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Pourquoi a-t-on envie de croquer les gens qu’on aime?

Manon de Meersman
Du bébé de votre meilleure amie à votre chéri.e, en passant par votre chat, vous avez au moins un jour dit dans votre vie: “toi, j’ai envie de te croquer!”. Ces pulsions cannibales n’ont de rien d’étrange et sont, au contraire, tout à fait normales. Elles portent même un nom: agression mignonne.


Avoir envie de manger un bout de ce que nous trouvons mignon est certainement quelque chose qui vous est déjà arrivé. “Aaaah, t’es à bouffer!”. L’agression mignonne – tel est le nom de ce phénomène – est tout ce qu’il y a de plus naturel. En effet, selon une étude menée par Rebecca Dyer et Oriana Aragón, chercheuses diplômées en psychologie de l’Université de Yale, aux États-Unis, nous avons souvent cette envie de dévorer, ou du moins d’établir une proximité, avec ce que nous trouvons choupinou.

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Des envies de mordre


Les deux femmes ont cherché à comprendre comment un sentiment positif peut s’accompagner d’une émotion négative, notamment en se traduisant par une pulsion d’agressivité. Selon elles, notre cerveau a beaucoup de mal à gérer un trop plein d’émotions. Dans tout ça, le sentiment négatif joue un rôle de régulateur, permettant de trouver un équilibre dans l’état émotionnel.

Certains experts estiment que la dopamine libérée par l’émotion positive contribue au réflexe agressif. Pour d’autres, cette contre-réaction émotionnelle permettrait de retrouver rapidement un état d’équilibre qui faciliterait l’économie de l’énergie. En outre, des tests psychologiques ont montré que plus un bébé était chou, plus l’envie de l’écraser était forte.”


détaille Néon Mag. Bien-sûr, cela s’arrête à la théorie puisque jamais nous ne mangerons réellement ce qui nous paraît trognon.

Ces pulsions cannibales ne sont malgré tout pas anodines. En effet, pour la psychanalyste Myriam Vaucher, citée par Slate, elles s’apparentent à un retour aux sources. “Le premier rapport que l’on a à l’autre, c’est celui du fœtus dans le ventre de sa mère, c’est celui de manger, d’absorber l’autre pour devenir soi-même. De ce lien de nourrissage vient le lien affectif. Plus tard, nous projetons ce lien originel sur les personnes aimées, d’où l’envie de les manger”, détaille l’experte. Avoir envie de mordre les êtres qui nous attirent n’a donc rien de louche, rassurez-vous!

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