““Les Survivants””: le groupe anti-IVG qui fait flipper
Ça se passe en France, mais ce qui résonne à côté de la frontière fait souvent écho chez nous. Le 4 juin dernier, des pros et des anti-avortements étaient venus s'affronter près du musée Pompidou. On se serait cru à l'époque du débat sur la loi Veil, en 1975, lorsque Simone Veil avait lutté corps et âme pour que l'avortement sans raison médicale ne soit plus un délit en France. Autant dire que ce retour dans le temps est plutôt effrayant.
Des propos absurdes
L'équipe du Petit Journal de Canal + était présente sur les lieux, histoire de nous rapporter des témoignages qui font mal aux oreilles et qu'on préférerait ne jamais devoir entendre. Du genre:
On a tous été des embryons avant d’être un enfant et certains de nos frères ont été des embryons et parce qu’ils avaient pas de projet parental, eh ben ils ont pas été acceptés.
Jusque-là, ça fait déjà bien peur. Mais le pire dans tout ça, c'est que cette réunion a donné naissance au mouvement "Les Survivants", composé de jeunes d'une vingtaines d'années qui tente de placer le débat anti-IVG dans le paysage des jeunes. Machiavélique.
Les Survivants, des "rescapés"
Les membres du mouvement sont nés après 1975, soit après la dépénalisation de l'avortement. S'ils se font appeler "Les Survivants", c'est parque qu'ils se disent qu'avec 220.000 avortements par an en France contre 800.000 naissances, ils ne seraient sans doute jamais nés. Ils se considèrent donc comme des "rescapés" de l'avortement. Selon eux, tous les jeunes sont victimes du "syndrome du survivant".
En gros, nous culpabiliserions tous en imaginant les frères et les sœurs que nous n'avons jamais connus ou que nous aurions pu ne jamais connaître à cause de l'avortement.
Et ce traumatisme nous pousserait au vice, comme la drogue et nous ferait avoir une vision pessimiste de l'avenir. D'où le taux de chômage elevé chez les jeunes. Bah oui, évidemment. L'avortement serait donc coupable de tous les maux de la société. Bientôt, on nous dira que la météo pourrie, c'est aussi à cause de Carole, 19 ans, toujours aux études, qui vient d'aller se faire avorter. Le mouvement sort également un tas d'autres absurdités: le site Buzzfeed les démonte une à une pour nous (à lire ici).
Vidéos et Instagram anti-IVG
À coup de vidéos pseudo-cool et autres outils bien connus de la génération Y, "Les Survivants" pensent pouvoir remettre un cause un droit clairement, fermement et fièrement acquis. Les nouveaux conservateurs sont un peu comme nous et c'est ça qui fait vraiment flipper: ils sont jeunes, ils twittent, lâchent des vidéos sur Youtube et organisent des soirées en boîtes de nuit.
À un détail gargantuesque prêt: ils veulent interdire aux femmes d'avorter. Ils veulent qu'elles perdent la liberté de choisir si elles veulent oui ou non enfanter. Ils militent pour que les nanas perdent le droit de disposer librement de leur corps. Ils sont même anti-contraceptions. Sur leur site, on peut notamment lire que le stérilet empêche l'œuf déjà fécondé de se fixer à la paroi utérine. Et que, par conséquent l'embryon meurt sans que personne ne le sache. Pour "Les Survivants", il s'agit déjà d'un avortement silencieux. Flippant, on espère vraiment que "Les Survivants" ne survivront pas.
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