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9 questions que l’on se pose sur l’avortement

Autorisée en Belgique depuis le 3 avril 1990 mais encore taboue, l’IVG ou interruption volontaire de grossesse reste pour beaucoup d’entre nous source de nombreuses questions. Pourtant, au cours de sa vie, une femme sur deux pourrait être amenée à y avoir recours. Comment est-elle pratiquée? Jusqu’à quand est-elle légale? Vers qui se diriger? On répond à toutes vos interrogations sur l’avortement.

Pour qui ?


En Belgique, quel que soit son âge ou sa nationalité, une femme peut avorter, à condition d’être considérée dans un état de détresse. Cet état est défini par la loi comme étant subjectif et propre à chacune. Qu’il s’agisse d’une situation financière précaire, d’une maladie, d’un état psychologique ou encore d’un problème familial, elle seule est en mesure de choisir et de disposer de son corps librement. Personne n’est en droit de l’influencer dans sa décision, que ce soit le corps médical ou de l’un de ses proches. La loi reste cependant floue quant à la légalité de l’avortement chez les mineurs, sans le consentement d’un parent ou d’un tuteur légal. Toutefois il existe une jurisprudence qui donne raison au médecin qui pratique un avortement sans le consentement du parent. Mais, si aucun représentant légal de la jeune fille ne se présente avec elle, on lui recommande malgré tout d’être accompagnée d’un adulte pour la soutenir psychologiquement dans cette épreuve.

Jusqu’à quand ?


L’avortement est légal en Belgique jusqu’à la douzième semaine de grossesse, soit 14 semaines après le début des dernières règles. Au-delà de ces 14 semaines d’aménorrhée (période sans règles), l’IGV ne pourra plus être légalement pratiquée sauf en cas de réel danger pour la mère, ou s’il est découvert que l’enfant à naître présente une pathologie sérieuse ou incurable. 

À qui s’adresser ?


Une femme qui ne souhaite pas poursuivre sa grossesse doit au plus vite s’adresser à un médecin qui la dirigera vers un centre spécialisé. En Belgique, les IVG se pratiquent soit en hôpital, soit en milieu extra-hospitalier, c’est-à-dire dans un planning familial (ou un “abortus centra” en Flandre). L’avantage du planning familial est qu’il possède un axe pluridisciplinaire et que la patiente sera prise en charge autant sur l’aspect “physique” que psychologique.

Comment se déroulent les rendez-vous médicaux ?


Il se déroule plusieurs rendez-vous médicaux avant de procéder à l’interruption volontaire de grossesse. Dans un planning familial, le premier rendez-vous se fait avec un(e) assistant(e) social ou un(e) psychologue ,durant lequel la patiente peut s’exprimer librement sur sa décision. S’ensuit, le même jour, un rendez-vous avec le médecin qui effectue un examen gynécologique complet et qui s’assure qu’il n’y aucune contre indication à l’avortement. Il lui explique les différentes méthodes possibles et il s’assure de l’état de détermination de la patiente afin de vérifier si elle agit de son plein gré ou pas. L’intervention est alors prévue 6 jours plus tard, selon un minimum légal, pour laisser à la patiente un dernier temps de réflexion. Bien que le protocole soit le même, il est important de noter qu’une intervention à l’hôpital n’offre pas le même soutien psychologique qu’un planning familial. Il n’y a donc pas de suivi avec un(e) psychologue ou un(e) assistant(e) social.

Avec quelle méthode?


Il existe deux méthodes d’interruption de grossesse, déterminées par différents facteurs: l’avancement de la grossesse, l’appréciation du médecin, les conditions sociales et économiques de la patiente ou encore les éventuelles contre-indications.

  • L’interruption de grossesse chirurgicale ou par aspiration : c’est une méthode qui est pratiquée sous anesthésie locale. Le médecin va alors introduire une sonde qui aspirera le contenu de la cavité utérine. L’opération se fait en ambulatoire et dure plus ou moins 15 minutes. La procédure peut aussi se faire sous anesthésie générale mais elle est plus onéreuse et nécessite une nuit d’hospitalisation.
  • L’interruption de grossesse médicamenteuse : elle consiste en la prise d’une pilule abortive qui va provoquer l’expulsion de l’embryon. Cette méthode ne peut être utilisée que jusqu’à 7 semaines de grossesse et s’adresse à des femmes qui sont rapidement au courant de celle-ci. C’est une méthode non invasive, qui peut être assimilée à une fausse couche. En présence d’un médecin, la patiente prend un premier médicament qui va stopper le développement de l’embryon. Elle doit ensuite revenir 36 à 48 heures plus tard pour qu’on lui administre une substance qui va provoquer des contractions et l’expulsion de l’embryon. Il est important de savoir que l’expulsion peut avoir lieu un peu plus tard et donc pas forcémment au centre ou à l’hôpital.

Est ce que ça fait mal ?


La douleur est très variable d’une femme à l’autre. C’est pourquoi, la plupart du temps, les médecins y sont attentifs et mettent tout en place pour la soulager. Cependant, la majorité des patientes ressent une douleur vers la fin de l’intervention quand l’utérus se contracte, comparable à celles des règles. Et ce, quelle que soit la méthode utilisée.

Est-ce que ça peut entraîner des complications?


Les risques liés à l’avortement sont minimes, dans la mesure ou il est pratiqué avec des normes d’hygiène strictes et un personnel médical adéquat. Les problèmes de santé ultérieurs sont donc rares. En outre, une IVG n’a aussi aucun impact sur la vie sexuelle des patientes.

Combien ça coûte ?


Dans un planning familial, le prix est le même quelle que soit la méthode choisie, 450 euros. Si la patiente est en ordre de paiement de cotisations de mutuelle, pratiquement tout est pris en charge, mis à part les deux consultations qui coûtent 1,80€ chacune. Si ce n’est pas le cas, tout est à sa charge. Cependant, il est important pour un planning familial de laisser libre droit d’accès aux femmes souhaitant avorter, même en situation de précarité, sans que le prix ne soit un frein à ce choix. Dès lors, il tentera toujours de trouver une solution pour rendre la procédure abordable. En faisant par exemple appel à l’aide médicale urgente. En hôpital, l’intervention est aussi de 450 euros et est totalement prise en charge par la mutuelle. Cependant, si le médecin choisi n’est pas conventionné, la patiente devra payer le surplus d’honoraires que la mutuelle ne pourra pas lui rembourser.

Et après ?


Un suivi est obligatoirement mis en place quelques semaines après l’intervention, afin d’évaluer l’état physique et psychologique de la patiente. Chacune réagit en effet différemment à l’IVG et certaines sont plus affectées que d’autres. Le médecin définira également avec la patiente une nouvelle méthode de contraception plus adaptée.

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