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© Erol Ahmed @Unsplash

Monstruelles, tous ces mythes qui persistent autour des règles à travers le monde

Une femme passe en moyenne entre 3000 et 3500 jours de sa vie à avoir ses règles. Et même si le tabou s’estompe petit à petit, cette phase biologique demeure perçue comme un événement mensuel impure et sale. Les menstruations restent ainsi sources de légendes invraisemblables partout à travers le monde.

Népal


La tradition « chaupadi » interdit de nombreuses choses aux femmes qui ont leurs règles. Elles sont jugées impures et forcées à s’isoler du reste de leur famille et de leur communauté durant cette période. Elles sont aussi obligées d’adopter une alimentation pauvre et ne peuvent pas manger ou être en contact avec des produits laitiers ou de la viande. En effet, elles risqueraient, selon les croyances, de faire pourrir ces aliments. Elles ont l’interdiction de toucher les hommes, les enfants, les arbres et les sources d’eau. Les jeunes filles quant à elles, n’ont pas le droit d’aller à l’école durant leurs menstruations…

Récemment, une femme qui suivait la tradition en dormant dans une hutte à l’écart, est morte asphyxiée par la fumée que dégageait le feu qu’elle avait allumé pour se réchauffer.

Ouganda


Les protections menstruelles y sont souvent inaccessibles et trop chères comme dans de nombreux autres pays d’Afrique. Alors, pour éviter de tacher leurs vêtements en saignant, les femmes utilisent des bouts de tissus sales, des feuilles de bananiers, du vieux papier ou encore quelques poignées de sable (vous avez bien lu). Ces protections étant non-hygiéniques, inconfortables et irritantes, les femmes sont souvent victimes d’infections liées à cette problématique.

Bénin


Une femme qui a ses règles ne peut surtout pas aller à la pêche au risque de faire fuir le poisson. Elle a aussi interdiction de grimper aux arbres, de peur qu’ils ne donnent plus jamais de fruits. Et elle doit rester isolée de son mari pour ne pas lui porter malheur.

Japon


Les femmes cheffes sushi n’ont pas le droit de travailler durant leurs règles. Selon une croyance, leur sens du goût serait faussé et empêcherait la confection de bons sushis.

Iran


48% des femmes iraniennes sont convaincues que les règles sont en fait une maladie.

Bolivie


En Bolivie, les femmes sont priées de ne pas jeter leurs protections hygiéniques dans les toilettes publiques sous peine de risquer de contaminer les autres ordures (logique). Encore plus aberrant, les déchets liés aux menstruations seraient aussi la cause de certaines maladies, comme le cancer. Les femmes, souvent honteuses, gardent leurs serviettes hygiéniques toute la journée dans leurs sacs avant de s’en débarrasser chez elles.

Indonésie


À Bali, comme au Népal, les femmes sont mises à l’écart durant leurs menstrues. Et sur l’ile de Sumba, les femmes n’ont pas le droit d’interagir avec les hommes. Et ce, parce qu’ils sont convaincus que s’ils contractent la gonorrhée, c’est à cause d’un éventuel contact avec une femme qui avait ses règles.

Afghanistan


Les croyances locales affirment que si les femmes se lavent les parties génitales durant leurs règles, elles risquent de devenir stériles. Le poids de cette conviction accroit le risque d’infection.

Inde


Les femmes et les jeunes filles sont tenues à l’écart de la cuisine pendant leurs règles parce qu’elles risquent, selon les croyances, de contaminer les aliments.

France


Une légende absurde persiste selon laquelle une femme qui tenterait de faire de la mayonnaise la ferait tourner.

Quelques autres mythes et faits aberrants

  • Après le mariage forcé, les règles sont la deuxième cause de déscolarisation des jeunes filles dans le monde. En Afrique, une fille sur 10 ne va pas à l’école durant ses règles.
  • Aux USA, le système carcéral fournit très peu de protections hygiéniques à ses détenues. Par exemple à l’Institut Correctionnel de Niantic au Connecticut, une cellule qui accueille deux femmes, n’est approvisionnée que de cinq serviettes hygiéniques par semaine. Soit 10 par femme et par mois.
  • Les femmes SDF, partout dans le monde, ont rarement accès à des protections hygiéniques.
  • Selon une étude britannique, une femme dépenserait tout au long de sa vie 23.5000€ pour ses règles.
  • Il ne faudrait pas laver ses cheveux durant ses règles. Pourquoi? On l’ignore.
  • Se baigner dans la mer durant ses menstruations augmenterait le risque d’être attaquée par un requin. (Totalement faux évidemment…)
  • Et on finit en beauté avec ce fameux : « Bah dis donc t’es chiante, t’as tes règles ? »


 

Après l’aberration et le dégoût, le sentiment qui nous vient quand on lit tous ces faits est « je peux encore m’estimer chanceuse d’être ici ». Alors prenons à cœur de faire changer les mentalités. Et parce qu’il s’agit d’un phénomène biologique normal, n’ayons pas peur de parler ouvertement des règles. Et ce, comme elles se doivent d’être abordées, sans gêne ni honte.

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