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© Unsplash

La Hongrie ne reconnaît officiellement plus les personnes transgenres

Manon de Meersman

Certaines nouvelles nous mettent autant le coeur en miettes qu’elles nous font froid dans le dos. C’est le cas de l’annonce de la loi “omnibus”, obligeant désormais les personnes trans’ de Hongrie à faire figurer leur genre biologique sur leurs documents d’identité.


Alors que ce week-end avait lieu la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, la Hongrie vient d’approuver le projet de loi déposé par le Ministre hongrois, qui impose aux citoyens que le sexe à la naissance figure sur tous les documents officiels de chacun. C’est désormais officiel: les personnes transgenres devront conserver, malgré elles, leur sexe d’origine sur leur carte d’identité, leur permis de conduire, etc.

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Des droits si fragiles


Malgré des mises en garde énoncées clairement par l’ILGA-Europe, la branche européenne de l’association internationale lesbienne et gay, et une mobilisation massive des citoyens du monde sur les réseaux avec #Drop 33, la Hongrie a officialisé la loi. Celle-ci a été votée à une large majorité par les députés hongrois (134 voix pour, 56 contre et 4 abstentions). L’article 33 remplace le terme “nem”, signifiant “genre” ou “sexe”, par celui de “születési nem”, soit le “sexe de naissance”, dans les documents officiels. La loi rajoute même le “sexe biologique, sur la base de caractères sexuels primaires et des chromosomes”, “ce qui fait également craindre le pire aux personnes intersexes, déjà victimes de nombreuses mutilations génitales à la naissance”, précise Têtu.

Cette loi n’a évidemment pas laissé indifférents ceux qui luttent qui chaque jour pour les droits des personnes LGBT+, et plus largement, de l’humain. “Cette décision replonge la Hongrie dans une période sombre, et piétine les droits des personnes trans et intersexes. Non seulement, cette loi va les exposer à de nombreuses discriminations, mais cela va aussi renforcer un environnement déjà hostile et intolérant envers la communauté LGBTI+”, a expliqué Amnesty International dans un communiqué. Mais la Hongrie, qui voit Viktor Orban et son gouvernement jouir d’un quasi plein pouvoir depuis le début de la crise sanitaire, n’en a que faire des interpellations et des alertes des organisations de lutte... Un sentiment de tristesse se mêle à celui de colère, de dégoût et d’incompréhension face à une telle loi, qui ne fait que rappeler à quel point les droits des personnes LGBTQI+ sont précieux, et si fragiles à la fois.

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