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Dans le monde arabe, ça bouge pour les droits des femmes

Kathleen Wuyard

Vu depuis l’Occident, le monde arabe semble parfois être une terre hostile pour les droits des femmes. Et pourtant: de la Tunisie à la Jordanie en passant par le Liban, les avancées en matière d’égalité des sexes dans certains pays ont été saluées par l’ONU. La vraie (mauvaise) surprise : aucun pays européen ne fait partie des 8 États salués pour leurs progrès. 

Sur la lancée de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’Organisation des Nations Unies a en effet dévoilé la liste des 8 pays où “des changements historiques sont en place afin que plus aucune femme ou fille ne soit laissée de côté”. Au palmarès: la Tunisie, le Liban et la Jordanie, mais aussi le Kirghizistan, le Liberia ainsi que le Salvador, le Guatemala et le Honduras.

Stop aux mariages des mineures


En effet, dans cette région d’Amérique latine, des changements récents dans la législation ont véritablement révolutionné la vie des jeunes filles. Avant 2012, près de 30% des Latino-américaines étaient mariées avant l’âge de 18 ans. Une pratique avec laquelle le Salvador, le Guatemala et le Honduras ont décidé de divorcer. Le 12 juillet dernier, le Honduras a en effet modifié le Code National de la Famille, ôtant de ce fait toutes les exceptions qui permettaient le mariage des mineurs. Une mesure de protection qui a donné des idées au Guatemala et au Salvador, qui ont également modifié leur législation.

Lutte contre les violences faites aux femmes


Au Libéria, c’est du côté des violences faites aux femmes que le gouvernement tente de faire changer la donne. En août 2017, une loi condamnant les violences domestiques a en effet été passée dans le pays. Et au-delà des lois, il s’agit d’agir sur le terrain aussi: depuis mai, plus de 250 leaders religieux ont été formés à mieux réagir aux cas de violences dans leurs communautés. Au Kirghizistan, la lutte contre les violences faites aux femmes est également au coeur des préoccupations, avec l’adoption d’une nouvelle loi qui permet à tout qui est témoin de violences conjugales de les rapporter immédiatement à la police.

Loi révolutionnaire


Et en Tunisie aussi, le gouvernement combat les violences genrées, avec une loi votée avec une majorité écrasante (146 voix sur 217 et zéro abstentions) au Parlement cet été et condamnant non seulement les violences physiques mais aussi d’autres formes de violences envers les femmes, en ce compris les violences économiques, sexuelles, politiques et psychologiques.

Sur la bonne voie


En Jordanie et au Liban, les tristement célèbres “lois du viol” ont (enfin!) disparu des textes légaux. Jusqu’à l’été dernier, il était encore possible pour un violeur d’échapper à la prison s’il se mariait avec sa victime. Ce n’est désormais plus le cas, et si il reste encore pas mal de chemin à faire en matière de droits des femmes, cela n’en reste pas moins une avancée majeure. Et parce que le chemin reste encore long à parcourir, les Nations Unies ont lancé les “16 jours d’activisme”, reliant la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes à la Journée des Droits de l’Homme, le 10 décembre. Une invitation à se mobiliser à laquelle on répond en se rendant sur le site de l’action.

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