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Semya © Flair

““Je travaille dur pour être indépendante””: Semya gère deux entreprises en plus de son emploi à temps plein

Manon de Meersman

Aujourd’hui, c’est la Journée internationale des droits de la femme ! Et bien que nous célébrions les femmes tous les jours chez Flair, nous le faisons deux fois plus en cette date symbolique. À cette occasion, nos journalistes sont heureuses de mettre à l’honneur des femmes qui les inspirent au quotidien.

Notre journaliste Evi Van Houdt a interviewé Semya Verlinden, 25 ans, qui connaît les réseaux sociaux comme le fond de sa poche. En plus de son job à temps plein, la jeune femme possède deux entreprises en tant que responsable des médias numériques. Pour l’une de ces entreprises, elle a publié son premier e-book l’an dernier . Et comme si cela ne suffisait pas, cette année, elle organise également son propre mariage ET déménagement. Pour Semya, les journées de 24 heures sont définitivement trop courtes, et pourtant, elle parvient à gérer d’une main de maître toutes ses activités.

Semya, tu fais tant de choses! Raconte-nous.

“Oui (rires). Je suis responsable des médias numériques chez Tadaam, une filiale de Telenet. Cela signifie en quelque sorte que je gère les médias sociaux, mais aussi le marketing d’influence et la gestion des blogs, des sites web et des publicités. J’ai également fondé deux mini-entreprises. Semthing est ma première entreprise. J’y partage ma passion pour la mode avec le monde entier et les gens peuvent me solliciter pour des questions de stylisme. Je propose également du personal shopping, c’est-à-dire que je me déplace avec les client.e.s pour choisir des tenues ou passer des commandes pour eux.elles sur des plateformes de vêtements en ligne. La plupart des clients de Semthing recherchent des conseils sur leur style au quotidien, mais il m’arrive aussi d’habiller des personnes spécifiquement pour des événements.

J’ai fondé ma deuxième entreprise, Something Social, avec mon amie et associée Lauren Moens. Nous nous occupons de tout ce qui est lié aux médias sociaux, de la mise en place d’annonces à la gestion, en passant par le coaching en médias sociaux.”

Cela semble être beaucoup de travail ! Comment fais-tu pour combiner ces activités avec ton travail en temps plein?

“Avant tout, il faut savoir gérer et organiser son temps. Mon planning est vraiment très strict, car je fais beaucoup de choses à côté. Je fais de l’exercice presque tous les matins, je suis également occupée à organiser mon mariage et, puis, je déménage aussi (rires). Mais il est très important de respecter ce programme. Je remarque que si je ne suis pas mon emploi du temps, de nombreuses situations difficiles pointent le bout de leur nez. Non seulement des situations liées au travail, mais aussi des situations personnelles. Si je ne prévois pas de pause à temps, je me laisse complètement déborder. Je dois vraiment planifier : OK, maintenant je ne vais plus rien faire. Et vraiment, c’est difficile de s’y tenir! Aujourd’hui, j’y arrive beaucoup mieux, même si mon entourage doit encore parfois me dire de m’arrêter à temps…

Cette charge de travail ne te pèse-t-elle pas trop?

Quand on fait tant de choses à la fois, on manque parfois de place dans sa tête. Il faut que je mette de temps en temps de l’ordre dans mes pensées, sinon je ne trouve pas la paix. Je remarque également que ce flot de pensées peut avoir un impact important sur mon sommeil. Par exemple, il est trois heures du matin et je me réveille d’un coup en pensant : “Merde, je dois encore commander ceci ou cela, je dois encore poster ou programmer cela”. Je dois alors être capable de me dire : “Va dormir, ça peut attendre demain.” Mais du coup, c’est pour cela que suivre un planning est si important, sinon on ne s’arrête jamais de travailler”.

Comment on fait pour gérer tout ça en même temps?

J’ai la chance d’avoir une bonne mémoire, mais je remarque maintenant que celle-ci est parfois come saturée. Il faut alors que je garde en tête cette limite. Bien sûr, je retire aussi beaucoup d’énergie de ce rythme. C’est mon éternelle dichotomie, car si j’ai passé une semaine sans rien faire, le fait d’être occupée me manque immédiatement (rires). Je suis quelqu’un qui a très envie d’aller de l’avant en permamence. Par exemple, si je ne faisais que mon travail à temps plein, je pense que je me tournerais vite les pouces le soir. Je me sentirais même un peu inutile, comme si je n’en faisais pas assez”.

Selon toi, qu’est-ce qui n’est pas suffisant?

Je trouve vraiment mon travail génial. Mais mon travail reste mon travail, et même si je l’aime et que je peux vraiment montrer ce que je sais faire, il me manque toujours quelque chose à côté. J’aimerais pouvoir faire la différence. Par exemple, j’aime voir quelqu’un se sentir bien dans sa peau après que je l’ai coiffé. Et quel plaisir de voir une petite entreprise se développer sur Instagram et recevoir l’attention qu’elle mérite. J’éprouve une telle satisfaction à pouvoir aider les gens de cette manière, même si cela ne change pas leur vie. Mais je vois vraiment cela comme une façon de rendre le monde un peu meilleur à ma façon”.

D’où vient cette volonté de travailler si dur ?

