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Comment se débarasser des croyances qui nous limitent?

Justine Rossius

«  Je ne mérite pas d’être aimée », « pour gagner de l’argent, il faut travailler énormément », « Je suis nulle en math »… Les croyances limitantes, ce sont ces convictions enracinées en nous, qui restreignent notre potentiel. Comme des pièges invisibles, que l’on se tend à soi-même, et qui entravent notre bonheur, mais comment les dépasser et libérer enfin votre plein potentiel.

Nous sommes tou·te·s empli·e·s de croyances en tout genre. Prenez un moment pour y réfléchir: quelle est votre vision de l’amour? Du travail? De l’amitié? Et de vous-même? Certaines personnes sont convaincues qu’elles ne méritent pas un compagnon de vie qui soit chouette, et vont ainsi se contenter d’une vie amoureuse insatisfaisante. D’autres sont persuadées qu’elles ne feraient pas de bons leaders et vont peut-être ainsi passer à côté d’opportunités professionnelles. Les croyances limitantes – aussi appelées « pensées limitantes » – sont des pensées que l’on croit vraies, sans se rendre compte qu’elles ne sont que des constructions de pensées subjectives. « Les croyances sont une vérité pour nous, mais pas pour tout le monde », souligne Bahiya Naamani, coach de vie et directrice de l’école de coaching Next You. On en retrouve dans les domaines de notre vie, comme la confiance en soi, les relations (amour, famille, ami·e·s), la profession, les finances, la santé et l’expression de qui nous sommes (créativité). Aucun individu n’est vierge de croyances limitantes. « Elles s’acquièrent de manière inconsciente dans notre enfance à travers l’éducation, l’école, la famille et les personnes qui nous entourent, mais aussi les expériences que l’on vit et notre culture. Beaucoup sont liées aux parents car en tant qu’enfant, nous prenons ce que disent nos parents pour des vérités », continue la coach. Marion Blique, psychothérapeute et autrice du livre J’arrête les croyances limitantes va plus loin en expliquant que « ces croyances sont souvent basées sur des expériences personnelles, en particulier celles vécues durant les 7 premières années de notre vie et pendant notre gestation. »

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Le plafond de verre des croyances limitantes

Le problème, lorsqu’on devient adulte, c’est que nos désirs et nos besoins peuvent se heurter à ces croyances limitantes et nous bloquer dans nos actions, « à l’inverse d’une croyance aidante qui va nous porter et nous motiver pour atteindre notre but », ajoute la thérapeuthe. Si une institutrice vous a un jour dit, alors que vous n’étiez qu’un enfant, que vous n’arriverez jamais à rien dans la vie, il est probable que vous n’osiez pas entamer de grandes études ou postuler à un poste qui vous fait pourtant rêver. La fausse croyance « Je suis nulle » tambourinant dans votre inconscient. Dans son livre dédié au sujet, la psychothérapeute Marion Blique développe l’idée que notre vie commence 2 fois: la première à notre naissance et la deuxième lorsque nous renaissons à nous-même, « c’est-à-dire au moment où nous comprenons que nous sommes les uniques créateurs de notre vie. » Ainsi, il faudrait pouvoir se reconditionner, actionner une sorte de « reset » qui nous permettrait de développer nos croyances propres, vierges de toutes croyances limitantes. Sans cela, « ces croyances deviennent une sorte de prison qui finit par étouffer celui ou celle que nous sommes vraiment au départ », souligne Marion Blique.

Le moment du changement

Mais ce « reconditionnement » n’arrive pas par hasard, explique Marion Blique: «Il survient toujours, à un moment donné, un événement majeur qui va venir ébranler notre petite vie paisible et offrir l’opportunité pour notre être profond jusqu’alors enfoui, d’émerger. C’est souvent ce qui va nous lancer à la recherche de qui nous sommes vraiment. Un choc douloureux, une maladie, un accident, un drame, la perte de lieux ou d’êtres chers, des bouleversements professionnels ou des échecs divers représentent en fait des opportunités extraordinaires, si nous les saisissons, de reprendre en main les rênes de nos vies et de reconquérir notre autonomie. » Bahiya Naamani, coach de vie, le remarque souvent lors de ses consultations: « Les personnes qui viennent me voir sentent qu’elles ont besoin de changer, mais se disent que c’est impossible. Il est alors plus simple pour elles de revenir au schéma de fonctionnement initial et répétitif, même si ce n’est pas satisfaisant », explique la spécialiste. « La thérapeute et le coach peuvent alors aider à repérer les croyances à l’origine de cette insatisfaction. »

Les croyances limitantes sont des pensées que l’on croit vraies, alors qu’elles ne sont que des constructions de pensées subjectives.

 Repérer ses croyances limitantes

Quelques conseils par Marion Blique, psychothérapeute:

1. Notez les domaines de votre vie où vous rencontrez des obstacles et vous sentez en échec.

2. Prenez le temps de réfléchir et de voir quelles étaient les croyances de votre famille, de vos ancêtres, de votre milieu social. En matière d’argent, par exemple: comment parlait-on des finances, quelles histoires avez-vous entendues? Ou était-ce un sujet jamais abordé? Est-ce que vos parents vivaient confortablement et en sécurité lorsque vous avez été conçu·e et élevé·e? Y-a-t-il eu des traumas liés à l’argent: des vols, malhonnêteté, faillites, pertes d’emploi, de la honte par rapport au manque d’argent ou au contraire, un besoin de montrer sa richesse. Regardez votre arbre généalogique pour voir si vous pouvez isoler des schémas qui se répètent et que vous continuez vous-même à répéter.

