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© Female Journalist Outside Broadcasting in thailand.; Shutterstock ID 584041687

Danger pour les journalistes qui enquêtent sur les droits des femmes

Kathleen Wuyard

Alors que les droits des femmes sont plus que jamais au coeur de l’actualité, ceux qui enquêtent sur le sujet risquent gros selon Reporters Sans Frontières: cyberharcèlement, agressions, emprisonnement voire même assassinats, danger pour les journalistes engagés. 

Entre 2016 et 2017, RSF a ainsi recensé plus de 60 cas de violation des droits des journalistes dans plus d’une vingtaine de pays. Leur point commun: tous enquêtaient sur la condition des femmes. Depuis 2012, ce ne sont pas moins de 90 exactions qui ont été recensées, des chiffres “bien en-deçà de la réalité en raison de la peur et de la résignation de certains au point de ne pas communiquer”, souligne Reporters Sans Frontières. Les principaux responsables de ces violences: les groupes religieux, les organisations criminelles et les gouvernements autoritaires. Le chiffre qui fait vraiment peur: dans 12% des cas étudiés, les journalistes ont été tués, selon RSF, qui relate notamment les cas de la Mexicaine Miroslava Breach, assassinée en 2017 alors qu’elle couvrait depuis des années les agissements de la pègre locale et notamment les féminicides de Ciudad Juarez, mais aussi l’assassinat de l’Indienne Gauri Lankesh, rédactrice en chef d’un magazine laïc et féministe, qui a été abattue par deux hommes à moto.

Vague de cyberharcèlement


Les autres dangers qui guettent ceux qui enquêtent sur le droit des femmes: les emprisonnements (13% des cas), les agressions (28%) et la cyberviolence (43% des cas).

Le cyberharcèlement est l’exaction la plus fréquente subie par les journalistes traitant de la cause féminine. Ce fléau est un phénomène qui n’a aucune frontière, qui touche les pays pauvres tout comme les plus démocratiques.


Ces attaques en ligne ciblent exclusivement les journalistes femmes, contrairement aux autres exactions. “Ces cabales en ligne, qui profitent de la viralité des réseaux sociaux, constituent aujourd’hui une menace pour les journalistes à prendre très au sérieux”, estime l’ONG. En France, RSF revient ainsi sur le cas de la journaliste d’Europe 1 Nadia Daam, cible d’une intense campagne de cyberharcèlement qui s’est soldée par des menaces à sa famille et même une tentative d’intrusion à son domicile. Son “crime”? Avoir osé dénoncer le sabotage du numéro de téléphone “anti-relous” qui avait été lancé pour aider les femmes victimes de harcèlement.

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