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TÉMOIGNAGE: ““Je suis atteinte d’une forme de cancer extrêmement rare””

La rédaction

Anita, 35 ans, a été diagnostiquée à 27 ans avec un PMP, une forme très rare de cancer péritonéal. Une nouvelle qui a bouleversé sa vie.

«Pendant des années, j’ai souffert de symptômes, surtout au ­niveau de l’estomac. J’avais des douleurs abdominales presque en permanence, je n’avais aucune énergie et ma vision se troublait parfois. Je suis allée plusieurs fois chez le médecin et à l’hôpital, mais aucune cause ou explication n’a été trouvée. J’ai ­commencé à croire que ­c’était dans ma tête, jusqu’à ce que mon ventre grossisse. Mon petit ami et moi ­espérions que je sois ­enceinte, mais les tests ­étaient négatifs à chaque fois, même si, à un moment donné, j’avais l’air d’être ­enceinte de 6 mois. Mon ­médecin et mon gynécologue pensaient que j’avais un fibrome. Il a fallu l’enlever chirurgicalement, mais lorsque je me suis réveillée de ­l’anesthésie, j’ai appris qu’il y avait une tumeur de 4,5 kilos dans mon abdomen.

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On m’a dit que j’étais atteinte ­d’une PMP, une forme très rare de cancer. Le cancer est un sujet avec lequel on ne plaisante pas, et pourtant, j’ai d’abord cru que mon diagnostic était faux. J’étais tellement dans le brouillard de l’anesthésie que je ne réalisais pas. Je n’ai pas compris ce que cela ­impliquait, mais ­lorsque j’ai été orientée vers un hôpital spécialisé pour y être opérée, ce fut un énorme coup de massue. Les ­médecins m’ont informée qu’ils ne savaient pas s’ils ­pourraient retirer la tumeur. C’était une question de survie et, dans le pire des cas, il ne me restait plus ­beaucoup de temps à vivre. À partir de ce moment-là, je me suis mise en mode survie. ­Heureusement, l’opération a réussi, j’ai eu l’impression d’être invincible. 8 semaines plus tard, j’ai pu reprendre mon travail d’institutrice de maternelle et me réinsérer dans la société.

Faire face

Malheureusement, ce ­sentiment fut de courte durée, car le cancer est ­revenu plusieurs fois au cours des 8 dernières années. Entre-temps, j’ai subi 3 opérations et une chimiothérapie. ­L’année dernière, je suis restée 17 semaines à l’hôpital. Ce que je pouvais faire ­auparavant, je ne peux plus le faire aujourd’hui, ou alors ­beaucoup moins bien. J’ai toujours été très occupée, mais les effets du cancer m’ont obligée à ralentir le rythme. Ce qui va de soi pour la plupart des gens ne l’est généralement pas pour moi. Je n’ai pas pu travailler ­depuis près d’un an. Mon ­copain et moi avons le désir d’avoir des enfants, mais ­malheureusement, ce n’est plus une option car mes ­ovaires et mon utérus ont été enlevés.

À chaque contrôle, j’essaie d’envisager le meilleur, tout en me préparant mentalement au pire.

Comme j’ai du mal à supporter les stimuli, sortir ou manger un morceau à l’extérieur n’est pas la ­meilleure idée qui soit. Et puis j’ai perdu confiance en mon corps. Ce n’est pas une surprise, car il m’a laissé tomber à plusieurs reprises. Je suis hyper vigilante à tous les signaux et je me mets en mode alarme pour la moindre chose. À chaque visite de contrôle, j’essaie d’envisager le meilleur, tout en me ­préparant mentalement au pire. Cette ­incertitude est pénible. Personne ne sait de quoi demain sera fait, mais quand on a déjà fait plusieurs rechutes, on est davantage préoccupé par l’avenir que la moyenne des gens. Ma vie n’a rien à voir avec celle d’une personne de 35 ans, mais malgré ce malheur, je profite de chaque ­minute qui m’est accordée. Mon petit ami et moi sommes plus heureux ­aujourd’hui qu’avant que je ne tombe malade, parce que nous avons fait l’expérience qu’une bonne santé ne peut pas être considérée comme acquise. »

Texte de Marijke Clabots, Emilie Van de Poel et Ana Michelot.

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