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Compenser ses voyages en avion: vraie ou fausse bonne idée?

Camille Hanot
Camille Hanot Journaliste

Payer pour compenser les émissions de CO2 émises lors d’un vol en avion et pouvoir continuer à voyager sans culpabiliser, est-ce une solution? À l’heure où l’avion est un sujet de plus en plus touchy, c’est une question qui mérite d’être posée.


Tu ne peux pas te dire écolo et continuer à prendre l’avion”, “Prendre l’avion une seule fois par an pour un grand voyage, c’est pas mal, non?”, “Peut-être qu’il faudrait mettre des quotas par personne par an?”, “C’est mon côté égoïste mais je ne compte pas arrêter de voyager en avion”, “Au moins, j’ai arrêté les aller-retours en avion d’une journée à Milan”, “Et si la solution, c’était de taxer plus les voyages en avion?”... Pour peu que votre entourage soit un minimum touché par les questions environnementales, vous avez probablement déjà dû entendre ce genre de phrase voir eu un débat sur le sujet. Sachant que le secteur aérien serait responsable de 5% du réchauffement climatique mais que l’avion est également (soyons honnêtes) un fabuleux moyen de transport, il est assez normal que le sujet devienne de plus en plus épineux! Nous sommes nombreux à être tiraillé entre cette petite voix diabolique qui nous murmure “profite tant qu’il est encore temps” et cette voix de la sagesse alias conscience écologique qui nous dit “pense à la planète et aux générations futures”. D’autant plus que comme l’explique Juliet Bonhomme de chez The Lemon Spoon, asbl bruxelloise rassemblant les initiatives positives qui visent une évolution durable de l’humanité “Nous faisons partie d’une génération où prendre l’avion est devenu un acte banal et où les vols bon marché sont ancrés dans notre quotidien. Désapprendre à prendre l’avion et à réfléchir aux alternatives existantes demande donc de la réflexion et de la volonté.

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Compenser ses voyages en avion, une solution?


Pour faire face aux problèmes environnementaux/à notre culpabilité écologique liés aux voyages en avion, une tendance émerge, à savoir, la compensation volontaire et financière des vols aériens. Le principe est simple: financer un projet qui compense l’empreinte carbone de son vol. En d’autres mots, on calcule la quantité de gaz à effet de serre émise pour un vol ensuite, on la convertit en une somme d’argent et on reverse ce montant à une association/projet de son choix. Autrement dit encore, les voyageurs sont invités à financer un projet qui absorbera une quantité de gaz à effet de serre équivalente à celle émise lors de leur vol.

Comment compenser ses émissions de CO2?


Il existe aujourd’hui, de plus en plus de sites qui proposent de neutraliser l’impact CO2 de nos voyages. Et ce service séduit de plus en plus de voyageurs. Greentripper, outil belge de référence en compensation, a par exemple noté qu’autant de passagers ont compensé les émissions de leurs vols sur les trois premiers mois de 2019 que sur la totalité de l’année 2018. Certaines compagnies aériennes réfléchissent également à mettre en place ce service. Chez Ryanair, c’est fait. La société low cost propose à ses voyageurs lors de leur réservation de cocher la case “faire un don pour compenser l’empreinte carbone de mon vol et contribuer à d’autres initiatives environnementales à hauteur de 1,00€.

Outre un euro chez Ryanair, combien coûte de compenser son empreinte carbone lors d’un voyage? Pour le savoir, rien de plus simple, les plateformes de compensation proposent des calculateurs qui déterminent le poids environnemental de chaque vol. Pour notre exemple, nous avons pris un vol aller-retour Bruxelles-Bangkok en classe économique.

  • Sur le site de Greentripper l’émission de CO2 calculée pour ce vol est de 4088 kg. Pour compenser l’impact climatique incluant le forçage radiatif en soutenant un projet certifié, il faudrait payer un montant de 49,46
  • Sur le site de Myclimate, l’émission de CO2 calculée pour ce vol est de 3 tonnes. Pour compenser l’impact climatique en soutenant un projet, il faudrait payer un montant de 72
  • Sur le site de Goodplanet, l’émission de CO2 calculée pour ce vol est de 4,07 tonnes. Pour compenser l’impact climatique en soutenant un projet, il faudrait payer un montant de 89,51


Bon à savoir, chaque plateforme doit donner un suivi et un contrôle du projet afin que vous puissiez avoir la garantie que les émissions de CO2 sont bel et bien compensées.

Quels sont les projets financés?


Chaque site de compensation propose des projets. C’est au voyageur de choisir celui qu’il souhaite financer. Mais globalement, comme l’explique ecoconso: “soit les projets servent à capter le CO2 (plantation d’arbres essentiellement) soit à diminuer les émissions de CO2 à la source (meilleure efficacité énergétique, utilisation d’énergies renouvelables en lieu et place d’énergies fossiles)“. Il est important lorsque vous financer un projet d’y réfléchir. Planter des arbres, c’est bien mais ça prend du temps.

Mieux que rien?


Oui et non. Compenser son voyage, c’est mieux que de ne pas le faire mais cela ne sera jamais mieux que de ne pas réaliser le trajet en avion... Comme l’explique Juliet Bonhomme de chez The Lemon Spoonla compensation ne peut pas être LA solution pour sauver la planète. Bien au contraire, envisager la compensation comme une solution, c’est donner bonne conscience aux gens et les encourager à continuer de voyager à tout va. Ce système doit être envisagé comme une option lorsque l’on considère que l’on n’a vraiment pas le choix...” La véritable solution? “Diminuer drastiquement ses voyages en avion, arrêter de s’envoler dès que l’occasion se présente et considérer les alternatives qui s’offrent à nous” explique la jeune fille.

L’exotisme est à nos portes


Il est bon de rappeler car nous avons trop tendance à l’oublier qu’il existe des endroits époustouflants à côté de chez nous. De plus en plus de voyageurs en font d’ailleurs la promotion. En manque d’inspiration? Juliet Bonhomme vous conseille d’aller suivre la page Instagram Atterissage de Camille qui encourage sa communauté à voyager dans des lieux proches de chez eux à la place d’aller à l’autre bout de la terre à chaque vacances. “Une belle façon de s’envoyer en l’air sans prendre l’avion” conclut Juliet!

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