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Les Fit Fat Girls font rimer sport et obésité, et ça ne plait pas à tout le monde

Kathleen Wuyard

Moulées dans leurs tenues de sport qui ne cachent aucun bourrelet, les Fit Fat Girls s’assument et s’amusent, avec pour objectif de garder la forme sans perdre leurs formes, mais aussi de donner une leçon à ceux qui sont persuadés qu’il est impossible d’être grosse et sportive à la fois. Un message décomplexant, qui serait toutefois dangereux selon les détracteurs de ces athlètes XXL.


S’il est vrai que les clichés ont la dent dure, certains sont mêmes ancrés dans la peau de ceux à qui ils s’appliquent. Ainsi, une fan d’exercice physique est forcément svelte et délicatement musclée, capable d’enchaîner les kilomètres de course sans perdre son souffle ni sa séduction, moulée dans un soutien-gorge de sport qui dévoile ses abdos. A contrario, une femme ronde se doit forcément d’être une feignante qui passe ses journées avachies sur son canapé à s’enfiler des paquets de chips. Des préjugés aussi stupides qu’erronés auxquels les Fit Fat Girls comptent bien tordre le cou.


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Véritable papesse du mouvement en France, Lalaa Misaki ne se contente pas de partager ses looks stylés avec ses 70.800 followers sur Instagram: la belle XXL ne manque aucune occasion à rappeler à quel point une activité physique régulière est primordiale pour son bien-être. Entre partage de ses activités sportives préférées et de ses tenues de sport coup de coeur adaptées aux courbes, Lalaa montre un autre visage de la sportive, et Reebok France s’est laissé séduire par cette athlète qui sort du moule puisque l’influenceuse a été choisie par la marque pour une campagne body positive qui invite à ne jamais s’excuser pour ce qu’on est.


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Des excuses que l’américaine Jessamyn Stanley ne risque pas de présenter de si tôt, ni à ses détracteurs ni aux plus de 368 000 abonnés qui suivent ses pérégrinations sur Instagram. Loin du cliché de la yogi filiforme qui prend la pose dans son bikini rikiki sur l’une ou l’autre plage paradisiaque, Jessamyn contorsionne son corps grande taille dans des vidéos likées des milliers de fois où elle détaille sa routine yoga.

 

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Une publication partagée par Jessamyn (@mynameisjessamyn) le


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Le credo de cette native de Caroline du Nord bien dans sa peau et dans son legging?

Si quelqu’un essaie de vous rabaisser, c’est la preuve que ce que vous faites en vaut la peine: vous prenez la place qu’une autre personne n’a pas le courage d’occuper. La plupart des gens ne réalisent pas que le yoga n’est pas fait simplement pour les femmes blanches et minces. Je suis contente de leur prouver le contraire et de leur montrer que n’importe qui peut s’y mettre.


Dont acte: puisque le sport n’est désormais plus une affaire de taille et que le marché des vêtements sportifs plus size n’a de cesse quant à lui de grandir, les leaders du marché allant de Nike à Reebok en passant par Puma ont décidé de proposer des collections grande taille pour que les sportives puissent se mouler dans du lycra, peut importe leur taille ou leur poids. Une habile manoeuvre marketing, certes, qui peut aussi être prise comme un signe de l’acceptation de ces athlètes rondes. Sauf que dans les faits, ce n’est pas si simple.

Tolérés mais condamnés


D’abord parce que dans l’imaginaire collectif, la pratique régulière du sport s’accompagne forcément d’une envie de se tonifier et/ou de perdre du poids, corps sculpté à l’appui après quelques mois. Mais aussi et surtout parce que l’obésité, bien que plus répandue que jamais, continue de faire peur, et que ces craintes nourrissent une grossophobie de plus en plus acceptée. D’autant qu’avis pseudo-médicaux et professionnels de la santé viennent souvent peser dans la balance. Une discrimination “bienveillante” que Gabrielle Deydier, auteur du livre “On ne naît pas grosse”, connaît et condamne.

Les grossophobes expliquent leur intolérance avec des arguments médicaux: ‘je suis grossophobe pour vous faire réagir !’. C’est totalement stupide et contre-productif. On vit dans une société de paillettes, Amadieu parle de ‘La société du paraître’, une société où tout repose sur des likes sur Facebook et Instagram.


Une société qui n’est pas sans rappeler la vision de la plage développée par le sociologue Pierre Bourdieu dans ses “Méditations pascaliennes”.

En regardant bien, on remarque peu de gros, souvent à l’écart, timidement installés. Car si rien n’est interdit, les regards et mille petits messages inaudibles font comprendre à ceux qui dérogent qu’ils sont la cible des critiques. Ils sont tolérés mais irrévocablement condamnés, disqualifiés.


Des disqualifications que les Fit Fat Girls comptent bien contribuer à mettre hors-jeu. Le conseil de Lalaa Misaki aux filles comme elles, qui ne rentrent pas dans un 36 et qui ne comptent pas s’empêcher de savourer la vie pour autant? “Qu’elles gardent leurs rondeurs avec une bonne hygiène de vie. Très important aussi : qu’elles se fassent plaisir avec la mode en portant des imprimés, des couleurs vives, des volants... Libres!”.

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