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Une farouche liberté Gisèle Halimi
© Hachette, photo Michel Clément/AFP

FLAIR BOOK CLUB : ““Une farouche liberté””, le parcours exceptionnel de Gisèle Halimi

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Il y a des livres qui vous marquent pour longtemps. « Une farouche liberté » fait partie de ceux-là. Portrait poignant de Gisèle Halimi, grande avocate connue pour ses engagements féministes mais aussi anticolonialistes, ce livre retrace le parcours d’une figure incontournable du combat pour les droits des femmes.

En cette journée du 27 juillet, quelle lecture serait plus appropriée qu’ « Une farouche liberté » ? Décédée en 2020, aujourd’hui, Gisèle Halimi aurait eu 95 ans, une date d’anniversaire qui donne envie de plonger quelques années en arrière pour constater l’impact que cette femme a eu sur la vie de milliers de personnes. Née en 1927 en Tunisie, Gisèle Halimi deviendra une des avocates les plus célèbres d’Europe. Elle défendra les militants de l’indépendance tunisienne et algérienne, mais aussi la cause des femmes, en contribuant à la dépénalisation de l’avortement en France et à la criminalisation du viol.

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Le résumé

“Gisèle Halimi : soixante-dix ans de combats, d’engagement au service de la justice et de la cause des femmes. Et la volonté, aujourd’hui, de transmettre ce qui a construit cet activisme indéfectible, afin de dire aux nouvelles générations que l’injustice demeure, qu’elle est plus que jamais intolérable. Gisèle Halimi revient avec son amie, Annick Cojean, qui partage ses convictions féministes, sur certains épisodes marquants de son parcours rebelle pour retracer ce qui a fait un destin. Sans se poser en modèle, l’avocate qui a toujours défendu son autonomie, enjoint aux femmes de ne pas baisser la garde, de rester solidaires et vigilantes, et les invite à prendre le relais dans le combat essentiel pour l’égalité à l’heure où, malgré les mouvements de fonds qui bouleversent la société, la cause des femmes reste infiniment fragile.

Depuis l’enfance, la vie de Gisèle Halimi est une fascinante illustration de sa révolte de « fille ». Farouchement déterminée à exister en tant que femme dans l’Afrique du Nord des années 30, elle vit son métier comme un sacerdoce et prend tous les risques pour défendre les militants des indépendances tunisienne et algérienne et dénoncer la torture. Avocate plaidant envers et contre tout pour soutenir les femmes les plus vulnérables ou blessées, elle s’engage en faveur de l’avortement et de la répression du viol, dans son métier aussi bien que dans son association « Choisir  la cause des femmes ». Femme politique insubordonnée, mais aussi fille, mère, grand-mère, amoureuse… Gisèle Halimi vibre d’une énergie passionnée, d’une volonté d’exercer pleinement la liberté qui résonne à chaque étape de son existence.

Et en 3 mots-clés ?

#féminisme

#histoire

#combats

Pourquoi on a adoré « Une farouche liberté »

Pour l’écriture d’Annick Cojean qui se mêle parfaitement aux mots de Gisèle Halimi et nous invite à revivre des moments qui ont changé l’Histoire. Gisèle Halimi a osé défendre les militants du FLN (front national libre) lors de la guerre d’Algérie. Au fil des pages, on revit également le procès de Bobigny « qui a marqué un pas irréversible » dans la société française, comme le dira Gisèle Halimi devant la presse en 1972. Sa cliente Marie-Claire Chevalier, âgée de 17 ans, sort libre de son procès après avoir été accusée d’avoir avorté après un viol. Puis un autre procès, cette fois à Aix-en-Provence, où elle défend deux jeunes touristes belges, violées et battues par trois hommes pendant cinq heures à Marseille. Grâce à sa défense, une étape très importante dans la reconnaissance du viol en tant que crime sera franchie. « Une farouche liberté », nous rend admiratif.ve.s, mais surtout, nous inspire. Très court, le livre se dévore en quelques heures et fait du bien. Gisèle Halimi nous rappelle que le combat pour les droits des femmes est loin d’être terminé : « Une femme ne doit pas faire de bruit, ne pas déranger, ne pas se faire remarquer, ne pas avoir l’esprit de compétition, ne pas chercher la gloire. Ça, c’est réservé aux hommes. Mais rebellez-vous ! Pensez enfin à vous. À ce qui vous plaît. »

À qui ça va plaire ?

À toutes les personnes qui s’intéressent à la cause des femmes, à l’histoire du féminisme ou du mouvement anticolonialiste, mais aussi à celleux qui étudient ou travaillent dans le milieu du droit, que la carrière de Gisèle Halimi ne peut qu’encourager à poursuivre dans cette voie. Loin d’être un ouvrage réservé à ceux qui connaissent bien son parcours, « Une farouche liberté » s’adresse également à tous ceux qui veulent en savoir plus sur cette femme qui a fait de la justice, l’œuvre de sa vie. 

« Une farouche liberté », Annick Cojean- Gisèle Halimi, 160 pages, Grasset, 14,90€, plus d’infos ici.

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