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Une opposante à l’avortement à la tête du planning familial US

Kathleen Wuyard
Teresa Manning est persuadée que l'avortement cause le cancer du sein et que le contraception ne fonctionne pas. Elle est désormais aussi à la tête du planning familial aux Etats-Unis. 

Cela ne devrait pas être plus surprenant que ça, venant d'un pays qui a récemment pris des mesures anti-avortement et rendu possible pour les violeurs de poursuivre leurs victimes en justice. Il ne fait décidément pas bon être une femme américaine en 2017. Nouveau développement consternant? La nomination de Teresa Manning par Donald Trump au Ministère de la Santé. Soit une farouche opposante à l'avortement et à la contraception à la tête du planning familial. 

 

"Un mari, une femme, et Dieu"

Non seulement le pedigree de Teresa Manning ne la prédestinait pas du tout à ce poste, mais en plus, son CV aurait carrément de quoi faire froid dans le dos. Cette professeure de droit a ainsi travaillé pour le Family Research Council, un think thank homophobe, mais aussi pour National Right to Life, une organisation anti-avortement. Logique, donc, de lui confier la gestion du planning familial américain ? Non. D’autant que Teresa Manning est opposée à l’ingérence du gouvernement dans les questions de planning familial. Dans une interview avec le magazine C-Span, elle avait ainsi affirmé que

 

Le planning familial est quelque chose qui a lieu entre un mari, une femme et Dieu, et n'implique pas vraiment le gouvernement.

 

 Et tant pis si les efforts concertés du gouvernement US et du planning familial ont permis à 4 millions d’Américains d’avoir accès à des contraceptifs en 2014.   

 

 

Militante anti-avortement

 

Les contraceptifs, de toute façon, Teresa n’y croit pas. Au micro de la radio WBur Boston, elle l’affirme sans rougir:

L'idée que la contraception pourrait toujours prévenir la conception d'un enfant est absurde.

 

Presque aussi absurde que les conceptions de Teresa Manning sur l’avortement : selon elle, avoir recours à une IVG augmenterait le risque de cancer du sein. Une aberration qui pourrait presque faire rire, si l’auteure de cette déclaration ne venait pas d’être nommée à une des plus hauts postes de la santé.

 

 

Le président qui n’aimait pas les femmes

 

C’est d’autant plus navrant, que Donald Trump semble bien déterminé à s’entourer de personnalités dangereuses pour les droits des femmes. Au poste de vice-président, on retrouve ainsi Mike Pence, un farouche opposant à l’avortement. Le ministre de la santé, Tom Price, est lui opposé au remboursement des contraceptifs par les assurances maladie. La conseillère en santé publique Katy Talento est quant à elle convaincue que la pilule contraceptive rend les femmes infertiles et augmente le risque de fausses couches. Sans oublier Charmaine Yoest, nommée secrétaire à la santé en charge des affaires publiques, qui travaillant avant pour un lobby anti-avortement. Pendant ce temps, Ivanka Trump s’obstine à répéter que son père est un farouche défenseur de la cause des femmes, mais il devient de plus en plus difficile de la croire.

Femmes en 2017, le combat n’est pas fini :

 

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