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Au secours, je n’arrive pas à dire adieu à mon sapin de Noël

Kathleen Wuyard

À l’heure où j’écris ces lignes, la Noël est officiellement passée depuis deux semaines et cela fait 5 jours que je suis supposée avoir enlevé mon sapin. Sauf qu’au train où vont les choses, il trônera encore fièrement dans mon salon d’ici au 24 décembre prochain.


Pourtant, en règle générale, je suis relativement raisonnable. Disons que sur une échelle qui va de zéro à Danny DeVito dans “Deck the halls”, je me situe à un honnête 7. Je décore un sapin chaque année, mais sans me prendre la tête avec des codes couleurs ou les tendances du moment et je limite mon utilisation de guirlandes lumineuses à celle qui orne mon roi des forêts. Je ne possède ni pull de Noël ni oreilles de renne, et ma seule fantaisie est de décorer ma table d’une rose de Noël pendant toute la durée du mois de décembre. Ceci étant, je passe aussi l’entièreté du mois en question à écouter des chansons de saison et mon rendez-vous annuel avec Love Actually est incompressible. Un honnête 7/10, donc. Du moins, je le croyais, jusqu’à ce que vienne le temps d’enlever mon sapin cette année.

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Une date fatidique qui a été outrepassée une première fois vendredi dernier. Mais alors, vraiment à l’encontre de ma meilleure volonté: entre la décision du jour J (parfait, pile avant l’Epiphanie) et l’arrivée de celui-ci, les Rois mages m’avaient apporté un petit cadeau en avance, une gastro carabinée pour bien (mal) commencer l’année. Gastro dont je me remettais péniblement le vendredi en question, ce qui ne me donnait ni la force physique ni psychologique (parfaitement, c’est traumatisant) d’enlever toutes ces boules et de dire adieu à cette addition scintillante à notre salon. Mon mec est patient et gentil, il a compris, et on s’est dit qu’on l’enlèverait le mardi soir, pile avant la venue de la femme de ménage. Sauf que mardi soir, c’était hier, et quand notre aide ménagère a sonné à la porte ce matin, notre salon était toujours garni de son sapin.

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C’est qu’hier, la journée a été particulièrement longue, de ces jours où sans qu’on comprenne bien comment, il semble s’écouler 72h entre le réveil et le retour du boulot. En plus il pleuvait, j’étais allée au sport, ce qui m’avait fatiguée, et puis bon, ce n’est pas comme si c’était vraiment salissant d’enlever un sapin, donc pas besoin de se presser avant le ménage hein? Mon mec est patient et gentil, il a dit oui, et on a convenu d’un commun accord qu’on l’enlèverait vendredi soir. Sauf que chaque heure qui me rapproche de la date m’ajoute un peu plus d’épines dans la gorge. Si je voulais faire des jeux de mots faussement malins, je dirais même que ça sent le sapin. Pour ma défense, après, on n’a jamais eu de plus beau sapin que cette année. Grand, fourni, et en plus, miracle de Noël: il n’a perdu aucune épine. Pas une seule, alors même que notre fille Berger australien, Elliott, a passé les dernières semaines à fourrer sa truffe dedans en douce pour regarder les boules de plus près.

Plus d’un mois après son arrivée à la maison, il est toujours aussi vert qu’au premier jour, ce qui rend difficile le fait de le dépouiller pour mieux le jeter. D’autant que le soir où on l’a décoré, on a décidé de lire des contes de Noël, en commençant par “Le sapin” de Hans Christian Andersen. Soit l’histoire d’un sapin aventureux qui s’est réjoui toute sa vie d’être décoré pour la Noël, avant d’être arraché à sa forêt, décoré et exposé fièrement le temps d’une nuit seulement puis jeté sans ménagement dans une cave. Depuis, chaque fois que je passe devant le nôtre, j’ai l’impression de l’entendre me supplier de ne pas le jeter.

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Et peut-être que c’est pour ça aussi que j’ai tellement de mal à m’en débarrasser cette année: plus je vieillis, plus la culpabilité de contribuer à la déforestation juste pour mon bon plaisir me pèse. Mais les sapins artificiels ne font pas le poids pour moi, alors chaque année, je craque, et je justifie cet arbre coupé en l’exhibant le plus longtemps possible... jusqu’à ne plus parvenir à m’en défaire. Soit c’est la culpabilité qui m’en empêche, soit c’est parce qu’en l’enlevant, j’ai peur de perdre avec toute la magie de Noël, et de ces soirées au ralenti passées à lire dans les bras l’un de l’autre à la lumière de la guirlande. Du moins, c’est l’argument de diversion que je compte utiliser vendredi quand sera venue l’heure fatidique. “Regarde, chéri, on est pas bien là, dans cette lumière tamisée, avec toutes ces boules? Allez, montre moi qui est le roi des forêts”.

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