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Facebook: une jeune fille vendue aux enchères pour 500 vaches, 3 voitures et 10.000 dollars

Au Soudan du Sud, le 25 octobre dernier, une jeune fille d’environ 16 ans a été mise aux enchères via Facebook pour ensuite être mariée de force. Une horreur qui n’a pas pu être évitée à temps, le réseau social n’ayant désactivé la publication que 15 jours plus tard.


500 vaches, trois voitures et 10.000 dollars, c’est ce qu’a proposé un des cinq hommes ayant enchéri afin de “remporter” Nyalong, une jeune Soudanaise. C’est le père de la jeune fille qui a récolté le pactole, tandis que la mère désapprouvait la situation. L’adolescente est ainsi devenue la neuvième épouse d’un homme trois fois plus âgé qu’elle.

Des mariages forcés trop fréquents

Au Soudan du Sud, les mariages forcés entre des hommes et des jeunes femmes sont très fréquents. Une coutume normalement illégale mais qui ne disparaît pas pour autant, puisque selon l’Unicef 52% des filles sont encore mariées avant l’âge de 18 ans. Mais vendre celles-ci aux enchères via un réseau social est encore plus horrifiant. Selon George Otim, directeur de Plan International pour le Soudan du Sud: “Cette utilisation barbare de la technologie est réminiscente des marchés aux esclaves d’un autre temps”. M. Ngonf de l’Associated Press a quant à lui affirmé que la jeune fille “a été réduite à une simple marchandise et qu’il s’agissait du pire exemple de maltraitance, de traite et de vente aux enchères d’un être humain”.

Endiguer le phénomène

Un fait qui a poussé l’Alliance nationale des femmes juristes du Soudan du Sud à appeler les responsables à accélérer la procédure pour mettre fin au mariage des enfants d’ici 2030. Mais étant donné que le vice-gouverneur de l’État où résidaient Nyalong et sa famille a participé à la vente en ligne, on s’interroge sur la volonté de certains politiques de réglementer les normes culturelles des communautés. Et au vu de la somme récoltée, une des dots les plus chères jamais payée dans cette région du pays, les militants des droits des enfants craignent que le cas ne pousse d’autres familles à vendre leur progéniture.

Une indignation internationale


Suite à cette affaire, c’est une colère d’ampleur internationale qui a vu le jour. Une grogne aussi dirigée vers le réseau social où les négociations concernant la vente aux enchères ont eu lieu. Le problème? La publication est restée en ligne durant 15 jours et a été retirée alors que le mariage avait déjà eu lieu. Dans un communiqué de presse, un porte-parole de Facebook a déclaré qu’ils “amélioraient constamment les méthodes utilisées pour identifier les contenus contraires au règlement”. Mais malheureusement, selon George Otim, même après le retrait de la publication, des articles “glorifiant” la vente étaient toujours en ligne. Suite à cette affaire, Plan International rappelle que le mariage des enfants est “une violation grave des droits de l’homme” et qu’il “a des répercussions sur la survie des enfants, leur santé, leur éducation, leur développement et leur bien-être. Le risque de mortalité maternelle augmente pour les jeunes filles mariées tôt. Sans compter qu’elles se retrouvent souvent isolées de leur famille et de leurs amis.”

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