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Non, être transgenre n’est pas un effet de mode et cette étude le confirme

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

C’est un des arguments principaux des groupes transphobes: dire qu’effectuer une transition est un « effet de mode » chez les jeunes. Une étude réalisée par des scientifiques vient de prouver le contraire.

Cette étude réalisée par les chercheurs du Fenway Institute de Boston et publiée dans la revue « Pediatrics », vient contrer les arguments transphobes selon lesquels les personnes transgenres jeunes le seraient en raison d’un effet de mode ou de pression sociale.

Une étude de large envergure

Pour arriver à leurs résultats, les scientifiques ont étudié des données s’étalant de 2017 à 2019 sur les personnes adolescentes de 16 états différents aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, il existe une hypothèse nommée « rapid-onset gendre dysphoria » ou « dysphorie de genre à apparition rapide ». Très utilisée par les politiques anti-trans, cette théorie repose sur un phénomène de « contagion sociale », qui voudrait que les jeunes adultes soient influencés par d’autres et commencent à se sentir en inadéquation avec le genre qui leur a été assigné à la naissance afin de mieux s’intégrer ou d’imiter les autres, à l’image d’une mode. Une théorie qui concernerait en particulier les personnes de genre féminin à la naissance qui seraient plus réceptives à cette pression sociale et ce phénomène de « contagion ». Cette hypothèse se base sur des témoignages de parents de jeunes transgenres, mais pas sur les témoignages des jeunes eux-mêmes. Et l’étude des scientifiques de Boston vient la contredire, car en réalité, les chiffres montrent qu’il y a plus de personnes transgenres qui étaient assignés comme hommes (AMAB) à la naissance que de personnes assignées femmes à la naissance (AFAB).

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L’analyse a inclus 91 937 adolescents en 2017 et 105 437 adolescents en 2019. En 2017, 2161 (2,4%) participants ont été identifiés comme Transgender and gender-diverse (TGD) (des personnes dont l’identité de genre n’est pas celle qui leur a été attribuée à la naissance), avec un ratio AMAB/AFAB de 1,5/1. En 2019, 1640 (1,6%) participants se sont identifiés comme TGD, avec un ratio AMAB/AFAB de 1,2/1.

Les personnes trans sont confrontées à beaucoup de rejet et d’intimidation

L’étude montre également que contrairement à ce que l’hypothèse affirme, être transgenre est loin d’être un effet de mode qui permet de se faire accepter ou bien voir dans un groupe d’adolescents. Ces jeunes font face à de nombreuses agressions, insultes et autres gestes transphobes. « Les taux de victimisation par intimidation et de suicide étaient plus élevés chez les jeunes TGD que chez leurs pairs cisgenres », confirment les chercheurs.

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