ont donné un avant-goût de la vie de camping et j’espère que mes enfants ressentiront la même chose dans quelques années. »

Ellen, 27 ans et Bryan, 33 ans, passent tout leur temps libre dans le van qu’ils ont eux-mêmes aménagé.

« Nous avons tous les deux été mordus par le virus du camping avant de nous connaître. Nous étions en couple depuis peu lorsque nous sommes partis pour la première fois en week-end avec un groupe d’amis, avec une tente et un canoë. Le soir, nous avons installé notre tente dans un écrin de verdure près de la Dendre et avons bu quelques bières autour du feu de camp. Sauf que quand vous buvez des bières, vous devez forcément aller aux toilettes durant la nuit. Ce que nous avons fait un peu plus loin dans les bois. Le lendemain matin, alors que nous étions en train de préparer notre expédition en canoë, nous avons ­remarqué qu’il y avait une caméra de surveillance de la faune pointée vers l’endroit où nous avions fait nos besoins (rires). Depuis lors, nous consacrons la quasi totalité de nos jours de repos et de vacances au camping. Vu que nous aimons quand même un peu le luxe, nous sommes particulièrement fiers de notre camping-car. Malheureusement, il a été ­impliqué dans un accident, il y a deux ans, et a été déclaré sinistre total. Nous avons acheté un nouveau van et avons immédiatement décidé de choisir une taille plus grande. Juste avant l’annonce du premier confinement, nous nous sommes rendus au magasin de camping et au magasin de bricolage pour récupérer du matériel à la maison. Ainsi, nous avons pu aménager confortablement notre van ­pendant le confinement. Nous voulions en faire un camping-car multifonctionnel avec des toilettes chimiques que nous pourrions également utiliser pour nos déplacements, et après quelques semaines de travail acharné, nous avons réussi.

Une vue imprenable sans se ruiner
Après ce premier confinement, nous avons testé notre van et avons pris la route vers les Dolomites en Italie. C’est aussi la raison pour laquelle nous sommes si fans de notre van.

On peut partir quand on veut. Dès que nous avons quelques jours de congé, il ne nous faut pas plus d’une demi-heure pour plier bagage et partir. Dès que nous sortons de notre rue, les ­vacances commencent. Nous choisissons où et ­combien de temps nous voulons rester quelque part, car nous avons toujours notre hôtel avec nous.

Si nous rencontrons un joli coin en chemin, nous nous y installons pour une journée ou plus. Si nous allons dans un endroit qui ne s’avère pas si beau, nous ­cherchons un autre endroit. Il n’y a rien ni personne pour nous arrêter. Nous avons déjà dormi dans les ­endroits les plus uniques et les plus cachés qui soient. Si vous voulez dormir dans une chambre d’hôtel avec une belle vue, vous payez souvent cher. Nous, nous choisissons nous-mêmes notre vue et ça ne coûte pas grand-chose. Bien sûr, il nous arrive de choisir un camping pour faire le plein d’eau par exemple, mais nous trouvons toujours plus chouette de trouver nos propres endroits pour dormir. Un bel endroit pour passer la nuit, nos deux chaises de camping et un feu de camp, c’est tout ce dont nous avons besoin pour ­profiter de nos soirées. Il y a une chose avec laquelle nous avons du mal, c’est de nous lever tôt. Mais quand on sort de notre van et qu’on prend le petit-déjeuner avec une vue magnifique sur les Dolomites, le réveil passe tout de suite mieux. Nous ne pouvons qu’être reconnaissants de nous être trouvés. Si l’un de nous n’avait pas été aventureux, cela n’aurait probablement pas collé entre nous. C’est ­génial de partager cette passion en amoureux, mais c’est tout aussi cool de camper avec des amis ou même avec des personnes dont on a fait la connaissance pendant le voyage. Partager ces ­moments uniques avec d’autres personnes nous rend tellement plus riches. Voilà pourquoi nous aimerions voyager avec notre van pendant quelques mois. Mais d’abord, on souhaite faire le Portugal, la Suède et la Norvège! »

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