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© nattalia nunez via unsplash

TÉMOIGNAGES: trois parents de chats racontent le lien avec leur animal

Les chats ont encore plus la cote depuis la pandémie. Un Belge sur quatre en possède au moins un, ce qui fait du chat l’animal de compagnie le plus populaire du pays. Laura, Valérie et Arthur, nous racontent leur attachement si profond à leur boule de poils.

Laura, 29 ans, considère son chat Lowie, 5 ans, comme son enfant. Depuis qu’il l’a sauvée d’un acte désespéré, leur lien n’a fait que se resserrer.

« Depuis que je suis toute petite, je suis très sensible à la cause animale. Je suis convaincue que c’est dans mes gènes. Mes parents sont aussi de grands amoureux des animaux. Nous avons toujours eu des lapins et des chats à la maison. Quand j’ai quitté le cocon familial, j’ai presque immédiatement recueilli des ­lapins. Et plus tard, j’ai adopté Lowie, mon chat adoré. Je l’ai adopté avec mon petit ami de l’époque, alors qu’il n’avait que 3 mois. À la base, on allait juste jeter un œil aux ­chatons, mais ça a été le coup de foudre, et on l’a ramené chez nous sans attendre. Six mois plus tard, c’était fini entre nous, et c’était une bonne chose. Mon ex était parfois agressif, et ça n’affectait pas que moi, mais Lowie aussi. Après son départ, Lowie est devenu beaucoup plus affectueux. Et depuis, il est très protecteur quand il y a des garçons dans les parages. Il se met entre nous et les fusille du regard. Il me ­demande beaucoup d’attention, comme s’il voulait me dire: ‘Coucou, c’est moi le seul et unique homme de ta vie, pas vrai?’

Après cinq années de vie ­commune, Lowie et moi sommes totalement ­fusionnels. Partout où je vais, Lowie est là. Si je quitte l’appartement, je l’entends miauler pendant de ­longues minutes derrière la porte d’entrée et quand je rentre à la maison, je sais qu’il m’attend pour une ­farandole de câlins.

On a aussi nos petites routines. Il adore quand je le caresse sur le ventre. Puis il s’installe sur ma poitrine et me donne des léchouilles. Je ne me suis pas douchée seule depuis 5 ans. Lowie déteste l’eau, mais il adore me regarder me laver depuis le bord de la douche. Il suffit que je dise ‘Lowie, c’est l’heure de la douche’ pour qu’il se précipite vers la salle de bains. C’est le même scénario quand j’ouvre le ­frigo. Et si je ne veux pas partager mes biscuits avec lui, il se met à chouiner comme un chien (rires).

Un amour qui dépasse tout

Dire que Lowie est mon plus grand soutien dans la vie et que je serais perdue sans lui est un euphémisme. Je me bats avec ma santé mentale depuis des années, et je souffre de fibromyalgie (une maladie qui provoque des douleurs chroniques au niveau des muscles et du tissu conjonctif, ndlr), mais il m’accepte comme je suis. Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un dans le monde qui me rende plus heureuse que lui. Au printemps 2019, mes pensées les plus sombres ont pris le dessus et j’ai fait une overdose de tranquillisants et de ­somnifères, que j’ai pris de façon impulsive. Lowie était à côté de moi dans le canapé à ce moment-là et j’ai vu le désespoir dans ses yeux. Comme s’il voulait me dire: ‘Tu ne vas pas m’abandonner, hein? Tu ne vas pas me faire ça quand même?’ Après un coup de fil à mes parents, j’ai appelé une ambulance sur leurs conseils. C’est comme ça qu’à mes yeux, Lowie m’a sauvé la vie. Cet incident a été une véritable prise de conscience. On entend parfois dire que les chats ont tendance à se montrer plus affectueux et plus ­présents pour leurs maîtres quand les choses ne vont pas bien… Mais de manière générale, Lowie reste loin de moi quand je suis nerveuse. Et je sais alors que je suis dans une mauvaise passe, je m’oblige à me ­ressourcer en allant me balader ou en méditant ­pendant une demi-heure. À sa façon, Lowie sait ­toujours comment me ramener sur terre. Malgré mes nombreux hauts et bas, Lowie sait que je ne ­l’abandonnerais jamais à son sort. J’ai moi-même été rejetée si souvent dans le passé, je ne pourrais pas faire ça à quelqu’un que j’aime autant. »

