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““La puissance du féminin””: comment analyser ses cycles pour s’épanouir?

Justine Rossius

Dans son livre « La puissance du féminin », Camille Sfez consacre un chapitre à la nature cyclique des femmes. Elle recommande d’analyser ses cycles pour mieux s’épanouir et se reconnecter à soi. Mais en pratique, comment s’y prendre?


 

Camille Sfez, psychologue clinicienne et auteure du super bouquin “La puissance du féminin” (ed. Leduc), était sous pilule depuis une dizaine d’années. Elle a un jour décidé d’arrêter la contraception hormonale, pour mieux se connecter à elle-même et vivre en accord avec ses variations hormonales. Et c’est le cas de plus en plus de femmes, qui souhaitent vivre sans l’influence d’hormones.

 

Vivre les quatre saisons


Dans son livre, elle explique que nous, les femmes, ne sommes pas des êtres linéaires, « nous sommes lunatiques, disons plutôt changeantes comme la Lune ». Selon l’auteure toujours, les quatre phases de notre cycle sont en lien avec les saisons. En gros, nous, les femmes, avons le pouvoir de vivre les saisons chaque mois, de l’intérieur. Un concept qui semble au premier abord assez farfelu, mais qui est pourtant assez proche de la réalité.

 

L’hiver


C’est la phase des règles et donc, la plus facile à reconnaître. Cette période de notre cycle nous inviterait à « hiberner » intérieurement soit à ralentir doucement. L’objectif, une fois qu’on a compris ça, c’est de prendre plus de temps pour soi pendant cette période, de se chouchouter, et, par exemple, de demander quelques jours de télétravail au boulot. Ça permettrait de se sentir plus en forme pendant le reste de notre cycle.

 

Le printemps


Cette période commence par la fin des règles, lorsque les ovaires se lancent dans la création d’un nouvel ovule. Cette phrase correspondant au printemps, elle est en général propice à un regain d’énergie. Pour être concret, cette phase devrait idéalement s’accompagner, dans la vie, de nouveaux projets. Profitez-en pour vous lancer dans des initiatives qui vous tiennent à cœur, à repousser vos limites, vous lancer des challenges, mais aussi et surtout… faire le tri entre tous ces différents projets. Car si l’on n’a pas conscience de cette influence sur son cycle, on peut se lancer, durant cette phase, dans des projets allant dans toutes les directions, sans se ménager. Et sans ménager non plus les personnes qui se mettraient sur notre passage. C’est aussi durant cette période qu’il faudrait faire le plus attention à notre équilibre alimentaire, les compulsions alimentaires du syndrome prémenstruel étant largement influencées par la mauvaise alimentation durant cette période.

 

L’été


C’est alors que survient la troisième phase: celle de l’ovulation. Une cellule prête à être fécondée est libérée dans l’utérus. Inconsciemment, cette période propice à la maternité peut nous pousser à éprouver des sentiments très forts pour ceux qui nous entourent. En gros, c’est la période bisounours! En général, cette phase nous donne envie d’être entourée, de faire la fête avec nos amis, de se rassembler… mais aussi de dire « oui » à tout. Sachant cela, prenez le temps d’évaluer les propositions pour ne pas vous retrouver avec un agenda beaucoup trop chargé.

 

L’automne


C’est la fameuse phase prémenstruelle, qui survient lorsque la fécondation n’a pas eu lieu. Symboliquement, puisque la vie n’a pas éclos en soi, commence une phase de « deuil » de tout ce qui doit mourir. Dans la « vraie vie », c’est le moment de l’immobilisme, on fait le point, on prend du recul et éventuellement on coupe le cordon de toutes les relations qui nous étranglent et nous empêchent de respirer. C’est un moment propice au tri, quel qu’il soit. Concrètement, c’est aussi le moment où nous sommes les plus irritables et où nous avons besoin de tranquillité. C’est comme l’automne: on se dépouille de nos feuilles mortes, pour mieux renaître. Le savoir permet de relativiser d’éventuelles sautes d’humeur, de prendre conscience que tout cela est un processus naturel qui permet de mieux s’ouvrir par la suite. L’auteure raconte d’ailleurs avec justesse ce que cette phase lui apprend:

Je le vis comme si une partie de moi plus instinctive prenait les rênes, surtout si j’ai beaucoup donné. Cette femme-là, extrêmement sensible, ne se perd pas dans la relation, elle tranche pour son bien-être.


