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Bicky Burger voulait faire parler de lui, c’est tristement réussi

Kathleen Wuyard

Dans un paysage médiatique saturé et des réseaux sociaux en ébullition constante, comment fait-on parler de soi en 2019? En créant le bad buzz. La technique a beau être pathétique, elle fonctionne à tous les coups, la preuve avec la dernière “pub” de Bicky Burger, et cet article aussi.


On pourrait argumenter qu’il ne faut pas être particulièrement évolué pour apprécier le Bicky Burger à sa juste valeur. Ce serait méprisant, et injuste, ainsi que tout qui a déjà été sauvé par le petit Bicky de retour de soirée le sait. On pourrait évoquer la maladresse, la blague ratée, mais ce serait tout simplement de la malhonnêteté intellectuelle. Personne, en Occident, en 2019, et encore moins quelqu’un en charge de réaliser une campagne publicitaire, ne peut prétendre ignorer le fait que choisir pour emblème un homme qui frappe une femme va être bien digéré. L’opprobre est garantie, assurée, et le résultat, lui, désiré: après tout, l’adage ne dit-il pas “en bien ou en mal, pourvu qu’on en parle”?

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la dernière tentative désespérée d’attirer l’attention publicité, Bicky Burger fait le buzz. Le very bad buzz, mais le buzz quand même. Voyez plutôt: 293 commentaires et 107 partages en 4h seulement sur une page où la plupart des posts oscillent entre 1 et 10 commentaires, il faut saluer l’exploit. Et tant pis, si au passage, Bicky Burger laisse un goût indigeste dans la bouche de nombre de consommateurs: au moins, ils en parlent.

Fort heureusement, ou malheureusement, peut-être, en ces temps cyniques où la méthode est tellement utilisée qu’on la repère désormais au premier mot de travers, les commentateurs ont été nombreux à repérer vite fait le bad buzz voulu. Avec un succès mitigé: même si c’était pour le dénoncer, ils en ont quand même parlé. Comme cet article, en fait. Et sinon, tant qu’on parle d’infos indigestes: en 2018, les féminicides ont coûté la vie d’une femme tous les dix jours en Belgique. C’est déjà difficile à avaler comme ça, mais quand la violence devient glorifiée pour promouvoir un snack de friture, ça devient tout simplement vomitif.

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