Ne soyez pas surpris si lors d’une balade face à la mer sur une plage de Bretagne pendant les vacances, vous tombez sur un téléphone ou du moins ce qu’il reste d’un téléphone Garfield, les appareils ne cessent de s’échouer dans la région.
Des combinés orange en forme de chat Garfield faisaient fureur dans les années 80, mais comment ce sont-ils retrouvés à s’échouer sur les plages de Bretagne en France ? Si l’affaire avait fait grand bruit en 2019, l’activiste écologiste Hugo Clément vient de remettre l’affaire au cœur de l’actualité avec une vidéo postée sur son compte Instagram. Si les promeneurs ramassent régulièrement des pièces détachées de combinés téléphoniques sur la plage du Finistère, c’est en raison d’un conteneur qui rempli de téléphones Garfield qui se serait éventré lors de son transport, délivrant les petits chats en plastique orange partout dans l’océan. « On a trouvé cette faille incroyable qui fait dans les 30 mètres de profondeur et tout au fond il y a les restes d’un conteneur », avait expliqué à l’AFP, la présidente de l’association Ar Viltansoù qui œuvre pour la propreté des plages, Claire Simonin. Elle ajoutait même :
Notre association existe depuis 18 ans et depuis qu’elle existe, on trouve des morceaux de téléphone Garfield quasiment à chaque nettoyage.
En effet, cela fait désormais 40 ans que les téléphones s’échouent sur les plages. De son côté, Fabien Boileau, le directeur du Parc naturel marin d’Iroise avait affirmé que les circonstances de l’incident qui serait advenu en 1983, restaient floues : « On n’a aucune idée de ce qui s’est passé à l’époque, on ne sait pas d’où ça vient, de quel bateau, on ne sait pas si ce sont plusieurs conteneurs qui sont tombés à l’eau ou un seul. »
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Un symbole fort sur la pollution marine actuelle
Ce qui est sûr, c’est que c’est téléphones à l’esthétique vintage sont extrêmement polluants, fabriqués en plastique, il est encore possible comme le montre Hugo Clément d’en retrouver presque entiers, avec les fils et l’électronique qui les accompagne. Des composants qui mettent des années à se désagréger et qui polluent les fonds marins. En 2019, l’affaire fait grand bruit lorsqu’une vingtaine de téléphones sont retrouvés entiers dans une grotte marine. Malgré le ramassage de ces déchets, la majorité du stock du conteneur est encore dans l’eau. « C’est un déchet qui a plus de trente ans et on en retrouve des morceaux quasiment neufs. Quand on parle de la décomposition du plastique, il y en a une partie qui finit en microplastique, mais il y a aussi des morceaux qui restent entiers. On en a vraiment pour des années et des années avant que ça disparaisse », déclarait Fabien Boileau à l’époque. Des faits qu’Hugo Clément confirme : « C’est assez hallucinant de voir comme c’est bien conservé. Il y a encore de la peinture, le combiné avec les touches, les composants électroniques à l’intérieur, les fils. » Il poursuit :
Tout ce plastique se décompose petit à petit dans l’océan, ça fait des micro-particules qui sont ingérées par tous les organismes vivants marins et au final par nous.
Hugo Clément tient à sensibiliser à la pollution engendrée par ce genre d’incident qui se produit bien plus souvent qu’on ne le pense : « Si 40 ans après on retrouve encore le contenu d’un seul conteneur échoué, je vous laisse imaginer l’ampleur de la pollution liée au transport de marchandises avec des centaines voire des milliers de conteneurs qui tombent à l’eau chaque année. »
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