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Douleurs du périnée - Getty
Douleurs du périnée - Getty

Douleur du périnée et nerf pudental: jusqu’à 8 ans d’errance médicale

La rédaction

Les douleurs périnéales sont encore bien trop méconnues et laissent les patient·e·s en souffrance, souvent sans traitement adapté. Un mal dont on parle encore trop peu, ainsi que nous l’explique Laura van der Hoeden, psychologue, sexologue et praticienne en Hypnose PTR.

Qu’elles soient gynécologiques, urologiques ou neurologiques, les douleurs du périnée couvrent un large spectre. Parfois, elles sont diagnostiquées avec une étiquette plus ou moins claire; comme une infection sexuellement transmissible ou l’endométriose. Mais souvent, elles laissent les patient·e·s face à une errance médicale. Une seconde peine non-négligeable qui impacte la santé mentale sur le long terme.

Parmi les diagnostics plus rares, les douleurs liées au nerf pudendal sont difficiles à évaluer. Il s’agit d’un nerf situé dans le bas du bassin et qui innerve la région du périnée, entre les organes génitaux et l’anus.

Des parcours différents, des douleurs difficiles à gérer

“Beaucoup de patients ne sont pas reconnus dans leurs douleurs tout simplement parce qu’elles ne se voient pas, mais ce n’est pas pour autant qu’ils ne souffrent pas. Quand on souffre de névralgie pudendale, la position assise est extrêmement douloureuse et on ne se rend pas compte à quel point on est souvent assis. Les douleurs les empêchent de travailler, d’aller au restaurant, de manger à table avec leurs familles, de se déplacer en voiture, chaque activité banale devient douloureuse. Sauf que l’entourage ne le voit pas car ce ne sont pas des douleurs visibles de l’extérieur”, nous explique Laura van der Hoeden.

En tant que psychologue, sexologue travaillant en Clinique de Pelvi-périnéologie, Laura rencontre des individus avec des parcours très différents. “Je travaille beaucoup avec les douleurs gynécologiques comme l’endométriose, les dyspareunies mais aussi avec des pathologies moins connues comme la névralgie pudendale. Ces douleurs peuvent aussi toucher les hommes à travers des douleurs testiculaires, des névralgies pudendales, des douleurs lors des rapports sexuels. Lors d’une prise en charge, c’est important d’être extrêmement bien entouré·e par des professionnel·le·s : gynécologue, gastro-enterologue, urologue, kiné spécialisé, etc”.

Quand le corps crie sa souffrance

Les causes peuvent être médicales, donc physiologiques mais sont souvent liées à des traumatismes. “On observe que beaucoup de personnes avec des douleurs chroniques, périnéales ou autre, ont subi des traumatismes qui viennent déclencher les douleurs. Soit des traumatismes de type abus sexuels, soit des moments où ils ne se sont pas sentis respectés, soit des épisodes émotionnels importants avec énormément de stress”, raison pour laquelle un suivi psychologique est vivement conseillé. “Non seulement il est très difficile de gérer les douleurs, mais en plus, il faut aussi gérer le regard des autres, de l’entourage”. On parle alors de maladies psychosomatiques, pas parce qu’elles sont créées de toute pièce par l’esprit mais parce qu’il y une influence du psychologique non-négligeable (gestion émotionnelle, anxiété, résultante des événements de vie, etc.) qui vient intervenir sur le corps et moduler la douleur.

Parmi les outils utilisés par la psychologue avec de très bons résultats, elle cite l’hypnose PTR, “non seulement pour traiter les traumatismes mais également pour aider à gérer leur douleur et à la comprendre. En fonction de l’état émotionnel, l’intensité des douleurs peut varier”. Et de ne pas négliger l’approche multi-disciplinaire qui favorise une reprise d’autonomie: “les kinés périnéales ont une grande importance dans le traitement, tout comme les médecins (uro, gyneco, gastro enterologue, infirmiers) en fonction des pathologies.

Rappelons également que les douleurs périnéales touchent une zone intime, ce qui peut aussi avoir un impact sur la sexualité. “Les rapports sexuels sont souvent associés à de l’inconfort. C’est pour cela qu’un suivi sexologique et/ou psychologique est d’autant plus important car il faut leur redonner confiance en leur corps et leur apprendre à être à l’écoute d’eux-mêmes. La douleur est un message, un système d’alarme qui est là pour protéger, pas pour nous nuire”.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de Laura et sur le site de la Clinique de Pelvi-périnéologie.

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