Avec les prix de l’immobilier qui flambent, la question « Comment font les autres? » vous a sûrement déjà traversé l’esprit. Nos lecteur·rice·s dévoilent en détail leur processus d’achat: le prix, leur apport et leurs économies. Cette semaine, Paulien et son partenaire nous raconte l’achat de leur appartement.
Qui sont-ils?
Les acheteur·se·s: Paulien, 28 ans, créatrice de contenu, et son compagnon, 28 ans, développeur de logiciels
Le bien: un appartement au 3e et dernier étage, avec garage
Leur apport: 65.000 €
Le prêt: environ 360.000 € (durée: 25 ans, taux d’intérêt: 2,77 %)
Le remboursement mensuel: 1650 €
Texte: Dewy De Leeneer
«Mon compagnon et moi n’avions pas de logement propre, ce qui nous donnait la liberté de rêver en grand. Nous sommes tous les 2 freelances, donc tout ce dont nous avons besoin pour travailler, c’est notre ordinateur portable et une bonne connexion Wi-Fi. Pourquoi resterions-nous à un seul endroit, alors que le monde s’offre à nous?
Autour du monde
Nous avons décidé de nous lancer à fond: nous avons mis notre vie en Belgique entre parenthèses et sommes partis à la découverte du monde. Pendant 2 ans, nous avons voyagé en Thaïlande, au Vietnam, en Malaisie, aux Philippines, à Bali, à Lombok, en Italie, au Portugal et en Espagne. Nous sommes parfois revenus en Belgique, où nous avons séjourné chez le père de mon compagnon, mais notre soif de sensations nouvelles et de cultures différentes nous a toujours poussés à reprendre la route. Peu à peu, un autre désir est né: non plus seulement l’aventure du voyage, mais l’envie d’avoir un endroit à nous. Finis les séjours temporaires et la vie avec un sac à dos, place à la stabilité. Nous avons décidé de chercher notre propre logement. Les voyages feront toujours partie de nous, car ils nous ont façonnés, rapprochés et beaucoup appris, mais avec notre propre chez-nous, nous ne ressentons plus pour la première fois depuis longtemps l’envie de repartir immédiatement.
Entre ville et nature
Nous avons décidé d’acheter un appartement dans une banlieue. Notre seule condition était qu’il se trouve à moins d’un quart d’heure à vélo du centre-ville. Nous avons ainsi trouvé dans un quartier proche de la ville, mais néanmoins entouré de calme et de nature. Nous avons fait une offre en décembre 2024, puis nous sommes partis 5 semaines en Espagne pour un dernier voyage en tant que nomades numériques. En mars, nous avons signé l’acte, et depuis juin, nous y habitons.
Plus rapide que prévu
Nous étions encore à l’étranger lorsque nous avons décidé de commencer à chercher. Nous avions prévu des visites dès notre retour en Belgique, mais les choses se sont déroulées plus vite que prévu. Le deuxième appartement nous a immédiatement plu. 2 jours plus tard, nous sommes retournés le visiter avec un regard neuf et le soir même, nous avons fait une offre, qui a été acceptée.
Le budget
Nous avons emprunté 360.000 € auprès de la KBC, avec un taux d’intérêt de 2,77 %, étalé sur une durée de 25 ans. Nous remboursons 1650 € par mois. Notre apport personnel s’élevait à 65.000 €, et nous avons également pu payer nous-mêmes les frais supplémentaires de 21.000 €, tels que les droits d’enregistrement et les frais de notaire. Comme nous sommes partis de zéro lors de l’achat (nous n’avions ni meubles, ni électricité), nous avions heureusement prévu une réserve financière. Nous disposons tous les 2 d’une somme confortable pour vivre et pour continuer à aménager notre logement. De gros travaux ne sont pas nécessaires, l’appartement a été rénové il n’y a pas si longtemps. Nous avons toutefois effectué quelques petites réparations comme la porte du garage. La chaudière s’est aussi avérée être en mauvais état. Le vendeur a fait effectuer une révision à ses frais, mais elle n’a pas été approuvée. La canalisation devait également être renouvelée jusqu’au toit.
La cuisine des voisins
La recherche d’un appartement lumineux dans un environnement verdoyant et à l’abri des regards n’a pas été facile. Dans le premier appartement que nous avons visité, nous pouvions voir la cuisine des voisins. Mais trouver un tel logement dans les limites de son budget reste un défi.
En outre, l’obtention de notre prêt depuis l’étranger s’est avérée très compliquée. Nous avions contacté plusieurs banques et fait notre choix en fonction du taux d’intérêt le plus avantageux. Tout semblait réglé, jusqu’à ce que nous n’ayons plus aucune nouvelle de la banque. C’était frustrant, surtout quand on a peu d’expérience dans ce domaine. Nous avons attendu trop longtemps. Au moment où nous sommes passés à la KBC, le taux d’intérêt avait déjà augmenté. Heureusement, tout s’est très bien passé avec eux.
Tolérance au risque
Que conseillerais-je aux futurs acheteurs? Réfléchissez bien à la manière dont vous investissez votre argent. Il existe d’autres possibilités d’investissement que l’immobilier. Si vous disposez d’un apport personnel important et que le taux d’intérêt est favorable, il peut être intéressant d’emprunter plus que le strict nécessaire. Vous créez ainsi un effet de levier et pouvez investir le capital supplémentaire en bourse, par exemple. Mais cela ne convient pas à tout le monde. Vous devez bien savoir dans quoi vous vous engagez. Vous devez également vous constituer une réserve financière et avoir une certaine tolérance au risque. »
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