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““Les Invisibles”” montre les galères des femmes SDF

Kathleen Wuyard

En 2015, Claire Lajeunie signait un documentaire percutant sur les femmes de la rue ainsi qu’un livre, “Sur la route des invisibles”. Aujourd’hui, ces “invisibles” sont à nouveau mises en lumière dans le film éponyme de Louis-Julien Petit. Un film coup de poing, dont on ne sort pas indemne, et qui pousse à une prise de conscience nécessaire.


Vivre dans la rue, c’est rude, on le sait. Mais il est facile de ne pas voir à quel point cette situation déjà précaire devient encore plus compliquée pour les femmes. Au froid et à l’incertitude s’ajoutent la peur, constante, d’être prise pour cible, agressée, violée. Et puis il y a l’hygiène, la difficulté de trouver des protections pendant les règles, la perte totale de repères et de confiance en soi. Autant de sujets sur lesquels se pose la caméra de Louis-Julien Petit.

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Sans pathos, mais sans fausse pudeur non plus, il montre ces invisibles, parce qu’il est justement crucial de les regarder en face. Elles, ce sont Audrey, Manu, Hélène ou encore Angélique, portées à l’écran par Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky et Déborah Lukumuena, travailleuses sociales. Mais aussi et surtout les femmes en qui elles tentent de venir en aide. Le synopsis: Suite à une décision municipale, l’Envol, centre d’accueil pour femmes SDF, va fermer. Il ne reste plus que trois mois aux travailleuses sociales pour réinsérer coûte que coûte les femmes dont elles s’occupent : falsifications, pistons, mensonges… Désormais, tout est permis !

Une comédie sociale moins douce qu’amère à avaler, qui a pourtant été ovationnée lors de son avant-première l’été dernier à Angoulême. Car c’est là toute la beauté du film: une émotion à vif, qui fait passer les spectateurs du rire aux larmes, notamment parce qu’à l’écran, on retrouve aussi des femmes SDF qui jouent leur propre rôle. Sur base d’un sujet très dur, le réalisateur parvient à délivrer un magnifique message d’optimise. Et pousse à porter un autre regard sur ces fleurs de pavés qui flétrissent sous nos yeux, dans l’indifférence générale. On ne naît pas SDF, on le devient, et il suffit parfois d’un simple pas de côté pour que tout s’effondre. S’en rappeler, c’est rendre leur humanité à ces femmes, qui méritent non seulement d’être vues mais soutenues. Par exemple, en apportant un soutien matériel et/ou financier à Rolling Douche, une douche mobile qui permet aux sans-abris de se laver en toute sécurité, Culture et Communication, qui offre des abris en carton aux SDF, ou encore BruZelle, qui fournit des protections hygiéniques aux femmes dans la rue.

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