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© NEW YORK, NY - SEPTEMBER 26, 2018: President Donald Trump gestures to emphasize an issue at a press conference held at the Lotte Palace Hotel in the Villard Room. ; Shutterstock ID 1190031697; Purchase Order: -

Trump ne s’oppose pas au viol comme arme de guerre pour ne pas ““encourager l’avortement””

Kathleen Wuyard

Depuis que Trump a été élu au pouvoir, les jours se suivent et ne se ressemblent pas aux States, chaque nouvelle journée apportant un nouveau “low” pour le Président. Dernière sortie de la honte en date? Le locataire de la Maison Blanche refuse de dénoncer le viol comme arme de guerre pour ne pas “encourager l’avortement”.


Oui, vous avez bien lu, il a bien lié le calvaire des femmes dont le corps est pris pour champ de bataille à son combat rétrograde contre l’avortement; et non, malheureusement, il ne s’agit pas d’une mauvaise plaisanterie de sa part. La mauvaise blague, c’est lui, et à vrai dire, il ne nous a jamais fait rire. Ces derniers temps, toutefois, il aurait plutôt tendance à nous faire pleurer, de rage. Dernier exemple en date: le vote à l’ONU d’une résolution sur les violences sexuelles en cas de conflit. Une résolution nécessaire, à laquelle la délégation américaine comptait pourtant opposer son véto. En cause: un passage de la résolution qui “banalisait les relations sexuelles et cautionnait l’avortement”. Pourquoi? Parce qu’il mentionnait les termes “santé sexuelle et reproductive”. Peut-être qu’on ne bénéficie pas de la capacité US à lire entre les lignes, mais le lien entre ces termes et la “promotion de l’avortement” n’est pas immédiatement évident pour nous... Ce qui n’a pas empêché les Américains d’avoir gain de cause: après qu’ils aient menacé de bloquer le vote de la résolution, le passage incriminé a disparu du texte de la résolution. Un détail? Au contraire.

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Concrètement, cela veut donc dire que les femmes qui tomberont enceinte après un viol dans un pays en guerre auront un accès encore plus complexe qu’avant à l’avortement, une situation inadmissible que condamne notamment François Delattre, ambassadeur de la France auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Il est intolérable et incompréhensible que le Conseil de sécurité soit incapable de reconnaître que les femmes et les filles qui ont subi des violences sexuelles en temps de conflit, et qui n’ont évidemment pas choisi d’être enceintes, ont le droit d’avoir le choix d’interrompre leur grossesse.


De son côté, le Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege a souligné dans une déclaration rédigée avec Nadia Murad, elle aussi Prix Nobel de la Paix, que “rien ne peut justifier notre inaction face aux personnes persécutées et face à celles qui risquent encore de subir ces terribles violences sexuelles en situation de conflit“. Rien, sauf la radicalisation grandissante d’un gouvernement dangereux, qui, s’il avait refusé de voter, se serait aligné sur la Chine et la Russie. Les USA, le “leader du monde libre”? Pas tant qu’un président aussi mégalo qu’irrespectueux les gardera prisonniers.

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