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© David Sacks/Getty Images

AFGHANISTAN : les talibans interdisent la vente de contraceptifs dans deux grandes villes du pays

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Depuis le retour au pouvoir des Talibans en Afghanistan, les nouvelles lois concernant les femmes ne cessent de s’accumuler. Selon le média local « Rukhshana media », ces derniers sont en train d’interdire l’accès aux moyens de contraception dans les provinces de Kaboul et Balkh.

Bien qu’aucune déclaration officielle n’a été émise par le gouvernement taliban, l’organisation médiatique de femmes afghanes « Rukhshana media » rapporte que l’ordre a été donné aux pharmacies et aux drogueries des provinces de Kaboul et Balkh de ne plus vendre de contraceptifs. La raison de cette interdiction : les moyens de contraception seraient “interdits par le Coran et proscrits par la Charia”. Toujours selon le média local, l’interdiction devrait devenir officielle dans très peu de temps au vu de la situation actuelle dans ces régions. Des grossistes de médicaments auraient assuré au média que les talibans ont cessé d’importer des contraceptifs médicamenteux, ce qui donne lieu à une augmentation du prix des implants contraceptifs et également une augmentation des prix des moyens de contraception sur le marché noir selon « Rukhshana media ».

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Les moyens de contraception ne sont plus vendus en pharmacie

Plusieurs femmes témoignent auprès du média s’être vues refuser des injections contraceptives par la sage-femme qui leur administrait habituellement sous prétexte que cela était désormais interdit. D’autres affirment ne plus trouver de contraceptifs en pharmacie pour la même raison. Une mère de quatre enfants témoigne : « Des comprimés contraceptifs n’ont pas été trouvés dans de nombreuses pharmacies à Kaboul. Les pharmaciens m’ont dit que c’était interdit, donc le prix a augmenté et c’est vendu clandestinement. » Elle poursuit :

Personnellement, je suis allée à trois ou quatre endroits dans le quartier de Deh Khodaidad à Kaboul. Ils ont tous dit qu’ils ne l’avaient pas et que c’était interdit.

De son côté, un revendeur de médicament témoigne anonymement et raconte : « Actuellement, tout type de médicament que les femmes utilisent pour la contraception est interdit. Bien qu’ils ne nous aient pas donné de raison précise, les [talibans] ont dit que ce n’était pas permis et que c’était interdit. » Khadja, mère de trois enfants, s’insurge auprès de « Rukhshana media » sur cette interdiction qui retire aux femmes et aux familles le droit de décider si elles veulent avoir des enfants ou non : « Ils ont même enlevé la paix à l’intérieur de notre maison. »

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