Vous avez des pensées suicidaires ou ressentez le besoin de parler à quelqu’un? Appelez la ligne du Centre de prévention du Suicide: 0800.32.123.

Arthur, 24 ans, vit en colocation avec huit personnes dans une grande maison, mais son colocataire préféré, c’est Ralph, 4 ans, alias Canette, son fidèle ami à quatre pattes. Il l’a même fait immortaliser sur son bras.

« Je vivais encore chez mon père quand ma sœur et moi avons reçu un chat comme cadeau commun pour notre vingtième anniversaire. Nous l’avons récupéré chez un ami dont la chatte venait de donner naissance à une portée de chatons. Au début, je voulais appeler Ralph ‘Canette’, pour pouvoir dire, quand on faisait une fête: ‘Je vais chercher une Canette’. Mais ma sœur n’était pas d’accord. Du coup, Canette est resté, mais seulement comme surnom. ­Depuis, j’ai quitté la maison parentale pour m’installer en colocation dans une grande maison avec jardin et colocataires (8 en tout). Je mentirais si je disais que Ralph aime chacun d’entre nous de la même façon, mais on est tous fans de lui. Sauf quand il se met à miauler en pleine nuit, ce qui arrive de temps en temps (rires). Comme c’est le propre des chats, Ralph adore faire des bêtises. Il escalade souvent le mur de notre jardin, qui donne, de l’autre côté, sur le campus d’une école d’art. On ne sait pas comme il fait pour y pénétrer, mais c’est déjà arrivé plus d’une fois qu’il se soulage dans les lavabos de l’école ou qu’il détruise des maquettes d’étudiants… Heureusement, il est tellement mignon que tout le monde lui pardonne aussitôt.

BFF for life

En fait, je pense que c’est ma faute s’il est tellement jouette et coquin. J’aime, par exemple, l’emmener au supermarché pour avoir de la compagnie quand je fais les courses. Pas en laisse, mais sur mon épaule. Évidemment, il finit par s’enfuir en courant et je dois le suivre entre les étalages. Fou rire garanti à chaque fois!

Ça fait très cliché, mais Ralph est vraiment mon meilleur ami. Je l’aime de tout mon cœur et je suis convaincu que cet amour est ­réciproque. Même s’il est et restera toujours un animal de compagnie…

D’ailleurs il se pourrait bien qu’il m’aime surtout parce que je le nourris (rires). Pourtant, lui m’est d’une aide précieuse. Depuis quelque temps, je souffre d’une dépression et quand je passe une mauvaise journée, il le ressent directement. Alors il accourt pour me faire des câlins. Il y a deux ans, j’ai fait immortaliser Ralph sur mon bras. Il dort ­toujours dans des positions super bizarres, que j’aime capturer sur mon smartphone. Sur base d’une de ces photos, j’ai demandé à un tatoueur de créer un dessin minimaliste. J’ai pas mal de tatouages et ils sont tous uniques. Je ne fais dessiner sur mon corps que des choses que je ne regretterai jamais. S’il y a un tatouage dont je ne me lasserai pas, c’est ce souvenir de mon adorable Ralph. »

Valérie, 28 ans, et son amoureux Théo, 24 ans, sont les heureux parents de deux chats: Dina, 5 ans, et Balthazar, 1 an. Ce dernier a traversé des moments difficiles après qu’on lui ait diagnostiqué un défaut oculaire congénital.

