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Des livres que chaque raciste devrait lire - DR Montage Flair Canva
Des livres que chaque raciste devrait lire - DR Montage Flair Canva

FLAIR BOOK CLUB: 5 livres à offrir à une personne raciste

Kathleen Wuyard

Faut-il offrir des cadeaux à cette personne raciste qui plombe votre entourage? A priori, on serait tentées de répondre “non”. À moins qu’il ne s’agisse d’un de ces cinq livres passionnants et instructifs.

Inspirées par “Heureux comme Abdallah en France”, de Karim Guellaty, dont la lecture nous a offert une perspective aussi intéressante que confrontante sur les ravages de l’islamophobie dans nos sociétés occidentales, on a décidé de compiler une liste de cinq livres qui ne rendront peut-être pas votre tonton Roger/votre belle-mère/votre collègue d’open space moins raciste, mais qui ne peuvent en tout cas pas faire de mal.

Heureux comme Abdallah en France – Karim Guellaty

Ça raconte quoi? 

À 46 ans, avec sa femme et ses deux filles, Abdallah, informaticien tunisien, va faire partie de l’immigration choisie française ; ” parce qu’en Tunisie on manque de tout, et qu’en France on manque d’informaticiens “. Dans la banlieue parisienne où il vient de s’installer, l’Iman de sa mosquée va lui demander de renoncer à son islam tunisien pour passer à celui, plus radical, qui lui est présenté comme étant du Livre.

Dans le même moment, il vit les débats sur la laïcité comme une injonction républicaine à jeter un voile sur ses croyances. ” Christian, mon responsable, m’a posé beaucoup de question sur mon Islam... et j’avais l’impression que ce n’était pas des réponses qu’il voulait, mais des excuses “.

Dans un style vif qui mélange humour et connaissances, nous entrons au cœur d’une société française en pleine crise identitaire, au cœur d’une famille tiraillée. Il sera question d’islam, mais aussi d’amour, d’amitiés, de politique, ou encore d’Histoire. Jusqu’à ce que leur vie bascule...

On l’offre à qui? 

Ce collègue d’open space qui aime bien disséquer la moindre actu’ concernant les musulmans à la machine à café, surtout si l’actualité en question est négative et qu’il peut en tirer de bons gros raccourcis bien racistes.

Un long, si long après-midi – Inga Vesper

Ça raconte quoi? 

« Hier, j’ai embrassé mon mari pour la dernière fois. Il ne le sait pas, bien sûr. Pas encore. »

Dans sa cuisine baignée de soleil californien, Joyce rêve à sa fenêtre. Elle est blanche, elle est riche. Son horizon de femme au foyer, pourtant, s’arrête aux haies bien taillées de son jardin. Ruby, elle, travaille comme femme de ménage chez Joyce et rêve de changer de vie. Mais en 1959, la société américaine n’a rien à offrir à une jeune fille noire et pauvre. Quand Joyce disparaît, le vernis des faux-semblants du rêve américain se craquelle. La lutte pour l’égalité des femmes et des afro-américains n’en est qu’à ses débuts, mais ces deux héroïnes bouleversantes font déjà entendre leur cri. Celui d’un espoir brûlant de liberté.

On l’offre à qui? 

Cette boomer qu’on aime de tout notre coeur mais qui parfois ne réalise pas que ses “observations” sonnent vachement fach’ en vrai.

Il nous reste les mots – Georges Salines & Azdyne Amimour

Ça raconte quoi? 

Georges Salines a perdu sa fille Lola dans l’attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan. Elle avait vingt-huit ans.
De sa rencontre avec Azdyne Amimour, père de l’un des assaillants, a émergé un dialogue inédit. Georges Salines porte la mémoire de sa fille et de nombreuses autres victimes, tandis qu’Azdyne Amimour cherche à comprendre comment son fils a pu commettre des actes qu’il condamne sans appel. Poussés par une curiosité mutuelle, tous deux se racontent et déroulent le récit de ” leur ” 13-Novembre.
Au fil de cette conversation, un profond respect est né entre ces deux pères que tout aurait pourtant dû opposer. Leur témoignage nourrit une réflexion apaisée sur la radicalisation, l’éducation et le deuil. Parce que s’il reste les mots, il reste aussi l’espoir.

On l’offre à qui? 

Le nouveau mari de Tata Jocelyne, qui postillonne en parlant et pense que “terroriste” est synonyme de “musulman”.

La haine qu’on donne – Angie Thomas

Ça raconte quoi? 

Quand son meilleur ami est tué sous ses yeux, Starr doit choisir son camp.

Starr a 16 ans, elle est noire et vit dans un quartier rythmé par les guerres entre gangs et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ces deux mondes.
Sa vie vole en éclats le soir où son ami Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est l’unique témoin. Et tandis que son quartier s’embrase, tandis que la police cherche à enterrer l’affaire, Starr va apprendre à redresser la tête.

On l’offre à qui? 

Notre petite nièce qui n’a pas bien compris si finalement, elle était dans le camp des défenseurs de George Floyd, ou celui de la police, “parce que quand même ils ont tout cassé après donc ils ne sont pas si innocents que ça”.

Blanc autour – Wilfrid Lupano & Stéphane Fert

Ça raconte quoi? 

1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l’institutrice Prudence Crandall s’occupe d’une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah. La population blanche locale voit immédiatement cette « exception » comme une menace. Même si l’esclavage n’est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l’Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d’une révolte sanglante. Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection. Ils menacent de retirer leurs filles de l’école si la jeune Sarah reste admise. Prudence Crandall les prend au mot et l’école devient la première école pour jeunes filles noires des États-Unis, trente ans avant l’abolition de l’esclavage. Nassées au coeur d’une communauté ultra-hostile, quelques jeunes filles noires venues d’un peu partout pour étudier vont prendre conscience malgré elles du danger qu’elles incarnent et de la haine qu’elles suscitent dès lors qu’elles ont le culot de vouloir s’élever au-dessus de leur condition. La contre-attaque de la bonne société sera menée par le juge Judson, qui portera l’affaire devant les tribunaux du Connecticut. Prudence Crandall, accusée d’avoir violé la loi, sera emprisonnée..

On l’offre à qui? 

Aux petits et grands enfants qui ont besoin d’une aide visuelle pour se rappeler des préjugés subis par toute une partie de la population sur base de critères complètement arbitraires.

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