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Le coup de gueule de la librairie Ptyx contre une influenceuse déclenche l’indignation générale

Kathleen Wuyard

Confortablement installée rue Lesbroussard, à Ixelles, et célébrée pour sa sélection de livres engagés, la librairie Ptyx se présente comme “farouchement indépendante”. Un peu trop, peut-être? Sur Facebook, le coup de gueule du propriétaire envers une influenceuse lui a valu les foudres des réseaux sociaux, la colère des activistes féministes, et l’organisation d’une “pétasse pride” dans la foulée”.


Tout a commencé quand une “instagrammeuse-pétasse-blonde” a décidé ce week-end de se déchausser devant la librairie Ptyx, de s’installer devant sa vitrine, certes, ô combien photogénique, et de se faire immortaliser par “la fort pâle copie d’instagrammeuse-pétasse-blonde qui lui sert de photographe”. Le ton est donné, le propriétaire de la librairie n’est franchement pas content, et il le fait savoir dans un post incendiaire sur feu sa page Facebook. Car très vite, à la lecture du post, la toile s’enflamme, et à l’heure de rédiger cet article, face à la vindicte populaire, la page de la librairie a disparu d’Internet.

En 2020, une instagrammeuse (qu’on aime ou qu’on aime pas) peut apparemment être accueillie comme ceci chez un...

Posted by Imparfaites on Friday, January 17, 2020

“Eclater la tronche à coups de batte de baseball”


C’est que l’auteur du post n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, ou plutôt de la lame de cutter qu’il tenait justement en main au moment de l’altercation. Non content de faire preuve de violence verbale en qualifiant donc les deux apprenties influenceuses de pétasses, il profère également des menaces, répondant de manière virulente à la jeune femme que,

Si tu avais voulu de la pub (sic) pour ton shop (sic), avec une pétasse-blonde, tu t’en serais trouvé une et lui aurais éclaté la tronche à coups de batte de baseball sur la porte d’entrée plutôt que d’y faire peindre un portrait de Virginia Woolf”.


Et d’asseoir le message avec une photo de batte de baseball cloutée et sanguinolente. Un scandale, que la toile n’a pas manqué d’immédiatement dénoncer, Chrystelle d’Imparfaites en tête.

En 2020, une instagrammeuse (qu’on aime ou qu’on aime pas) peut apparemment être accueillie comme ceci chez un libraire....

Ptyx Librairie nous apprend ainsi qu’on doit respecter Virginia Wolf mais que forcément, si on a le malheur de ne pas prôner les valeurs que le monsieur défend, on est forcément une instagrammeuse-pétasse-blonde”.


“Je vous laisse juger de la violence inconcevable de son post, qu’il a ensuite supprimé et en profite pour lui dire que moi, une instagrammeuse-pétasse-brune (qui écrit des bouquins quand même, ça compte ?) je me fais un plaisir de lui apprendre un truc : les femmes, instagrammeuses-pétasses ou pas, ça a tendance à se serrer les coudes face aux attaques misogynes, gratuites et agressives et que pas de bol, les pétasses instagrammeuses, ça a vite une jolie communauté qui peut autant te faire de la bonne que de la mauvaise pub” a-t-elle encore précisé. Et pour se faire de la mauvaise pub, l’auteur du post aura été servi: après les appels au boycott de sa librairie, c’est carrément une Pétasse Pride qui a été organisée.

https://www.facebook.com/sophie.hustinx/posts/10158601416860021

Cruelle ironie


Au programme de ce rassemblement, actuellement prévu à la date du 8 mars prochain: “Atelier selfies pour pétasses Insta devant notre librairie préférée. Apportez toute votre bitch attitude et votre pétasserie. Invitez toutes les bad bitches de vos contacts!!”. De quoi pousser le propriétaire de Ptyx à se repentir? En commentaire sur sa page, désormais supprimée, il affirmait que c’était Facebook qui avait retiré son message, “dont il assume parfaitement l’ironie”. Pas dit, par contre, qu’il assume l’ironie du sort qui veut que son coup de gueule anti “pub” d’influenceuse lui ait valu un bad buzz monstrueux... Et la “pétasse-blonde” en question, au fait, comment réagit-elle?

 

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Dans un post tout en sobriété sur son Instagram, France s’est identifiée en tant que cible du courroux du libraire à ses 102 000 followers. Et si insultes et menaces avaient été proférées de l’autre côté de la vitrine, France alias MadeByF s’est quant à elle contentée de présenter les faits: “À ma gauche, Virginia Woolf. À ma droite, un lieu que je voulais vous présenter. Au milieu... je vous laisse juger”.

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