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Comment préserver sa santé mentale de l'actu - Getty Images
Comment préserver sa santé mentale de l'actu - Getty Images

Les bons réflexes pour protéger sa santé mentale dans un contexte anxiogène

Kathleen Wuyard

Déjà malmenée depuis les premiers sursauts de la pandémie, notre santé mentale doit désormais faire face à un afflux quotidien de nouvelles anxiogènes. De quoi avoir bien du mal à garder la tête froide, même si on n’est pas prompt à l’anxiété de base.

Le meme, aussi simple qu’efficace, a fait rire (jaune) des hordes d’internautes. Au-dessus d’une photo d’une petite écolière effondrée sur son banc, de grosses larmes enfantines coulant sur la page posée devant elle, une légende bien d’actualité: “les enfants de 2050 tentant de mémoriser la période 2019-2022 pour un contrôle”.

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C’est que depuis que le COVID a fait son apparition dans l’actualité (visiblement, pour ne plus jamais la quitter), il s’en est passé des choses dans le monde. Et pas des moindres, ni des plus réjouissantes non plus – au contraire. Sans dérouler tout le film façon scénario catastrophe des années écoulées (c’est un peu contre-productif dans un article qui propose des solutions pour lutter contre l’anxiété ambiante), un simple coup d’oeil dans le rétroviseur de ces derniers mois laisse pantois.

Pandémie donc, prise du Capitole, crues mortelles en Belgique et en Allemagne, chute de Kaboul, procès des terroristes du Bataclan, remontée en violence du conflit israélo-palestinien, série de féminicides aussi glaçants que médiatisés au Royaume-Uni, invasion de l’Ukraine par la Russie, coût exorbitant de l’énergie, inflation galopante, soulèvements en Iran, procès des terroristes de Bruxelles... Dans les mots immortels de Stephan Eicher, “les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent”.

Et pourtant, Dieu sait qu’on aimerait vraiment déjeuner en paix, ou du moins, ne pas ressentir l’angoisse pré-film d’horreur à chaque fois qu’on s’informe de l’actualité – ou qu’elle nous est renvoyée au visage par réseaux sociaux ou conversations interposés si on essaie de relativement s’en préserver. Mais que faire, sachant que les événements en question sont hors de notre contrôle, et qu’il est très difficile, voire impossible, de ne pas se tenir informé·e?

Selon une enquête Sciensano menée en avril 2020 auprès de nos concitoyenne·s, la crise sanitaire liée au COVID a causé un pic d’anxiété et de troubles dépressifs, les troubles anxieux ayant ainsi augmenté de 20% depuis que la pandémie s’est déclarée. Et Sciensano de rappeler à l’époque l’importance du soutien de la famille et des amis pour réduire le stress causé par la crise sanitaire, ainsi que le risque de dépression, même si malheureusement, “au plus différents aspects de la vie (travail, revenus, santé, avenir) sont affectés par la crise, plus le risque d’anxiété et/ou de trouble dépressif est important”.

Imaginons par exemple une situation où s’ajouterait à la pandémie des soucis financiers, hausse des prix de l’énergie oblige, ainsi que d’inquiétantes incertitudes pour l’avenir après qu’un leader autoritaire ait brandi la menace nucléaire et on obtient a) toutes les conditions pour avoir le mental en miette mais aussi et surtout b) pas de chance, pile la situation dans laquelle on se trouve pour le moment. Gloups.

Mauvaises nouvelles

Ainsi que l’expliquent de concert la journaliste Shishira Screenivas et la médecin généraliste Neha Pathak pour la plateforme de santé en ligne WebMD, se sentir mal dans un contexte anxiogène est tout à fait normal.

L’afflux d’images de guerre, de mort et de dévastation est non seulement préoccupant mais peut aussi donner lieu au phénomène “d’anxiété de guerre”, une situation qui naît de la crainte que les images dont on nous bombarde ne se reproduisent là où on vit, et qui peut donner lieu à du stress et de l’anxiété, mais aussi à une sensibilité à fleur de peau” – WebMD.

Un des symptômes les plus fréquents? Un besoin croissant de contrôle, qu’on a tendance à assouvir en suivant l’actualité de manière obsessionnelle pour avoir l’impression de maîtriser une situation qui nous échappe complètement. Sauf que selon les experts de la santé mentale, entrer dans un cycle de ce type a en réalité pour seul effet d’augmenter l’anxiété à long terme. La solution selon le Dr Pathak pour retrouver une forme de contrôle apaisante dans un quotidien anxiogène? Se concentrer plutôt sur la maîtrise de son propre bien-être, notamment en dormant suffisamment, en mangeant sainement, et en prenant des nouvelles de ses proches pour établir de précieuses connexions humaines.

Ses conseils pour prendre soin de sa psyché, outre la nécessité de transférer le besoin de contrôle vers celui de sa santé générale plutôt que celui de l’actualité ?

  • Ignorer les nouvelles anxiogènes. Il ne s’agit pas ici de vivre dans une bulle, mais plutôt de s’informer de manière respectueuse envers notre mental, en évitant de visionner des images choc.
  • Limiter la consommation d’informations. Se tenir au courant, oui. Passer sa journée plongé·e dans un flux de nouvelles paralysantes, non. N’hésitez pas à vous désabonner de certains sites/pages/comptes si vous sentez que l’actualité menace de vous engloutir.
  • Accepter l’incertitude ambiante. Plus facile à dire qu’à faire, certes, mais on est tous dans le même bateau, et la seule chose (ou presque) qu’on peut contrôler en ce moment, c’est comment on se sent.

Changer d’air

Dans un des épisodes les plus récents de son podcast “Life Kit”, qui compile, comme son nom l’indique, un manuel pour vivre sa meilleure vie, ou du moins, sa vie au mieux, NPR rappelle encore l’importance d’offrir une alternative à votre cerveau surchargé d’actualités négatives, en privilégiant des activités qui renforcent le sentiment de connexion à soi-même et aux autres. Qu’il s’agisse de prendre un bol d’air de 15 minutes, de passer un petit coup de fil à vos (grands-)parents, de vous lancer dans un coloriage apaisant ou bien, pourquoi pas, de suivre un média dédié uniquement aux nouvelles heureuses. Parce qu’il y en a encore, promis. Et que même si la vie est (très) dure, vous êtes dur·e à cuire.

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