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““L’enfant, trou noir du couple””, met en garde la créatrice de #MonPostPartum

Kathleen Wuyard
Rendue célèbre par #MonPostPartum, le hashtag libérateur qu’elle a co-créé avec trois autres mères, la sociologue et militante féministe franco-israélienne Illana Weizman lève le voile sur un autre tabou: l’impact de l’enfant sur le couple.


C’était en février 2020: lors de la soirée des Oscars, une publicité pour les produits adaptés au post-partum Frida Mom avait été censurée. Alors elle-même jeune maman, la sociologue et militante Illana Weizman avait joint sa voix à trois autres mères militantes féministes, Morgane Koresh, Masha Sacré et Ayla Saura, pour créer le hashtag #MonPostPartum. Soit un cri de ralliement partagé à des dizaines de milliers de reprises, ayant pour objectif de libérer les femmes du carcan de la “maternité parfaite” et levant le voile sur la réalité de la période post-partum, dans tout ce qu’elle a de beau mais aussi de douloureux, angoissant et inconfortable.

Libérer les femmes, un tabou à la fois


Dans la foulée de ce mouvement ayant rapidement pris une ampleur incroyable, Illana Weizman a publié en janvier dernier chez Marabout “Ceci est notre post-partum”, 224 pages d’analyse des injonctions patriarcales associées à la période post-accouchement, dénonçant le fait que “pour une femme, la naissance d’un bébé est un événement que la société qualifie de « magique », procurant un « bonheur immense et immaculé ». Si c’est en partie vrai, c’est bien vite oublier la réalité de la maternité et ses plus sombres nuances. C’est passer sous silence les difficultés et les remous des suites de couches. C’est cacher la douleur, la souffrance – physique ou psychique – qu’éprouvent les femmes dans les jours, les semaines, les mois, qui suivent l’arrivée de leur enfant”.

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Très active sur les réseaux sociaux, où le mouvement #MonPostPartum a d’ailleurs vu le jour, la sociologue et activiste continue à se servir de son compte Instagram comme d’une plateforme d’où lever un à un les tabous autour de la maternité et de la condition de femme. Dernier en date: l’impact de la parentalité sur la relation qui unit les parents, la Franco-israélienne n’hésitant pas à qualifier l’enfant de “trou noir du couple” avant d’argumenter son propos dans un thread liké à plus de 5.200 reprises à l’heure d’écrire ces lignes.


Annonçant d’emblée vouloir “ouvrir le débat autour des difficultés de couple lorsque l’enfant paraît” et “attendre les retours” de sa communauté, l’autrice avoue ne “pas avoir anticipé les difficultés que le décentrage radical” qu’est pour elle l’arrivée de l’enfant allait provoquer dans sa vie de couple. Je n’avais pas anticipé l’électricité des dissensions sur les questions d’éducation. Sans même parler de désaccords majeurs, l’addition des petites exaspérations et incompréhensions entourant ce qu’il faut faire ou ne pas faire avec l’enfant”.

“Le trou noir du couple”


Et de confier ne pas avoir anticipé non plus que “la perte identitaire que représentait ce nouveau rôle (de maman, ndlr) allait dissoudre des pans entiers de ce qui était alors le squelette de mon couple”, parce qu’un enfant “est un trou noir (...) avec qui les sensations sont si fortes qu’il aspire tout ce qu’il y a autour”. Un témoignage qui a, à nouveau, rapidement trouvé écho auprès de ses près de 35.000 followers sur Instagram. Lesquel(le)s alternent entre reconnaissance (“si j’avais pu lire ça enceinte ça m’aurait tellement mieux préparé. Ici on a surmonté les difficultés mais on revient de très très loin...”), inquiétude (“notre fille a 20 mois et franchement, je suis épuisée de ce couple qui ressemble à une guerre permanente”) et aveux d’échec (“chez nous c’est simple, suite à la naissance de la 2e mon mari est parti”).

Avec, en toile de fond, un sentiment partagé: la nécessité de continuer encore et toujours à lever un à un les tabous autour de la grossesse et de la parentalité. Même si, ainsi que le souligne une lectrice répondant au pseudo d’Avolgava en commentaire du post d’Illana Weizman, “je ne sais pas si on peut préparer le couple réellement, en amont, même en sachant que ce que l’on va vivre est un tsunami. Je crois que c’est presque “un passage obligé” ce décentrage”.

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