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© Getty Images

FAUT QU’ON PARLE: Oui, on peut encore draguer dans la rue, mais pas n’importe comment

On connaît toutes les lourds qui abordent avec irrespect, suivent, sifflent lorsqu’on passe devant eux et qui mettent en place bien d’autres stratagèmes fallacieux pour tenter de nous « séduire ». Dans un monde où l’insécurité règne pour beaucoup de femmes, est-ce qu’on peut encore imaginer se faire draguer dans la rue sans se sentir menacée ? Je pense que oui et je vous explique pourquoi !

Vendredi 9 heures, j’attends patiemment mon train sur le quai de la gare lorsque j’entends un homme s’adresser à moi. Je me retourne et celui-ci entame un bref discours en s’excusant de me déranger et en affirmant me trouver très jolie. Je le remercie car le compliment est le bienvenu et il s’en va sans n’avoir rien de plus à me dire que cet éloge. Bien sûr, il attendait sans doute que j’entame une discussion, ne l’ayant pas fait, il m’a simplement souhaité une bonne journée et s’en est allé. Dès lors, moi qui pensais que draguer dans la rue était à l’heure actuelle malvenu, je me suis remise en question en cherchant à savoir pourquoi et comment on peut encore tenter de courtiser dans ce contexte.

Comment distinguer drague et harcèlement ?

Il y a une nette différence entre aborder quelqu’un pour discuter brièvement ou engager une conversation parce que le contexte s’y prête et insister sans arrêt ou encore suivre une fille en prétendant penser qu’elle est simplement « timide ». Non, c’est non ! La drague s’arrête et le harcèlement commence lorsqu’il y a une insistance de la part de l’un et un refus de la part de l’autre, d’où l’importance du consentement. Lorsqu’on embarrasse quelqu’un, en particulier dans la rue, ça se voit. Alors, à tous ceux qui affirment « qu’on ne peut plus rien dire » ou encore « que les femmes sont désormais coincées et hostiles vis-à-vis des hommes » il est temps de se remettre en question et d’arrêter de se plaindre parce qu’on prend enfin conscience du respect auquel on a droit. 100% des femmes affirment qu’on les a déjà harcelées dans la rue, il est donc totalement normal d’émettre des réserves quant aux séducteurs des lieux publics.

Beaucoup ne draguent d’ailleurs pas de cette manière de peur d’être associés aux harceleurs. C’est le cas de Thibault, 25 ans, qui ne se voit pas aborder une fille : « Je suis timide de base, donc séduire et en particulier dans la rue n’est pas vraiment mon genre. Je n’ai pas envie de déranger car je sais que beaucoup d’hommes importunent les femmes et je ne veux en aucun cas leur ressembler. Si je devais prendre mon courage à deux mains pour approcher en rue une femme, je n’essaierais pas de la draguer frontalement mais plutôt de faire connaissance respectueusement avec elle, car je ne tiens pas à m’arrêter à son physique. Si je devais sentir que ce n’est pas réciproque, je pense que je m’excuserais profondément et m’en irais. ».

L’importance du contexte et de la forme

Si vous tenez à aborder une personne qui vous plaît, il est important de prendre garde à la forme. Bien que normalement, on ne devrait pas avoir à le dire, il faut faire preuve de respect et inspirer la confiance en agissant de manière saine. Attention au contexte, si par exemple une fille marche d’un pas pressé dans la rue, ce n’est sans doute pas l’occasion de l’aborder. À l’inverse, si il.elle est avec ses amis et qu’il y a du monde autour, c’est peut-être une option envisageable. Il faut également se demander pourquoi celle.celui-ci précisément, car inutile de draguer toutes les personnes jolies qu’on croise. L’espace personnel de chacun doit être pris en compte et respecté , toucher ou parler de trop près est absolument à bannir.

Pourquoi les femmes draguent moins que les hommes dans la rue ?

On pense rapidement aux hommes qui séduisent les femmes lorsqu’on parle de drague de rue mais jamais à l’inverse. La société dans laquelle on vit a associé les hommes à une certaine forme de virilité, d’autorité et de dominance. A contrario, les femmes se voient octroyées des qualités telles que la douceur ou encore l’empathie, notions qui relèvent d’une éducation genrée, de stéréotypes intériorisés mais aussi d’un conditionnement sociétal. Ainsi, les hommes pensent que c’est à eux de séduire, d’initier le premier pas et les femmes de se faire séduire, d’être l’objet de séduction. Il est alors grandement temps d’évoluer et de remettre en question nos mentalités. Oui, une femme peut aussi draguer. Lorsqu’un homme parvient à le comprendre, il peut dès lors envisager d’aborder avec respect et dans certaines conditions quelqu’un dans la rue.

Le fond et la forme

Chaque personne est différente et peut bien ou mal prendre le fait qu’on l’aborde dans la rue. Beaucoup en ont également marre de se faire draguer uniquement pour leur physique, les femmes étant bien trop souvent rapportées à ce dernier. Le sujet reste évidemment délicat et comme dit précédemment, tout dépend du fond et de la forme mais si l’intention est bonne et que la situation s’y prête, on peut tenter une approche. On vit dans une société où les contacts sociaux sont de plus en plus restreints et personnellement, je suis de celles.ceux qui adorent engager une conversation au détour d’un trajet en train ou dans la file du supermarché. Au lieu de parler de drague, on devrait davantage parler de faire connaissance en rue. La démarche serait alors bien différente et moins rattachée au concept d’harcèlement. Discuter, découvrir une personne au détour d’une rue peut parfois cacher une surprise ou au contraire, une rencontre passagère sans intérêt. Le tout est de faire attention à soi et aux autres et de respecter toutes les personnes qui nous entourent.

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