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TÉMOIGNAGE: en donnant son sang, Tina, 21 ans, a aussi sauvé sa propre vie

Barbara Wesoly

Donner son sang, son plasma et ses plaquettes est ­primordial et permet chaque jour de ­sauver des vies. Comme celle de ­Tina, 21 ans qui, jusqu’à l’année dernière, donnait ­régulièrement son sang et ses plaquettes. En plus d’aider les autres, elle s’est aussi sauvée elle-même. Son dernier don lui a en effet permis de découvrir qu’elle souffrait d’une leucémie.

“Depuis mes 18 ans, je donnais souvent mon sang et mes ­plaquettes. J’étudie les Sciences ­pharmaceutiques à l’université et celle-ci se trouve juste à côté d’un centre de ­collecte. Aller y faire prélever mon sang après les cours ne représentait qu’un ­effort minime et l’activité peut se révéler sympa si on y va entre ­copines.

Après chaque don, je me sentais bien et satisfaite de mon geste. Je ne ­savais pas qui en bénéficierait, mais j’avais la ­certitude que j’allais aider quelqu’un.

Il ­s’agissait d’un choix conscient, même si je n’aurais jamais pensé en avoir moi-même besoin un jour. Jusqu’à l’année dernière, lorsque l’on m’a annoncé que je souffrais d’une leucémie et que mon monde s’est arrêté de tourner.

Coup de tonnerre

On a découvert que je souffrais d’une leucémie aiguë par hasard, lors d’un don de sang à la Croix-Rouge. C’était en mai 2018. Un employé m’a appelée pour me dire que mon prélèvement montrait un manque de globules rouges et de ­globules blancs et m’a conseillé d’aller consulter un médecin. Une autre analyse sanguine y a été pratiquée. Quelques heures plus tard, on m’a demandé de partir de toute urgence à l’hôpital. D’autres examens ont confirmé la ­maladie. C’était comme un coup de ­tonnerre dans un ciel sans nuages. Je ne me sentais absolument pas malade, j’avais seulement un gros hématome à la jambe et j’ignorais d’où il venait. Et j’étais épuisée. Mais en pleine période de blocus, je ne m’étais pas inquiétée.

Plaquettes, sang et plasma

Une fois le diagnostic posé, il n’y avait plus de temps à perdre. J’ai directement rejoint une chambre et on m’a transfusé une poche de plaquettes et quatre de sang. L’une des manifestations ­principales de la maladie était que mon sang ne coagulait plus, avec le risque, à la moindre blessure, de saigner à mort, littéralement. Et le manque de globules blancs, supposés veiller à ­l’immunité et défendre le corps contre les infections, m’a également amenée à devoir passer trois semaines en chambre stérile. Le sang et le plasma étaient ­nécessaires pour stabiliser mon état et permettre à mon corps de ­reprendre le dessus. Au final, je suis ­restée à ­l’hôpital durant 52 jours. Et j’ai encore reçu 15 poches supplémentaires de plasma.

Aucune excuse

Mon traitement est terminé depuis ­février. Grâce à mon don de sang et de plasma, la maladie a heureusement été diagnostiquée à temps. Une majorité des gens qui souffrent de leucémie ­affrontent habituellement des hauts et des bas ­médicaux durant 2 ans. De mon côté, j’ai eu beaucoup de chance et j’ai même pu passer mes examens à l’université, tout en devant bien sûr continuer d’être ­suivie pendant cette période. Je ne me suis pas sentie véritablement malade, mais j’ai conscience que cela aurait pu se dérouler différemment. Je ne suis pas du genre à imaginer des scénarios catastrophiques, mais je sais que je n’aurais pas pu m’en sortir sans dons de sang et de plasma, Je suis tellement reconnaissante envers les donneurs. Je ne peux plus moi-même offrir mon sang, ce que je trouve très dommage, mais j’espère, par mon histoire, encourager chacun à poser cet acte vital. Louis, mon ­amoureux, a très peur des aiguilles, mais il a fait pour la première fois lui aussi un don de sang, il y a peu. Une de mes amies, étudiante en Soins infirmiers, a raconté mon histoire à sa classe. Et le jour même, ils se sont tous rendus dans un centre de collecte de la Croix-Rouge. Tout cela me fait chaud au cœur, tant j’ai la conviction que ce sont des actes ­essentiels.

Pour beaucoup d’entre nous, le besoin de sang, de plaquettes ou de plasma, n’est qu’une lointaine réalité, mais il est possible d’en avoir, du jour au lendemain, un besoin vital. Et à ce ­moment-là, vous serez infiniment ­reconnaissante d’être aidée. Alors si vous êtes en bonne santé, il n’y a aucune ­excuse pour ne pas faire un don.

Texte : Marijke Clabots et Barbara Wesoly Photo : Thomas Legrève.

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