“Quand j’étais étudiante, je combinais déjà six jobs d’étudiant différents. En même temps. Je ne supportais pas de rester assise. J’ai toujours voulu – purement pour moi – être indépendante de tout et de tous. Mais aussi de la société dans laquelle nous vivons. Je veux pouvoir dire au monde : je vis selon mes propres conditions. Bien sûr, je dois aussi respecter la loi. Mais je veux dire que j’aime décider moi-même quand je vais faire quelque chose et comment je vais le faire. Si je suis mon propre patron, je peux le faire. Malheureusement, dans notre société, cela signifie qu’il faut avoir beaucoup d’argent pour se le permettre. Pour être libre dans ce monde, il faut avoir de bonnes bases sur lesquelles on peut toujours s’appuyer.”

Ta maman a eu un cancer du sein. Est-ce que cela t’a donné la volonté de travailler encore et toujours plus?

“Absolument. Je suis très attentionnée, y compris envers mon petit frère. J’ai perdu ma sœur très jeune et cela a contribué à me rendre très protectrice. Cette attention est vraiment très forte chez moi. Je veux simplement prendre soin des personnes que j’aime. Mais à cause de ça, il m’arrive de m’oublier. Bien que j’aie beaucoup de chance en étant entourée d’amis et d’un superbe mari qui me rappellent chaque jour de prendre soin de moi.”

Oui, d’ailleurs vous venez de célébrer votre mariage islamique, félicitations ! Ce travail met-il de la pression dans ton couple?

“Merci ! Et oui, c’est très dur. Mon mari est footballeur professionnel et a donc une courte journée de travail ; il est souvent à la maison à 13h après son entraînement. Bien sûr, je dois travailler jusqu’à 17h, mais lorsque je rentre à la maison, mes propres affaires m’attendent toujours. Ainsi, lorsqu’il a un entraînement ou un match le week-end, j’essaie de programmer autant de choses que possible. Mais bien sûr, il y a parfois des réunions, ou alors je vais faire du shopping avec un.e client.e le soir. Il trouve parfois cela difficile. Mais c’est quelque chose que j’aime vraiment faire.

Comment te vois-tu gérer tout ça au fil du temps?

“J’y ai beaucoup réfléchi ces derniers temps, surtout en ce qui concerne l’idée de fonder une famille. Je veux attendre un peu, mais mon mari aimerait avoir des enfants rapidement. Je veux vraiment des enfants moi-même, donc le nœud est déjà fait : nous allons devoir renoncer à quelque chose pour cela. Mais il reste à savoir ce que ce sera. Je trouverais extrêmement difficile que Dylan soit le seul à s’occuper financièrement de nous et de nos enfants. Je ne pourrais pas rester à la maison et m’occuper des enfants toute seule. J’ai beaucoup de respect pour les mères qui font et peuvent faire cela, mais pour moi, ce serait honnêtement mon pire cauchemar. Je ne peux pas rester assise pendant dix minutes et je veux vraiment faire la différence avec le temps dont je dispose.”

Et l’inverse, que tu travailles et qu’il s’occupe des enfants ? Cela te conviendrait-il ?

“D’un autre côté, je trouverais cela très difficile aussi (rires). Je pense que je me sentirais coupable en tant que mère. Non pas que je le devrais, mais comme je l’ai dit : m’inquiéter est TELLEMENT dans ma nature. J’essaierais probablement de garder toutes mes activités et de jongler avec tout ça du mieux que je peux… Et je m’oublierais dans le processus!”

Tu es croyante. Cela a-t-il une influence sur ton travail?

“Oui et non. Cette attitude m’a également été transmise par la famille. Mes parents sont tous deux de véritables bêtes de somme. Je les admire énormément, surtout quand je vois à quel point mes parents doivent travailler dur pour un salaire de base. J’ai compris très tôt que je ne voulais pas de cela. Il faut non seulement travailler dur, mais aussi travailler très intelligemment. C’est ce que j’essaie de faire différemment aujourd’hui avec mes propres entreprises. Même si cela engendre encore beaucoup de pression au travail, bien sûr”.”

Cette charge de travail ne devient-elle pas trop lourde à la longue ?

“Je préfère vivre “dans l’inconfort” pendant quelques années en cumulant trois emplois et en travaillant 50 heures par semaine, pour pouvoir ensuite faire ce que je veux pendant des années, plutôt que de travailler toute ma vie pour “survivre”. Je suis jeune et je dois le faire maintenant, je pense.”

Tu es très ambitieuse. Qu’aimerais-tu encore réaliser?

“J’ai de très grands rêves (rires). Je veux être en tête de liste lorsque quelqu’un parle de médias sociaux, que les gens pensent immédiatement à moi et disent : Semya sait ce qu’elle fait. C’est aussi un rêve en termes de mode. Je veux devenir un nom qui compte dans l’industrie de la mode. Lorsqu’une entreprise m’approchera et me demandera comment elle devrait aborder quelque chose, je veux simplement dire : “Je t’ai eue !”.”

Souhaites-tu réellement te faire un nom?

“Oui, mais je ne veux pas nécessairement être célèbre, les gens ne devraient pas me reconnaître dans la rue. Mais dans le monde de l’entreprise, je veux être un nom qui ouvre des portes. Que les gens qui comprennent le secteur sachent qui je suis et ce que je peux faire. Et je suis sûr que je peux y parvenir.”

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