Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…
Le Royaume-Uni s'engage contre la violence envers les femmes - Flair : Canva
Le Royaume-Uni s'engage contre la violence envers les femmes - Flair : Canva

Le Royaume-Uni étend le délai de prescription en cas de violence envers les femmes

Kathleen Wuyard

Après qu’une série de féminicides ait ébranlé le pays, le Royaume-Uni a décidé d’étendre le délai de dépôt de plainte en cas de violence envers les femmes.

Lequel passe de six mois à deux ans pour contribuer à “restaurer la confiance des femmes dans la justice” souhaite le ministre de la Justice, Dominic Raab. Une confiance sacrément ébranlée ces derniers mois outre-Manche, après le féminicide de Sabrina Nessa, agressée et tuée dans un parc de Londres, mais aussi celui de la trentenaire Sarah Everard, enlevée et assassinée par un policier qui avait méticuleusement planifié son acte et s’était servi d’une pseudo contravention aux règles sanitaires pour kidnapper sa proie.

Et si ces deux féminicides ont choqué l’opinion publique, les chiffres des violences envers les femmes au Royaume-Uni ont de quoi achever de l’indigner: selon les chiffres officiels, durant les douze mois précédant mars 2020, 1,6 million (!) de femmes auraient été victimes de violence domestique dans le pays.

Se libérer de la prison de la violence

“Au-delà des gros titres sur ces cas tragiques (les féminicides de Sarah Everard et Sabrina Nessa, entre autres, NDLR), l’ampleur de la violence contre les femmes et les filles est répugnante”, a rappelé le ministre de la Justice dans un entretien au quotidien “The Telegraph” traduit par l’agence de presse Belga. En allongeant le délai de dépôt de plaintes, son cabinet espère ainsi donner aux victimes des chances supplémentaires de se libérer de la prison de la violence.

Et chez nous, qu’en est-il? En Belgique, la violence conjugale est considérée comme un délit, ce qui veut dire que le délai de prescription d’action publique est de cinq ans. Et ainsi que le rappelle de manière nécessaire le service de prévention de la Ville de Bruxelles, cette violence ne se limite pas aux coups, loin de là.

Les violences dans les relations intimes sont un ensemble de comportements, d’actes, d’attitudes de l’un des partenaires ou ex-partenaires qui visent à contrôler et dominer l’autre. Elles comprennent les agressions, les menaces ou les contraintes verbales, physiques, sexuelles, économiques, répétées ou amenées à se répéter portant atteinte à l’intégrité de l’autre”.

Et la police de rappeler de son côté que “la plupart des couples connaissent des disputes occasionnelles. Entre époux, on peut se fâcher sans que cela ait des conséquences graves. La violence conjugale est autre chose. Elle a ses sources dans un souhait de domination de l’autre. Elle doit se comprendre comme un cycle, une succession d’événements, certains apparemment peu importants (insultes, humiliation verbale), d’autres plus graves (gifles, coups, ...)”. Tout en soulignant l’importance d’en parler, “pour sortir de l’isolement, connaître vos droits, faire le point. Pour vous protéger ainsi que vos enfants, en cas de récidive”.

Vous ou une personne qui vous est proche êtes victime de violence? En parler, c’est le premier pas vers la liberté. Retrouvez ici toutes les informations nécessaires pour porter plainte. Si vous ressentez d’abord le besoin de vous confier avant de porter plainte, vous pouvez joindre Ecoute Violences Conjugales au 0800/ 30 0 30.

Lire aussi:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires