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Le sexisme a encore de beaux jours devant lui dans le milieu intellectuel belge

Kathleen Wuyard

Les femmes ont beau être tout aussi ambitieuses et brillantes que ces messieurs, le plafond de verre n’a de cesse de les freiner. Même dans des milieux pourtant progressistes et éduqués: l’affiche des Grandes Conférences Liégeoises est un rappel de l’inégalité des sexes dans le milieu intellectuel.


Une affiche qui va amener de grands noms à Liège: Stéphane Bern, le philosophe André Comte-Sponville, l’historien David Van Reybrouck, le physicien Etienne Klein, l’écrivain militant Aymeric Caron, le juriste François Ost, et puis la pédagogue Céline Alvarez. Soit une femme seulement sur 7 intervenants, ou moins de 15%. Un chiffre qui fait d’autant plus mal que de nombreuses femmes brillantes auraient pu être choisies pour intervenir lors des conférences. Plutôt que de choisir François Ost, par exemple, cela aurait été l’occasion d’offrir une tribune supplémentaire à Catherine Toussaint ou Carine Couquelet, deux avocates star du barreau bruxellois qui sont d’ailleurs célébrées pour leur verve et leur prestance. Mais non, 6 hommes, et l’affiche est représentative d’une problématique plus vaste: sur les 98 conférences programmées ces dernières années, seules 17 femmes ont été invités à intervenir. Sexistes, les Grandes Conférences Liégeoises. Disons qu’elles ne font que refléter un état d’esprit qui gangrène aussi le milieu intellectuel.

En Belgique, on compte seulement 21% de femmes chercheuses alors que la parité est présente au moment des études. Un statu quo absolument inacceptable pour le collectif féministe La Barbe Liège, qui a interpellé les Grandes Conférences sur leur affiche chargée en testostérone.

Ce soir, c’est le temps de la physique quantique. Il est heureux de constater qu’une fois encore, les sujets sérieux tels que les sciences reconnues comme “dures” sont traités avec virilité. Nous félicitons les organisateurs des grandes conférences liégeoises de garantir une masculinité majoritaire dans le choix de leurs intervenants.


Et d’ajouter avec amertume, “merci au plafond de verre persistant qui nous protège de l’invasion des femmes et nous permet, chers messieurs, de conserver de hautes fonctions académiques et de prendre les devants des connaissances”.

L’exemple à suivre? Celui donné par le prestigieux cycle de conférences internationales TED: pour obtenir une licence et accueillir l’événement dans une ville, il y a toutes une série de critères à respecter, notamment une représentation équilibrée d’hommes et de femmes dans le panel. Parce que peut-être que ce n’est pas la taille qui compte, mais nous aussi on a des gros cerveaux.

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