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Le bad buzz de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur l’égalité des sexes

Kathleen Wuyard

On dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions, et la Fédération Wallonie-Bruxelles en sait quelque chose: depuis l’annonce de son colloque sur l’égalité hommes-femmes, c’est la déferlante sur les réseaux. En cause: le colloque est perçu par certains comme une remise en question du bien-fondé des luttes contre les violences faites aux femmes. Explications.

Le 7 mars, pile à temps avant la Journée Internationale de la Femme du lendemain, le Bureau du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles organise un colloque intitulé “Egalité femmes-hommes : où en est-on ?”. Problème: en se fiant tant à la présentation du colloque qu’à certains des intervenants choisis pour y participer, d’aucuns avancent que justement, l’égalité est encore loin d’être une réalité.

Des invités qui fâchent


En effet, parmi les sujets discutés, le mouvement #MeToo. Sauf que certains des interlocuteurs choisis pour en débattre déplaisent fortement à des internautes qui ont choisi de le faire savoir. Dans leur viseur, le philosophe français Raphaël Enthoven mais aussi l’historienne Anne Morelli, auxquels il est reproché d’avoir eu certaines prises de positions contraires au mouvement #MeToo. Ainsi, au sujet du mouvement, Raphaël Enthoven a parlé de risques de “délation”, soulignant que les “nouveaux censeurs progressistes nous préparent un enfer”. Anne Morelli faisait quant à elle partie des signataires de la “Tribune des 100”, parue avec fracas en janvier dernier, et qui demandait si le mouvement #BalancetonPorc n’était pas finalement le reflet de “la haine des hommes”. Des positions qui coincent d’autant plus vu le contexte de la Journée Internationale de la Femme, ainsi que l’a notamment expliqué le Centre Régional du Libre Examen.

Raphaël Enthoven ne cesse d’expliquer aux féministes dans ses chroniques en quoi elles se plantent et ce qu’elles devraient faire. Le 8 mars, c’est une journée de lutte pour les droits des femmes: ce n’est pas la journée de leur remise en cause. Voilà pourquoi nous sommes tellement en colère.


Une colère à laquelle la FWB a répondu avec maladresse, évoquant la nécessité d’un “débat contradictoire”. Sauf que quand on sait que parmi les questions qui seront évoquées lors du colloque, il y a notamment «  Jusqu’à quel point une femme doit-elle tolérer des comportements déplacés ?  », on ne peut que s’interroger sur le bien-fondé de positions contradictoires sur le sujet. Et d’ailleurs, même sans y avoir été invitées, on va se permettre de répondre: une femme n’a plus à tolérer de comportements déplacés qu’un homme, que ce soit ou pas sa Journée Internationale. Voilà, et si il y a d’autres questions dans le genre, n’hésitez pas.

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