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© Getty

Ce site regroupe les lieux où les femmes se sentent en insécurité en Belgique

Manon de Meersman

Un sondage mené par Plan International a soulevé le constat que 91% des jeunes filles âgées entre 15 et 24 ans ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans des lieux publics, contre 28% des garçons. Pour pallier à ce problème de société, l’organisation a lancé une initiative afin de répertorier les endroits où se sentir en sécurité.


L’ONG Plan International invite les citoyens à se rendre sur le site “Safer cities“, soit les “villes les plus sûres” en français, afin d’identifier les endroits où ils se sentent le plus à l’aise et en sécurité, et ceux où ils se sentent plutôt en danger. Comment faire? Indiquez le lieu sur une carte et expliquez les raisons qui justifient ce choix. À Bruxelles, plus de 1 300 personnes ont déjà épinglé des lieux.

Le harcèlement touche essentiellement les femmes


Il y en a marre de se faire insulter dans la rue pour une tenue jugée provocante ou de se faire accoster lorsqu’on se balade seule dans les rues de la ville. “Dire bonjour n’est pas problématique”, explique Fanny Colard, coordinatrice du secteur socio-culturel des Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS), à nos confrères de la RTBF. “Mais peut-être que c’est la vingtième fois sur sa journée que cette femme est interpellée d’une façon ou d’une autre. Et c’est cela qui renforce ce sentiment d’insécurité. Le harcèlement de rue est un problème systémique et répétitif.” Et ce harcèlement systématique, il est usant et fatigant.

On observe que le harcèlement est un phénomène qui touche toutes les femmes, peu importe leur âge et l’endroit où elles habitent. Il n’y a pas une commune bruxelloise plus touchée qu’une autre”


confie à la RTBF Magali Lowies, coordinatrice des jeunes chez Plan International. “Dans un sondage réalisé en octobre 2019, on observe aussi que le harcèlement se passe souvent dans deux types de circonstances : quand il y a beaucoup de monde ou dans une rue déserte. Dans le cas de la foule, pour la personne qui harcèle, c’est très facile de se faufiler et de faire passer une main aux fesses pour une maladresse par exemple. Quant à la rue déserte, la victime est isolée et ne peut pas appeler à l’aide.”

Proposer des solutions viables contre le harcèlement de rue


Grâce à “Safer Cities”, une fois que l’on a épinglé un lieu d’insécurité et justifié la raison pour laquelle on le pointe du doigt, il est possible de suggérer des solutions pour y remédier. “On va rassembler toutes ces solutions et on va s’adresser au pouvoir politique pour pouvoir faire les aménagements nécessaires tant en termes urbanistiques que de sensibilisation”, explique Magali Lowies. Éclairage, vue dégagée sur la rue, présence policière renforcée... De simples attentions apportées à un endroit et qui peuvent totalement faire la différence.

“Un homme aura par exemple beaucoup plus facile à s’asseoir sur un banc, à “traîner”, à profiter de l’espace public, constate Fanny Collard. Une femme, au contraire, verra beaucoup plus souvent l’espace public comme une forme de couloir entre un point A de départ et un point B d’arrivée, dans lequel on essaie de passer le moins de temps possible.

Pour lutter contre ce sentiment d’insécurité, il faut penser l’espace public de manière plus inclusive, pour que les femmes se sentent plus en sécurité, et il faut aussi sensibiliser l’ensemble de la population.”


Pour le moment, le site “Safer Cities” est actif pour les villes de Bruxelles, Anvers, Charleroi et ce, jusqu’ à la fin de l’année. N’hésitez pas à y participer; ça se passe juste ici.

Source: RTBF

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