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La population mondiale va diminuer grâce à l’éducation des femmes

Kathleen Wuyard

L’ONU nous prédisait une population mondiale frôlant les 11 milliards en 2100, catastrophe annoncée pour l’environnement et l’avenir de l’humanité, dont la densité aurait entraîné des pénuries énergétiques et alimentaires. Une nouvelle étude annonce un déclin de la population (8,8 milliards “seulement” en 2020), dû, entre autres, à l’augmentation de l’éducation féminine et à un meilleur accès à la contraception.


En 1950, l’Organisation des Nations Unies soufflait ses cinq bougies, et la population mondiale était estimée à près de 2,6 milliards de personnes. Sur son site officiel, l’ONU revient sur la croissance effrénée de la population mondiale ces 70 dernières années, et prédit qu’elle n’est pas prête de s’arrêter: “selon les projections, la population mondiale devrait augmenter de 2 milliards de personnes au cours des trente prochaines années, passant de 7,7 milliards actuellement à 9,7 milliards en 2050. Elle pourrait atteindre un nombre proche de 11 milliards d’individus vers l’an 2100”. Une croissance que l’organisation attribue “en grande partie aux progrès de la médecine moderne et à l’amélioration du niveau de vie”, mais qui aurait été estimée à la hausse selon une nouvelle étude, réalisée par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) et publiée ce mercredi dans la revue scientifique “The Lancet”.

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Une bonne nouvelle pour la planète


Il n’en fallait pas plus pour qu’une certaine presse s’emballe et mette en garde contre un déclin imminent de la population mondiale, à grand renforts de titres plus alarmistes les uns que les autres. Mais faut-il vraiment paniquer à l’idée de n’être potentiellement “que” 8,8 milliards en 2100? Tout dépend sous quel prisme on envisage la situation. Christopher Murray, directeur du IHME, souligne ainsi que cette croissance en baisse de la population est une excellente nouvelle pour l’environnement, puisque cela implique “moins de pression sur les systèmes de production alimentaire et moins d’émission de CO2”. Un discours qui rejoint celui des écologistes, dont certains militants, de plus en plus nombreux ces dernières années, choisissent de ne pas avoir d’enfants pour tenter de préserver une planète déjà rudement malmenée. La mauvaise nouvelle? Ce déclin annoncé de la population n’aura pas que des conséquences bénéfiques. Au contraire, ainsi que le rappelle Christopher Murray.

L’inversion de la pyramide des âges aura des conséquences profondes et négatives sur l’économie et l’organisation des familles, des communautés et des sociétés”.


Mais comment lui et son équipe expliquent-ils cette décroissance annoncée? Notamment grâce à (ou à cause de, c’est selon) une augmentation de l’éducation des filles et des femmes, ainsi qu’un accès généralisé à la contraception. Des facteurs qui devraient faire baisser le taux de fécondité à un rythme bien plus rapide que celui prédit par l’ONU, passant de 2,37 enfants par femme à l’heure actuelle contre 1,66 enfant par femme en 2 100. Toujours selon les chercheurs, le pays le plus peuplé au monde serait l’Inde, suivi par le Nigeria et la Chine, tandis que l’Europe pourrait perdre de nombreux habitants, des pays tels que l’Espagne ou l’Italie étant notamment amenés à voir leur population diminuer de moitié. Dans un communiqué diffusé par l’Institute for Health Metrics and Evaluation, les chercheurs ne cachent pas les potentiels effets négatifs de ce déclin de population, mais soulignent toutefois qu’il ne faut pas s’en servir pour freiner les avancées entreprises.

Ce sera véritablement un nouveau monde, un monde auquel nous devrions nous préparer dès aujourd’hui (...) Mais cela ne doit pas compromettre les efforts pour améliorer la santé reproductive des femmes ou le progrès des droits des femmes”.


Et d’évoquer plutôt la mise en place de politiques facilitant la conciliation entre maternité et carrière, par exemple, pour contrer le déclin démographique. Par exemple, le fameux congé paternité, réclamé à corps et à cri dans nos démocraties, et où le contraste entre les mois accordés à la mère et les quelques jours de congé dont bénéficie le père, contribue aux inégalités salariales et professionnelles et peut constituer un frein à la maternité. En Belgique, selon les données de Statbel, le taux de fécondité n’a fait que diminuer depuis les années 60, tandis que l’âge moyen de la mère à la naissance de son premier enfant est, lui, en augmentation constante, passant de 29,1 ans en 1998 à 30,7 ans en 2018.

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