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© WASHINGTON JUNE 27: A Pro-choice activist holds a sign in front of the Supreme Court in Washington, DC on June 27, 2016; Shutterstock ID 443810239; Purchase Order: -

Au Texas, l’avortement pourrait bientôt être passible de la peine de mort

Kathleen Wuyard

Imaginez un monde dystopique, digne d’un roman de science-fiction glaçant, où les droits des femmes reculent de centaines d’années, et où l’avortement est passible de la peine de mort... Bienvenue au Texas, en 2019.


L’Amérique de Trump et de sa cohorte de puritains dangereux n’en finit pas de nous désoler. Il y a eu la fois où il a élu une opposante à l’avortement à la tête du planning familial US. Ou celle où, frappant peut-être encore plus fort, il a choisi comme ambassadrice aux droits des femmes une représentante qui a comparé l’avortement au génocide des Juifs. Odieux, immonde, mais malheureusement, l’Amérique selon Donald n’avait pas encore touché le fond. Avec la nouvelle proposition de loi au Texas, par contre, on s’en rapproche, et c’est tragique.

“Un génocide”


Déjà proposé (et fort heureusement abandonné) en 2017, un projet de loi extrêmement stricte a été débattu par les législateurs texans cette semaine. En substance, il compare l’avortement à un homicide, ce qui veut dire que si la loi venait à passer, les femmes qui subissent une IVG seraient des “meurtrières” et pourraient donc être condamnées à la peine de mort. Une menace tout sauf anodine dans un état ultra conservateur, qui a le triste honneur d’enregistrer le plus haut taux d’exécutions capitales aux States. Lors du débat, près de 450 personnes ont apporté leur soutien au projet de loi, comparant notamment l’avortement à un génocide.

Fort heureusement, malgré le soutien suscité par cette proposition de loi rétrograde, la Chambre des représentants n’a pas donné suite, et il semblerait donc que la loi ne risque pas de voir le jour. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter pour autant. Ce n’est en effet pas la première fois depuis l’élection de Donald Trump qu’un projet similaire est avancé, et il y a quelques mois, une loi semblable, visant cette fois les médecins qui pratiquent les avortements, avait été proposée. Si jusqu’à présent, aucune d’elles n’est passée, la menace envers les droits des femmes, acquis durement il y a 40 ans, est bien réelle. Il y a quelques semaines, le Mississippi a ainsi voté sa “Heartbeat Bill”, qui interdit l’avortement dès que le foetus a un battement de coeur, c’est à dire à 6 semaines de gestation. Pour l’instant, l’avortement en tant que tel n’est pas encore interdit aux Etats-Unis, mais la majorité de juges conservateurs au sein de la Cour Suprême laisse craindre le pire. Et tant pis, si dans les pays où l’IVG est hors la loi, des milliers de femmes meurent dans des accouchements clandestins: ainsi que l’a fait remarquer un des soutiens à la proposition de loi texane, “l’avortement coûte des milliards de dollars aux Américains car les foetus avortés ne seront jamais imposables”. Ou comment donner une interprétation répugnante de “la bourse ou la vie”.

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