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© KABUL, AFGHANISTAN-AUGUST 16: An Afghan family rushes to the Hamid Karzai International Airport as they flee the Afghan capital of Kabul, Afghanistan, on August 16, 2021. (Photo by Haroon Sabawoon/Anadolu Agency via Getty Images)

La Grande-Bretagne ouvre ses frontières aux Afghans qui doivent fuir le pays

Kathleen Wuyard

Ces derniers jours, des scènes de chaos insoutenables nous sont parvenues d’Afghanistan, où le retrait des dernières troupes alliées a coïncidé avec la reprise du pays par les Talibans. Alors que Joe Biden se la joue Edith Piaf et affirme “ne rien regretter”, outre-Atlantique, la solidarité s’organise envers les Afghans.


C’était assuré, seul le timing extrêmement rapide aura peut-être surpris, et encore: alors que depuis de longs mois, les Talibans grignotaient le territoire de l’Afghanistan, jusqu’à contrôler à nouveau des pans entiers du pays, ils ont mis à profit le retrait des dernières troupes américaines de Kaboul pour marcher sur la capitale et annoncer avoir pris le contrôle de l’Afghanistan. Comme durant les cinq années sombres entre 1996 et 2001, où leur règne de terreur, basé sur une interprétation extrêmement stricte de la charia, avait été synonyme d’exécutions sommaires, enfermement des femmes (au propre comme au figuré) et interdiction de toutes sources de plaisir, qu’il s’agisse de chanter ou jouer aux échecs.

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Si, dans un appel impromptu en plein direct à notre consoeur Yalda Hakim, journaliste de la BBC spécialiste de l’Afghanistan, le porte-parole de ceux-ci, Suhail Shaheen, a assuré qu’il n’y aurait “de vengeance sur personne. Nous sommes les serviteurs du peuple et de ce pays”, assurant encore que leur objectif était “la paix”, le peuple afghan est loin d’être convaincu s’il faut en croire les scènes de chaos à l’aéroport de Kaboul, des centaines d’hommes, femmes et enfants ayant tenté de monter à bord d’un avion américain.

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Un chaos qui a coûté la vie à 8 personnes, certaines, piétinées dans la cohue sur le tarmac, et d’autres, tombés des ailes de l’avion auquel ils s’étaient accrochés dans un sursaut de désespoir au moment du décollage. C’est que le retour des Talibans suscite la terreur parmi les nombreux afghans qui sont venus en aide aux troupes alliées au gré des années de guerre et d’occupation, qu’il s’agisse de servir de fixeur ou d’interprète, et qui ont aujourd’hui peur des représailles.

“Une seule mission”


Sans oublier les femmes et les jeunes filles du pays, terrifiées à l’idée de vivre à nouveau sous un régime qui ne leur autorisait pas de travailler ni même de s’instruire, leur imposait d’être toujours couverte d’une burqa en public et même d’obscurcir les fenêtres de leur maison pour ne pas pouvoir être aperçues depuis la rue. “Les Afghanes auront toujours accès à l’éducation et au marché du travail tout en gardant le hijab” a encore assuré Suhal Shaheen à Yalda Hakim. Vérité ou simple tentative de rétablir un semblant d’ordre?

Nombreux sont les habitants du pays qui ne comptent pas attendre de réponse à cette question et veulent le fuir à tout prix. Dans l’indifférence générale? Si le pilote américain ayant accepté plus de 600 réfugiés afghans dans un avion qui n’était supposé en évacuer que 150 est acclamé en héros sur les réseaux, l’allocution de Joe Biden de ce lundi 16 août passe mal. Dans celle-ci, le président américain a souligné que “notre seule mission en Afghanistan a toujours été la même : empêcher une attaque terroriste sur le territoire américain”. Et non “construire une nation” afghane. Une version polie du “après moi les mouches” qui suscite la colère tant dans le camp démocrate que républicain – et chez Mr et Mme Tout-le-monde.

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“La vérité est que l’Afghanistan est tombée plus rapidement que prévu aux mains des talibans (...) Nous avons donné toutes les options à l’armée afghane pour déterminer le futur du pays, mais nous ne pouvions pas lui donner la volonté de se battre pour celui-ci” a encore déclaré Joe Biden, avant d’assurer que les Etats-Unis “s’engageront pour les femmes et les jeunes filles” ainsi que le maintien des droits de l’Homme. Insuffisant?

Si la Grande-Bretagne a assuré qu’un nouvel envoi de troupes de l’OTAN n’était pas dans les cartes, le premier ministre, Boris Johnson, a affirmé sa volonté d’ouvrir les frontières du pays aux réfugiés venus d’Afghanistan, “pour apporter le soutien nécessaire aux Afghans qui ont tout donné pour faire du pays un endroit meilleur ces 20 dernières années et qui ont besoin de notre aide aujourd’hui”. L’Albanie et le Kosovo se sont également dit prêts à accueillir temporairement des réfugiés afghans.

La solidarité s’organise avec les Afghans


Et plus près de chez nous alors? À l’heure d’écrire ces lignes, Emmanuel Macron se fait épingler pour son allocution de l’autre côté de la frontière, le président français ayant affirmé sa volonté de “(nous) protéger des flux migratoires irréguliers venus d’un pays déstabilisé”, qui risqueraient notamment de “nourrir les trafics de toutes natures”, même s’il a aussi estimé qu’il était “de notre devoir de protéger ceux qui nous aident: interprètes, chauffeurs, cuisiniers et tant d’autres”. En Belgique, l’ancien ministre de la Défense André Flahaut a appelé à rapatrier les Belges encore en Afghanistan, mais aussi tous ceux qui ont “travaillé pour nous ainsi que leurs familles”.

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Sophie Wilmès a pour sa part indiqué que quatre avions militaires quitteraient le pays le plus rapidement possible avec une centaine de personnes en tout à leur bord, des personnes que “notre pays a la responsabilité de rapatrier de la manière la plus sûre possible”.

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