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Pourquoi le mouvement malgache #MaJupeMonDroit nous concerne toutes

Kathleen Wuyard

Pour éviter les agressions sexuelles, le Ministère de l’Education de Madagascar a recommandé aux femmes d’éviter les tenues légères. Une aberration totale, qui rappelle à quel point la culture du viol est ancrée. Rassemblées sous le hashtag #MaJupeMonDroit, les Malgaches se révoltent, et c’est notre devoir de les soutenir.


Bien sûr, Madagascar, c’est loin d’ici. Très loin, même: plus de 8 800 kilomètres séparent Bruxelles d’Antananarivo, la capitale malgache. Et pourtant, le mouvement de contestation qui secoue actuellement les femmes de Madagascar nous concerne toutes, sans exception. Parce qu’il n’y a pas que sous le soleil malgache qu’on se permet de dire aux femmes comment s’habiller si elles veulent éviter de se faire violer: cela se passe aux quatre coins de la planète. Pourquoi éduquer les hommes aux notions de respect et de consentement quand on peut simplement apprendre aux femmes quels vêtements les rendent “violables” ou pas? Le raisonnement est vomitif, malheureusement bien trop répandu, et symptomatique de la culture du viol qui gangrène nos sociétés. Un fléau que les Malgaches ne comptent plus tolérer.

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Dans la foulée des conseils du Ministère de l’Education relatif aux tenues légères, conseils d’ailleurs d’autant plus inadaptés que Madagascar est un pays tropical où la chaleur humide rend parfois impossible, ou du moins extrêmement inconfortable, le port d’un pantalon, les femmes ont décidé de pourfendre cette règle vestimentaire à coups de hashtag. Très vite, elles ont été des centaines à protester contre ces “conseils” incroyablement injustes et sexistes qui se trompent de coupables, choisissant de blâmer les femmes pour leurs vêtements plutôt que les hommes pour leur comportement.

https://twitter.com/rasoaina/status/1116418270775730176

https://twitter.com/PresumablyHer/status/1117624775172554757

Parce que non, en fait, ainsi que la superbe expo “Tu étais habillée comment?” l’avait très justement rappelé, les vêtements que portent les femmes n’ont aucun lien avec leurs agressions sexuelles. Parmi les victimes qui avaient accepté de prêter les tenues qu’elles portaient lors de leurs agressions à l’exposition, on retrouvait jeans et t-shirts à manches longues, pulls informes, joggings... Et quand bien même une femme déciderait de se balader en micro-mini et crop top assorti, cela ne donne à personne le droit de poser la main sur elle. Une réalité trop souvent oubliée, qui vaut pour les Malgaches, mais pour toutes les autres femmes aussi. #MaJupeMonDroit, c’est notre droit à toutes, et c’est important de le défendre.

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