AFGHANISTAN : les visages des mannequins dans les vitrines doivent désormais être couverts

Depuis leur retour au pouvoir en Afghanistan, en août 2021, les Talibans ont instauré un grand nombre de règles restrictives pour les femmes. L’une d’entre elles concerne également les mannequins des vitrines de magasins.

En 2023, les Afghanes n’ont plus le droit de paraître dans les parcs et jardins publics de Kaboul, ni dans les salles de sport et les bains publics. Les femmes n’ont plus accès aux écoles secondaires, aux universités, ni à la plupart des emplois publics du pays. Elles ne peuvent pas sortir sans porter le voile intégral et ne peuvent plus voyager seules en dehors de leur ville. Mais ces derniers jours, c’est une autre directive imposée par le ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice qui fait polémique en Afghanistan. En 2021, lors de leur retour à la tête du pays, les Talibans avaient exigé que toutes les femmes aient le visage couvert en public, et que leurs représentations soient supprimées. On avait donc vu de nombreuses enseignes représentant des femmes être retirées ou recouvertes de peinture noire. 

Pour ce qui est des mannequins servant de présentoir dans les vitrines, il avait été demandé que ces derniers soient retirés ou bien décapités. Une mesure qui n’avait pas fait l’unanimité chez les commerçants de Kaboul, certains se plaignant de ne pas pouvoir disposer correctement les vêtements en vitrine sans mannequin et d’autres refusant d’abîmer un matériel coûteux. Face à ces réclamations, une nouvelle directive vient d’être annoncée par le gouvernement taliban.

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Des mannequins aux visages recouverts de sacs poubelles ou d’aluminium

La règle est désormais de couvrir la tête des mannequins, un ordre justifié par la loi islamique qui interdit les statues et images de la forme humaine pour ne pas que celles-ci soit vénérées comme des idoles, et qui correspond aussi à la loi qui stipule que le visage des femmes doit être couvert. Une mesure qui donne lieu à des « images glaçantes » comme le décrit un journaliste de l’émission française « Quotidien », où l’on voit dans les vitrines de Kaboul des mannequins aux visages recouverts par un sac poubelle noir ou encore par du papier aluminium. Certains commerçants soucieux de continuer à donner envie aux clients d’acheter les vêtements confectionnent des sortes de cagoules en tissu assorties à celui de la tenue afin de couvrir la tête des différents mannequins. Un commerçant explique au média : « J’ai dû demander à un de mes employés de couvrir la tête des mannequins de sacs plastiques, c’est ridicule, mais nous n’avons pas le choix. »

Un autre propriétaire de magasin, Aziz, qui ne veut pas donner son nom de famille par peur de représailles, déclare à « AP Press » que des patrouilles régulières d’agents du ministère du Vice et de la Vertu ont lieu dans les magasins et centre commerciaux afin de vérifier que la règle est appliquée. Selon lui, la justification de cette mesure par la loi islamique est absurde : « Tout le monde sait que les mannequins ne sont pas des idoles, et personne ne va les vénérer. Dans tous les pays musulmans, les mannequins sont utilisés pour exposer des vêtements. » Sur Twitter, les images de mannequins décapités ou recouverts, enflamment la toile.

L’activiste et PDG afghane Sara Wahedi, qui a fondé la première start-up civique afghane qui vise à promouvoir la sécurité des citoyens dans le pays, a déclaré sous des photos de mannequins couverts d’aluminium : 

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