3. Établissez une liste de scènes précises traumatisantes: dont vous vous souvenez et qui vous ont affecté·e. Dessinez pour chaque croyance une fleur où chaque pétale est un événement et au centre, vous pourrez identifier la phrase exacte qui exprime la croyance liée à ces événements.Quelques exemples de croyances limitantes:

• Je suis seule

• On me rejette

• On m’abandonne

• Je vais devenir folle

• Je vais perdre ma famille

• Je suis nulle en…

• Je ne suis pas faite pour réussir

• L’argent, ce n’est pas pour moi

• L’amour, ce n’est pas pour moi

Comment s’en détacher

Les conseils de Bahiya Naamani, coach de vie et directrice de l’école de coaching Next You:

1. Fixez un objectif le plus précis possible. Que voulez-vous changer? Que ne voulez-vous plus accepter dans votre vie? À travers cet objectif, vous (ou la thérapeute) pourrez identifier les freins qui limitent cet objectif.

2. Découvrez vos croyances limitantes. Quelles sont les pensées – « Je suis nulle », « Je n’y arriverai jamais » – qui vous empêchent d’atteindre l’objectif fixé?

3. Demandez-vous ensuite quelle pourrait être la croyance inverse à votre croyance limitante, soit la croyance aidante. Ce que vous voudriez croire comme « Je vais cartonner dans ce nouveau job », « Tous les hommes rêveraient d’une femme aussi chouette que moi », « J’ai toutes les qualités pour lancer mon projet »…

4. Déstabilisez votre croyance limitante. Imaginez votre vie si vous continuez à croire cette pensée limitante. Projetez-vous dans un avenir où cette croyance serait reine. Faites la liste de tous les désavantages de votre croyance. Rendez-vous compte à quel point elle entrave votre épanouissement personnel, professionnel… « Cette étape peut être très déstabilisante, indique la thérapeute. Il convient d’être accompagné par une personne compétente, car on peut alors prendre vraiment conscience de certains points douloureux. »

5. Imaginez maintenant l’inverse: si vous parvenez à croire votre croyance motivante, que risque-t-il de se passer? Quels sont les effets positifs qu’elle engendrera à court et moyen terme? Imaginez une vie où vous vous sentiriez à la hauteur, où vous n’auriez plus peur d’échouer. Cette étape va permettre de créer un nouveau chemin neurologique en associant une nouvelle croyance à du plaisir et non plus de la souffrance.

4 croyances limitantes décryptées par la coach

Je ne suis pas capable d’avoir ce job

L’avis de la coach: « On peut avoir par exemple la croyance que l’on est trop jeune ou trop inexpérimenté pour occuper un certain poste, ce qui peut nous empêcher de postuler ou simplement d’avoir suffisamment confiance en soi pour décrocher le poste. C’est intéressant dans ces cas-là de refaire un inventaire de toutes ses ressources et de tout ce qu’il nous faudrait en plus pour atteindre cet objectif. Souvent, cet état des lieux suffit pour réaliser qu’il ne manque pas beaucoup de compétences pour parvenir à son objectif et que donc, cette croyance était fausse. »

Je ne retrouverai plus jamais l’amour

L’avis de la coach: « C’est une croyance qui revient souvent après une rupture. Elle va souvent de paire avec ‘Je ne suis pas faite pour être aimée’. Dans ces cas-là, il est important que la personne se recentre sur elle-même et non plus sur une tierce personne susceptible de lui amener de l’amour. De quoi avez-vous besoin et envie? L’exercice de la gratitude fonctionne bien pour contrer ces pensées limitantes: chaque soir, au moment de vous mettre au lit, listez toutes les choses qui vous ont apporté du plaisir, de la joie ou de la satisfaction. Cet exercice renforce la confiance en soi et permet d’apprendre à se focaliser sur le positif. »

Je n’ai pas droit au bonheur

L’avis de la coach: «On peut avoir cette croyance très forte, avec, par exemple, l’impression qu’on ne mérite pas de fonder une famille ou de voyager. L’exercice du tableau de visualisation fonctionne bien: sur une grande page vierge, cherchez des images qui correspondent à ce dont vous rêvez. Autorisez-vous à voir grand, à rêver! Accrochez ce tableau à un endroit que vous consultez quotidiennement. Cet outil très puissant va permettre d’attirer ce que vous désirez par le principe de la loi de l’attraction. »

Je ne sais pas dire non

L’avis de la coach: « Il faut découvrir ce qui se cache derrière cette peur du ‘non’. Quelles sont les valeurs sous-jacentes? Pourquoi la personne n’ose-t-elle pas refuser des choses? Elle ne veut pas déranger? Et pourquoi est-ce si important de ne pas déranger? Cela peut être parce qu’on a peur de susciter de l’énervement. Et pourquoi est-ce si important de ne pas susciter d’énervement? Car cela voudrait dire qu’on n’est pas aimé·e. Et pourquoi est-ce important d’être aimé·e? Pour être reconnue. On reconnaît alors les valeurs sous-jacentes: l’amour et la reconnaissance. Il faut alors trouver d’autres moyens de combler ces valeurs. »

Texte: Justine Rossius, remerciements à Bahiya Naamani, coach de vie et directrice de l’école de coaching Next You, Bahiya.be et Nextyou.coach.

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