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Une manière de soulager le syndrome prémenstruel


Toute cette théorie peut paraître un peu ésotérique, et pourtant, quand on sait que 75 % des femmes souffrent des symptômes liés au syndrome prémenstruel, cette analyse prend tout son sens. Car savoir d’où vient le souci, c’est déjà commencer à le régler. Pour mieux vivre son syndrome prémenstruel, nous ferions mieux d’arrêter d’avoir la mémoire courte et d’oublier, chaque mois, que, oui,  on a envie de tout envoyer balader et qu’on se met à pleurer comme un bébé parce qu’on a renversé notre tasse de café. Si on vit mal cette période, c’est aussi parce qu’on a pris l’habitude de lutter contre, de se faire violence, de pester sur ce qui nous arrive et surtout de culpabiliser parce qu’on se transforme en reine du drama. Or, plus on se contient et plus le syndrome prémenstruel est exacerbé. Reconnaître l’influence de nos hormones sur notre état psychique et émotionnel, ce n’est pas sexiste et ça ne fait pas de nous des êtres inférieurs aux hommes. C’est juste écouter son corps et arrêter de lutter contre, comme la société nous l’a souvent inculqué. Nos cycles seraient alors comme les saisons qui s’écoulent: l’hiver, ça nous saoule et on préfère nettement les apéros en terrasse, mais en attendant, on n’a pas le choix d’attendre que ça passe. Autant en profiter pour mater Netflix sans culpabiliser. Vous cernez l’idée?

Le fait de prendre en compte notre cycle ovarien pour améliorer notre confort de vie et nos performances commence tout doucement à faire l’objet de recherches. Lors de la coupe féminine de football, par exemple, la presse a révélé que les joueuses américaines — grandes gagnantes de la compétition — avaient suivi un entraînement et un régime alimentaire qui prenaient en compte leur cycle menstruel. Par exemple, la première moitié du cycle étant particulièrement propice aux ruptures du ligament croisé du genou, les joueuses bénéficiaient durant cette période d’un échauffement adapté et de temps de récupération plus long. Cet aspect aurait été déterminant dans leur performance.

Lire aussi: Pour remporter la Coupe du monde, l’équipe américaine a pris en compte les cycles menstruels

 

Et si j’utilise une contraception hormonale?


Pour ne pas être complètement coupé de son cycle, malgré une contraception hormonale (ou la ménopause), Camille Sfez préconise d’observer le cycle lunaire. « Ce repère sera un guide dans l’exploration de votre nature cyclique, même sans en vivre un dans votre utérus ». Conseil que donne également Maïtie Trelaün, coach, sage-femme et auteure: « Toute femme est cyclique, et moins il s’exprime à l’extérieur, plus la femme devra affiner son écoute pour le percevoir. Il se trouve que tout être humain est influencé par la Lune. Cela permet à celles qui sont perdues de se raccrocher pendant un temps au cycle de la Lune, jusqu’à ce qu’elles parviennent à distinguer leur singularité.

 

Et en pratique, je fais comment?


Si l’idée d’analyser vos cycles pour mieux vous comprendre vous parle, il y a un exercice assez simple à réaliser: il consiste à fabriquer son diagramme lunaire, pour visualiser chaque mois votre cycle, avec les variations physiques et émotionnelles que vous traversez.

  1. Dessinez un disque assez grand sur une feuille que vous séparez en quatre phases.
  2. Indiquez leur nom avec le cycle de la Lune correspondant: l’hiver est la nouvelle lune et le moment des menstruations, le printemps correspond à la lune montante, l’été à la peine lune et à l’ovulation, l’automne à la lune descendante et la phase prémenstruelle.
  3. Utilisez des couleurs différentes pour les quatre phases.
  4. Commencez ce diagramme au début d’un nouveau cycle, au moment de vos prochaines règles.
  5. Au début, vous pouvez simplement noter les jours où vous ressentez quelques chose de particulier au niveau physique et émotionnel. Observez aussi le nombre de jours que dure chaque phase.
  6. Après le cycle, il est temps de faire le point, idéalement dans les quelques jours qui précèdent vos règles. Demandez-vous ce que vous avez appris durant ce cycle, par exemple, mais aussi ce que vous voudriez voir changer dans le prochain cycle. Petit à petit, au fur et à mesure de cet exercice, vous allez commencer à remarquer des similarités au niveau de votre cycle, qui pourront vous permettre de vous organiser au mieux, d’être connectée à vous, votre corps et vos émotions.


 

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