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© Getty Images

TÉMOIGNAGE: le mariage a détruit le couple de Kimberley, 26 ans

Barbara Wesoly

Pendant des années, Kimberley, 26 ans, a vécu un amour sans nuage. Jusqu’à ce qu’elle décide de se marier et que tout bascule.


“Il y a sept ans, je suis sortie boire un verre entre amis dans un chouette café. C’est ce soir-là qu’on m’a présenté à mon ex-mari. Entre lui et moi, le contact est tout de suite bien passé. Le jour même, il m’a demandé mon numéro. On est sortis ensemble peu de temps après.

À l’époque, j’émergeais tout juste d’une relation, mais j’ai senti qu’avec lui, c’était différent. On était vraiment faits l’un pour l’autre.


Cerise sur le gâteau: nos familles s’entendaient elles aussi à merveille. D’emblée, mes parents ont vu en lui le beau-fils idéal. Nous faisions tout ensemble. On était inséparables. À ce moment de notre parcours, rien n’aurait pu nous séparer. Trois mois après le début de notre relation, je me suis installée chez lui. Tout se passait très bien. Trois ans plus tard, nous avons décidé d’acheter un appartement. Ce projet nous a mis sous pression, mais comme nous sentions que nous ne pouvions pas vivre l’un sans l’autre, nous avons décidé de continuer nos recherches.

Une enfance douloureuse


Je n’ai jamais rêvé d’un mariage de conte de fée. Passer une journée dans une robe de rêve et me retrouver au centre de l’attention, très peu pour moi. Je n’aurais jamais refusé une demande, mais l’idée ne serait jamais venue de moi. Quant à mon copain, il avait vu ses parents se séparer dans d’affreuses conditions. Il ne se voyait pas reproduire ça. Sauf qu’au final, contre toute attente, il a fini par me faire sa demande. Sa jeunesse n’avait pas été facile, mais il avait une telle confiance en moi qu’il avait envie de s’impliquer totalement. C’est en tout cas ce qu’il m’a dit quand il m’a demandé de devenir sa femme.

Sa demande en mariage


Il avait organisé ce moment avec beaucoup d’amour. Pour sa déclaration, il avait programmé un citytrip et réservé une chambre dans un bed & breakfast. Le soir, il avait réservé une table dans un restaurant et demandé au serveur de déposer la bague sur mon assiette. J’avoue que je ne m’attendais pas du tout à ça. Une semaine avant, en présence de mes parents, j’avais encore plaisanté au sujet d’une éventuelle demande mariage. Je leur avais dit que si ça arrivait, je serais capable de me sauver en courant.

Comment aurais-je pu dire non à un homme qui, malgré le traumatisme vécu durant son enfance, me faisait suffisamment confiance pour vouloir se lier à moi pour toujours?


J’ai donc dit oui. Sur le moment, j’étais convaincue qu’on serait super heureux en tant que mari et femme.

L’angoisse des préparatifs


Dès que nous avons été officiellement fiancés, les premiers doutes ont commencé à se faire sentir. Un peu comme si, d’un coup, tout avait changé. Au fil des jours, on s’est peu à peu éloignés l’un de l’autre. J’avais l’impression que depuis qu’il savait que j’étais à lui, il n’avait plus besoin de faire d’effort. Il se préoccupait de moins en moins de moi. Dans le cadre des préparatifs du mariage, il a même fait quelques bêtises qui nous ont mis tous les deux dans une situation financière un peu difficile. Je ne me sentais plus vraiment en sécurité à ses côtés.

La perspective de me lier à lui de manière définitive me paralysait complètement.


La veille du mariage, j’ai passé un moment chez ma meilleure amie que j’avais choisie comme témoin. Je me suis mise à pleurer. Je doutais tellement. Elle est toutefois parvenue à me calmer et à me remettre dans le bon état d’esprit. Notre journée de mariage s’est passée le mieux du monde. Tout le monde était présent: notre famille, nos amis. Après le mariage civil, nous avons fait de super photos. Puis, il y a eu le diner et une grande fête. Je garde de très beaux souvenirs de cette journée.

Le début de la fin


La situation s’est dégradée juste après. Dès que nous nous sommes passés la bague au doigt, nous avons eu l’impression d’être prisonniers. Même si nous étions ensemble depuis six ans, les disputes ont commencé à s’enchainer. Mon ex-mari voulait des enfants tout de suite. Dans un premier temps, j’étais d’accord. Puis, comme pour le mariage, je me suis remise à douter. J’ai senti que ma réticence le blessait. Il s’absentait de plus en plus souvent. Je voyais qu’il était impliqué dans des trucs louches. Plus le temps passait, plus je me sentais en opposition par rapport à lui.

Six mois après notre mariage, j’avais déjà envie de rompre. Mais je ne pouvais pas lui faire ça. Pas à lui. Pendant un an et demi, je me suis battue contre mes démons intérieurs.


Au cours de cette période, nous avons l’un et l’autre fait de multiples tentatives pour sauver notre couple. Mais rien à faire: on était dans l’impasse. Après plus d’un an de mariage, j’ai enfin osé lui poser la question fatidique. Je lui ai demandé s’il était heureux. J’avais très peur qu’il me réponde que tout allait bien, mais heureusement, il a fait preuve de beaucoup d’honnêteté. Pour moi, cette réponse a été une vraie libération. Nous avions enfin osé exprimer ce que nous ressentions au plus profond de nous. Juste après cette discussion, nous avons entamé une procédure de divorce.

Pas de colère


Notre séparation s’est passée très sereinement. Nous ne nous sommes pas déchirés. Cela fait maintenant presque un an que nous ne sommes plus ensemble. Nous avons continué notre chemin chacun de notre côté. Quand on se recroise, ce n’est pas un problème. Aujourd’hui encore, j’ai du mal à comprendre pourquoi ce mariage a tout changé entre nous. Je regrette d’avoir dit oui. Quand on y pense, c’est juste un stupide document administratif, mais dans notre cas, il a détruit notre relation.”

Texte: Jill De Bont et Marie Honnay.


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