« ‘Si quelqu’un a l’âme d’accueillir un chaton handicapé, c’est bien toi’, m’a écrit un ami sur Facebook, ­l’automne dernier. J’ai longtemps hésité à adopter un compagnon de jeu pour Dina, parce que je ne savais pas comment elle réagirait. Mais quand on m’a envoyé des photos de Balthazar, j’ai eu un coup de cœur. ­Initialement nommé Tobi, Balthazar a été trouvé tout bébé sous une voiture en Macédoine. On s’est vite aperçu qu’il avait un défaut oculaire chronique, mais comme mon ami l’avait deviné, ça m’était égal. Moins d’un mois plus tard, Balthazar débarquait en Belgique après un voyage de deux jours en bus. On l’a emmené chez le vétérinaire pour un contrôle, et là, son état s’est révélé beaucoup plus grave que prévu. On nous a ­renvoyés chez nous avec des analgésiques et du baume pour les yeux, mais il n’a pas fallu longtemps pour que la clinique vétérinaire devienne notre deuxième maison. L’état de ses yeux ne s’améliorait pas et, pour compliquer encore plus les choses, Balthazar a commencé à faire pipi partout dans la maison. ­Plusieurs fois par jour, on devait changer nos draps, nettoyer le canapé… Ça été un véritable test pour notre couple et on s’est beaucoup disputés (rires). Pourtant, je n’ai jamais considéré l’idée d’emmener Balthazar dans un refuge.

Une campagne de crowfunding

On était très tristes qu’il nous montre sa peine et sa douleur en urinant, ­surtout que nous ne pouvions pas faire grand-chose pour ­l­’aider. La énième visite chez le vétérinaire nous a ­finalement donné des réponses: Balthazar semblait avoir ce qu’on appelle une microphtalmie. Une double paupière pendait sur son œil et provoquait des ­frottements gênants. Comme le vétérinaire nous a dit que son œil lui permettait quand même de voir, on a décidé de ne pas lui enlever. Son autre œil, par contre, était complètement collé à cause de la grippe féline (une maladie fréquente chez les chats, ndlr) et il ne pouvait pas le bouger. Une opération était nécessaire et tous ces soins coûtaient une fortune: 2000 € au ­total. On était à bout de nerfs… Alors j’ai décidé de ­lancer une campagne de crowdfunding. Ma maman était super enthousiaste à cette idée, mon homme, lui, l’était moins, et trouvait ça gênant de demander aux autres de nous aider financièrement. Mais je me suis dit qu’il fallait le tenter.

En 24 heures, on avait récolté plus de 1000 euros. Non seulement nos amis et nos familles ont participé, mais aussi des inconnus. ­Certains, en amoureux des animaux, ont donné jusqu’à 75 euros.

En février, Balthazar est finalement passé sous le scalpel. Une partie de sa paupière a été coupée pour éviter les frottements. Et on a décollé l’autre œil pour que Balthazar puisse faire tourner son globe oculaire. Après l’opération, on a récupéré le chat le plus doux et le plus affectueux du monde, et il a aussi arrêté les pipis partout. Un grand soulagement! Aujourd’hui, c’est un chat heureux et joueur. On peut voir à quel point il est reconnaissant pour tout ce qu’on a fait pour lui. Il me suit partout, des toilettes à la douche. Et il répond à son nom, comme un chien. Il n’a pas de perception de la profondeur, mais il n’est pas peureux pour autant. Il saute dans tous les sens et ça ne finit pas toujours bien. Parfois, on rigole de sa maladresse, mais ça ne fait que rajouter à son charme. Mon amour pour les animaux ne connaît pas de ­limites, et l’ouverture de mon salon de toilettage pour chats, Madame Figaro (le nom de mon premier chat), en est la preuve. Les chats ont souvent des nœuds, des pellicules ou des pelades, dans certains cas très douloureux. En tant que toiletteuse pour chats, ­j’espère mettre fin à cela et rendre le pelage de tous les félins des environs plus soyeux (clin d’œil). »

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