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Le Coronavirus, le célibat, Tinder et moi

Justine Rossius

Aujourd’hui, j’avais envie d’écrire un article, bien égocentrique pour le coup, mais qui parlera sans doute à une population hautement touchée par — non pas le Coronavirus — mais bien le confinement: les célibataires!


 

« Ne sortez pas de chez vous, même pour voir des amis », « Restez en famille »… Toutes les publications sur les réseaux sociaux — nécessaires, qu’on se le dise ! — ont le chic pour rappeler aux célibataires… qu’ils sont célibataires. Et que la quarantaine, quand on est en solo, a un côté terriblement angoissant. Très égoïstement,  mon angoisse par rapport à ce Coronavirus s’est d’abord porté vers ma petite personne (ne m’en voulez pas): qu’est-ce que je vais faire pendant trois semaines, au minimum, en face à face avec moi-même, dans mon 50 mètres carrés ? À ne discuter qu’avec mon Monstera et mes autres plantes vertes ?

 

Ma famille, c’est mes amis!


En général (c’est-à-dire quand je peux faire la fête, aller à mes cours de yoga et me barrer au soleil), je suis tout à fait l’aise avec mon célibat. Mais là: je n’ai jamais eu autant envie d’avoir des bras dans lesquels m’emmitoufler en attendant que cette épidémie nous foute la paix. Jamais eu autant envie d’un partenaire de vie avec qui rigoler. Partager mes angoisses et mes soirées. Jamais eu autant envie qu’on m’attende dans le canapé en revenant du front (= du Delhaize). Jamais eu autant envie d’une famille; de bricolages à inventer, d’enfants à animer, à changer et à moucher (oui, c’est pour dire). Jamais eu autant envie d’un chien, aussi, même d’un chat, moi qui déteste ça.

Alors oui, c’est facile, de dire que « c’est facile » de rester à la maison. Mais quand notre maison, c’est le canap’ d’un pote, quand notre famille, ce sont nos copains, cette quarantaine prend une toute autre tournure. Et la peur de finir vieille fille à chat se transforme en peur de mourir seule sans chat. Heureusement, on peut aussi voir le bon côté des choses: on peut encore téléphoner à nos copines, se Skyper, s’envoyer des mèmes débiles toute la journée, se voir aussi, à condition de faire très attention aux règles sanitaires, à condition de n’être qu’à deux et à condition de s’inventer un check des pieds. On peut aussi danser nue dans son appart’, devenir riche grâce à Vinted, lire sa collection de livres non-lus par manque de temps, espacer ENFIN ses shampoings, ne plus perdre du temps dans les embouteillages et ne plus courir avec le temps (et le bus), dépoussiérer l’armoire à casseroles, regarder ENFIN Star Wars et puis, Swiper!

 

It’s a match!


Car voyons le bon côté des choses, encore, la crise sanitaire entraîne une nette hausse du nombre de matchs pour beaucoup d’entre nous. Sans doute le côté « et si on devait mourir demain ». Sans doute aussi, l’esprit de provocation: quand je peux faire des dates, j’ai pas envie, mais maintenant que je peux pas, j’ai trop envie! Parce que oui, pour le moment, les rencontres sont interdites, ou du moins, bien encadrées : la plateforme de rencontres a même mis en place une carte d’avertissement entre deux  « matchs », renvoyant aux consignes de l’OMS sur les gestes barrière. « Tinder a conscience que ses membres sont parfois amenés à se rencontrer en personne. Compte tenu de l’environnement actuel, Tinder souhaitait leur rappeler les précautions à prendre », a expliqué un porte-parole de l’entreprise. Le Coronavirus a aussi contaminé les descriptions Tinder : « Testé négatif au Coronavirus », « Tu penses qu’on va tous mourir ? », « Voulez-vous confiner avec moi, ce soir ?»… Voici le genre d’accroches qu’on peut retrouver sur la plateforme de rencontres. De quoi rigoler et occuper ces longues soirées de quarantaine. Et puis, de prendre le temps de bien connaître Monsieur avant le fameux date… Car se pose une vraie question: on se rencontre où si les bars et les restaurants sont fermés? Une solution: chez soi, directement. C’est rapide, mais au moins, ce sera rangé (même l’armoire à casseroles). Et puis, même pas besoin de stresser à la question de savoir si oui ou non il/elle va vous embrasser à la fin du rendez-vous. La réponse est non. Au mieux, vous pouvez espérer un check de pieds, avec les chaussettes plutôt qu’avec les chaussures, pour les plus coquins. Et en plus, s’il/elle puait du bec ou était aussi funky qu’une porte d’église, vous aurez une bonne excuse: “Je peux pas, j’ai le Corona”.  Allez, les célibataires, on vous souhaite tout le courage du monde. Après ça, vous serez des super-héros, qui auront vaincu les forces du mal de la solitude, cette chienne. Les samedis soirs en solo seront easy game. Vous n’aurez plus besoin de personne, n’attendrez plus personne et paf, vous rencontrerez l’Amour (parce que quand on s’y attend le moins, tout ça). On vous fait des bises de coude et on vous rappelle qu’au moins, les plantes vertes font nettement moins de bruit que les mioches!

 

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