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MeTooBD: la BD balance son sexisme

Julie Braun
Julie Braun Journaliste

Sexiste, la BD? Les choses évoluent, mais lentement. Trop lentement. Pour accélérer les choses, la page Instagram MeTooBD a vu le jour, et accumule les témoignages à charge.

Le collectif MeTooBD a été lancé mi-décembre 2022. En réaction au sexisme qui règne encore trop souvent dans le milieu de la bande dessinée. Quel était le déclencheur? Le projet d’exposition, par le festival d’Angoulême, d’œuvres originales de Bastien Vivès. On lui reprochait ses BD pédopornographiques et ses commentaires violents sur les réseaux. Notons qu’il existait déjà, depuis 2016, un collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme. Le site reprenait aussi des témoignages.

Dénoncer la violence dans la bande dessinée

Le collectif MeTooBD explique: «Il est impossible d’ignorer l’importance des images dans la société contemporaine, aussi bien dans la fabrication de nos imaginaires que dans nos éducations et donc, dans notre construction sociale.
En mettant en avant la culture du viol, en déculpabilisant l’agresseur, les personnes victimes de VHSS (violences et harcèlement sexistes et sexuels) se trouvent dans une moindre possibilité de prendre la parole, avec pour conséquence de perpétuer leur maintien dans le silence et la honte.

Face à la mobilisation et aux nombreux soutiens du milieu et en dehors, ce collectif est né de l’impulsion d’auteur·ice·s, d’illustrateur·ice·s, d’étudiant·e·s, d’éditeur·ice·s et de militant·e·s, pour dénoncer les violences et les mauvaises pratiques dans la bande dessinée, pour qu’elles cessent et que ce milieu devienne sécurisé.»

Le collectif appelle aussi aux témoignages, qui se multiplient, sur Instagram et Twitter.

Lire aussi: de nouveaux Centres de Prises en charge des Violences Sexuelles vont ouvrir en 2023

Des témoignages glaçants

Les témoignages parlent de sexisme ordinaire, de remarques dénigrantes, de harcèlement. Mais aussi d’inceste. Comme cette jeune femme qui raconte les bandes dessinées pornographiques de son père. Certaines mettant en scène des viols d’enfants, des rapports incestueux. Elle explique que si elle s’intéresse aux œuvres qui bousculent, rien dans ces ouvrages n’avaient cette profondeur d’esprit.

«J’écris pour témoigner que d’avoir été exposée à ces images enfant a colonisé mon imaginaire, mais aussi participé à me conditionner en tant que victime. Ces ouvrages ont été l’un des nombreux éléments qui ont caractérisé l’inceste, son climat, sa violence psychique. J’écris pour dire que mon père a finalement, au lieu de traiter ses propres traumas, trouvé une sorte de prolongement et refuge culturel dans un milieu où la confusion entre figures outsider et cool, art populaire, violences sexistes et sexuelles et pédopornographie se sont entremêlés jusqu’à créer le paysage mental où devenir agresseur à son tour est devenu possible.»

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Un sexisme au quotidien

Certains témoignages dressent le portrait de prédateurs sexuels, de harceleurs. Dont l’entourage professionnel connaît les vices, mais laisse courir car «il sont comme ça.» Le collectif MeTooBD veut au contraire dénoncer ces comportements (aucun nom n’est cité). Pour que la honte change enfin de camp!

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