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© Unsplash

#Drop33: le mouvement pour les droits des personnes trans en Hongrie

Manon de Meersman

En Hongrie, un projet de loi a vu le jour: celui de l’impossibilité de changer de sexe biologique. Une véritable bombe, qui met en péril la reconnaissance des personnes trans et intersexes. Pour contrer ce projet et soutenir les premiers concernés par cette loi, le mouvement #Drop33 a vu le jour sur les réseaux sociaux.


Fin mars, le gouvernement hongrois dépose au Parlement le projet de loi T/9934, modifiant des lois administratives et prévoyant que le sexe de naissance soit mentionné sur les documents officiels. Concrètement, on peut lire dans ce projet de loi, modifiant certains éléments de l’État civil dans l’article 33 : “Le sexe inscrit à l’état civil est basé sur des faits déterminés par des médecins, déclarés par le registre. Le registre certifie les faits et les droits qu’il inclut jusqu’à preuve du contraire, il ne crée donc pas de droits. Cependant, le sexe déclaré par le registre pourrait créer des droits ou des obligations, et il est donc nécessaire de définir le terme de sexe à la naissance. Étant donné qu’il est impossible de changer complètement de sexe biologique, il est nécessaire de prévoir dans la loi qu’il ne peut pas être changé dans l’état civil non plus.”

Rejeter les tentatives d’interdiction de reconnaissance légale


En réalité, l’exécutif profite largement des pouvoirs qui lui sont davantage attribués en raison de la crise sanitaire sévissant actuellement. “Cet amendement priverait les personnes transgenres et intersexes en Hongrie de l’accès aux procédures de reconnaissance légale du genre”, ont déclaré 63 eurodéputés dans une lettre ouverte le 15 avril. Après avoir fait réagir le Parlement européen, l’article secoue aujourd’hui la Twittosphère qui a dégainé un nouvel hashtag pour lutter contre cette proposition: le #Drop33, lancé à l’initiative d’ILGA-Europe (branche européenne de l’Association internationale lesbienne, gay, transgenre et intersexe) et Transgender Europe (TGEU) pour “appeler le Parlement hongrois à rejeter les tentatives d’interdire la reconnaissance légale de genre”, rapporte Têtu.

Lire aussi: L’ONU demande aux États de protéger les personnes LGBT+ durant le confinement

Avec ce hashtag, les deux organisations ont demandé aux internautes de se mobiliser. Comment? En se filmant en train de froisser un papier sur lequel est inscrit le nombre 33. “De nombreux internautes ont suivi le mouvement, dans plusieurs pays européens, dont l’ancien président de SOS homophobie Joël Deumier et l’homme politique et militant Jean-Luc Romero-Michel”, explique Têtu.


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Selon Masen Davis, le directeur exécutif par intérim de Transgender Europe:

“L’article 33 proposé par la Hongrie va à l’encontre de normes internationales bien établies en matière de droits humains, y compris les recommandations du Conseil de l’Europe aux États membres. Ce projet de loi dangereux soumettrait les personnes trans en Hongrie à un jugement, une discrimination et une violence accrus. Le Parlement devrait se concentrer sur le fait que le peuple hongrois survive à la pandémie de Covid-19, sans utiliser cette crise comme couverture pour faire reculer les droits d’un groupe déjà marginalisé.”

Un pays qui ne prône pas les droits LGBT


En réalité, depuis la réélection de Vikto Orbán et son parti, le Fidesz-Union, en mai 2018, les droits LGBT ont sans cesse été menacés. En Hongrie, pas de mariage et pas d’adoption pour les couples du même sexe. À ce propos, Laszlo Köver, le président du Parlement et membre du parti du Premier Ministre, a même été jusqu’à comparer adoption pour les couples homosexuels et pédophilie. On se souvient d’ailleurs sans difficulté du retrait de la Hongrie du concours de l’Eurovision, qu’elle a jugée “trop gay” à l’époque.

Des faits et des propos qui sont loin de laisser indifférents et qui démontrent non seulement la chance que l’on possède en Belgique, mais également tous les efforts qu’il y a encore à faire dans une série de pays pour défendre les droits LGBT. Le mouvement #Drop33 prouve la lutte collective contre ce genre de lois qui menacent les personnes appartenant à cette communauté et cette solidarité n’a pas de prix.

 

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