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© Roméo Elvis - Getty Images

Fiona Schmidt recadre les excuses de Roméo Elvis et Angèle applaudit

Kathleen Wuyard

Dans la foulée des agressions à l’encontre de Moha La Squale, Sofia, une étudiante bruxelloise de 23 ans, a affirmé avoir été agressée sexuellement par Roméo Elvis dans un magasin de la capitale. Après s’être répandu en excuses dans les MP de la jeune femme, qui en a diffusé les captures d’écran, le rappeur a également présenté des excuses publiques sur son propre compte Instagram. Une démarche saluée par une partie de la critique, mais critiquée par la journaliste militante Fiona Schmidt, qui en profite pour rappeler la définition d’un mec bien.


“Un mec bien, ce n’est pas un mec qui s’excuse après avoir agressé une meuf. Un mec bien, c’est un mec qui n’agresse pas les meufs” rappelle ainsi la journaliste et auteure de “L’amour après #MeToo”, un traité de séduction à l’usage des hommes qui ne savent plus parler aux femmes. En commentaire de son post, liké près de 7500 fois à l’heure d’écrire ces lignes, Fiona Schmidt se dit “très frappée par les réactions qui ont accompagné les excuses publiques de Roméo Elvis il y a 3 jours. Dans les commentaires sous le post, on lit beaucoup de comparaisons avec l’affaire Moha La Squale, beaucoup de bienveillance, et même, des félicitations”.

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Dont acte: likéés plus de 264 000 fois, ses excuses publiques suscitent en effet un élan de soutien en commentaire. Entre “on ne sait pas ce qui a bien pu se passer. A priori Romeo Elvis regrette et s’excuse. Pas besoin de débattre on n’était pas avec eux”, “Je ne soutiens pas Roméo Elvis, mais je le respecte. Je le respecte car il a reconnu. Je le respecte car il s’est excusé. Je le respecte car il a pris conscience de sa faute” voire même “se prendre un râteau c’est pas violer, faut arrêter la folie là”. Un simple râteau? Dans un entretien accordé à Streetpress, Sofia, la victime présumée, raconte comment lors d’une visite chez Bison 4, une friperie bruxelloise qui vend la marque de Roméo Elvis, elle tombe nez à nez avec le rappeur.

 Et c’est trop fun : on chante sur la musique de fond et j’essaye d’autres vêtements. C’était comme si je faisais les magasins avec un pote, il n’a pas la grosse tête”.


Grosse tête, non. Pas d’inhibition, non plus, s’il faut en croire le témoignage de Sofia, qui raconte comment Roméo Elvis se serait ensuite introduit sans sa permission dans la cabine et lui aurait mis les mains aux seins et sur les fesses, dans son pantalon. “Je lui dis : “Tu fais quoi ?” Il a un déclic. Il arrête tout et sort. Comme s’il était en transe et qu’il venait de se réveiller”. Et une fois “réveillé”, il lui demande de ne “pas en parler à ses copines”.

https://www.instagram.com/p/CE6jLb7lpst/?utm_source=ig_embed

Fiona tacle Roméo Elvis et Angèle fait les “coeurs”


D’abord fustigé sur les réseaux sociaux, dès la publication de ses excuses, Roméo Elvis, fort d’une réputation de “mec bien” du rap francophone, bénéficie rapidement d’un revirement de situation que condamne fermement Fiona Schmidt.

Les gens trient le bon gars de l’ivraie, ils jugent que Moha La Squale est un « vrai » agresseur alors que Roméo Elvis est juste un « mec normal qui a un peu dérapé », et même un « bon gars » puisqu’il a eu le « courage » de reconnaître sa faute publiquement”.


Et d’avouer que “moi aussi j’ai été soulagée qu’il s’excuse, parce que je l’aime bien, et que j’aime encore plus sa soeur qui s’en est pris injustement plein la gueule”, cette dernière ayant été la cible de cyberharcèlement suite aux révélations concernant son frère. Sauf que “Roméo Elvis n’évoque pas sa faute mais une maladresse et un malentendu” rappelle la journaliste, qui met en garde contre “cette empathie à deux vitesses qui bénéficie toujours aux mêmes alimente la culture du viol. Les agressions sexuelles et sexistes ne s’endigueront pas tant que l’on considèrera les victimes comme des « salopes » et/ou des « menteuses » et les agresseurs comme des « coquinous », et tant que les agressions sexistes perpétrées par des mecs qui ressemblent aux nôtres seront perçues comme des « bêtises » dont il suffit qu’ils s’excusent pour en être absous”. Avant d’ajouter que “l’enjeu, ce n’est pas de s’excuser. L’enjeu, c’est de ne pas avoir à le faire”. Une publication commentée par Angèle, la jeune chanteuse ayant posté trois emojis “coeur” noirs sous la publication.

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