
Pourquoi il faut remplacer le concept de la ““friendzone”” par la ““fuckzone””

Et si le concept même de friendzone était le fruit latent du sexisme ? C’est ce qu’affirme Eve Cambreleng, l’illustratrice à l’origine du compte Instagram @aboutevie qui a publié une bande-dessinée très éloquente à ce sujet.
Vous connaissez sans doute la friendzone : ce concept qui décrit cette situation dans laquelle une personne refuse une relation amoureuse ou sexuelle avec une autre personne, pour privilégier l’amitié. « Se faire friendzoner », c’est donc se faire recaler par une personne qui nous considère comme un ami plutôt que comme un potentiel partenaire amoureux ou sexuel. Ce concept bien connu serait, selon de nombreux·ses féministes, purement misogyne, et c’est cela qu’a voulu éclaircir l’illustratrice Eve Cambreleng, du compte Insta’ @aboutevie dans sa nouvelle publication sous forme de bande-dessinée.
« Ce concept peut paraître assez anodin, mais il reflète une vision des relations femme/homme assez désolante reposant sur l’idée que les relations sexuelles ont plus de valeur que les amitiés » explique l’illustratrice. En effet, se faire friendzoner est souvent utilisé péjorativement, car considéré comme un échec ou un coup dans la virilité, pour les hommes principalement, à qui la société a appris que coucher avec une femme était une victoire.
Le concept de friendzone repose aussi sur l’idée qu’un homme ne s’intéresserait à une femme que dans le but de coucher avec elle et que l’amitié homme/femme ne peut exister sans ambiguïté sexuelle. Cette situation, Mélissa, 30 ans, est l’une des femmes à l’avoir mal vécue. Elle nous raconte : « Il y avait ce gars avec qui je bossais : on s’entendait super bien, on rigolait, on se retrouvait pendant les pauses pour boire des cafés. Honnêtement, je pensais qu’il n’y avait aucune ambiguïté. Jusqu’à ce qu’à la soirée de la boîte, où il a fini par me forcer à l’embrasser. Quand j’ai refusé, il m’a dit qu’il ne comprenait pas et qu’il était certain que j’en voulais plus. Après cela, il ne m’a plus jamais donné de nouvelles. Je me suis sentie vraiment bête, comme si j’avais donné de faux signaux, alors que je crois sincèrement à l’amitié hommes-femmes » explique-t-elle.
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Fuckzone plutôt que friendzone ?
L’illustratrice invite à changer de point de vue et à parler de fuckzone plutôt que de friendzone. « Fuckzoner quelqu’un, c’est interagir avec une personne uniquement dans le but de coucher avec elle. Être fuckzonée, c’est être réduite à une fonction sexuelle : ta personne en tant que telle n’a pas de valeur. » A l’instar de l’histoire de Margaux, fuckzoner quelqu’un serait ne plus parler à cette personne en apprenant qu’elle ne veut pas de relations sexuelles ou qu’elle n’est pas célibataire. Avec ce concept de « fuckzone », la victime, c’est la personne fuckzonée et non plus celle friendzonée. Une manière bien plus juste et moins misogyne de considérer cette situation de désir à sens unique.
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