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Souffrez-vous du ““complexe de la bonne élève””? Ou quand le perfectionnisme devient un handicap

Barbara Wesoly

Douées, assidues, appliquées, brillantes... Dès l’enfance certaines filles se distinguent aussi bien par leurs capacités que pour leur perfectionnisme. Des qualités qui, au fil du temps se muent en une volonté obsessionnelle de bien faire. Et qui,  en grandissant deviennent un handicap plutôt qu’une force. C’est ce que l’on nomme “le complexe de la bonne élève”.


Les filles sont plus mures que les garçons, plus vite matures. Et obtiennent donc souvent de meilleurs résultats scolaires. Des mots qu’en tant qu’enfant, nous avons toutes entendues. Comme si l’excellence était une affaire de sexe. Avec le message insidieux que leurs erreurs s’expliquent et se justifient mais pas les nôtres.  Un principe qui sème dès le plus jeune âge chez les petites filles, la graine du complexe de la bonne élève. Poussées par la société, l’environnement familial ou encore leur nature profonde, certaines s’appliquent dès lors avec acharnement à recueillir les meilleures notes et à ne se satisfaire que de la perfection. En ayant au final l’impression de n’exister que par les compliments et les félicitations.

Pas d’échec possible


Une fois ces filles sorties de l’école, souvent bardées de diplômes, discipline et perfectionnisme se transforment alors pour elles en véritable calvaire. Le moteur devient un frein à mesure que la pression sociale continue d’augmenter. Être la meilleure devient une obligation plus qu’un choix. Et conduit à se croire n’avoir une valeur qu’en fonction de ses résultats. En fonction de ce dossier apprécié par sa chef au boulot, de cette huitième mission accomplie malgré la surcharge de travail, de cette capacité à surpasser un collègue. La conséquence la plus flagrante du complexe de la bonne élève est l’impossibilité, presque, physique à dire non. Comme si refuser était signe de faiblesse ou de mauvaise volonté. Une autre valeur héritée de l’école, où pour réussir il faut apprendre à répondre positivement aux demandes et se plier aux exigences. Mais qui, dans le monde du travail mène progressivement au burnout. Un syndrome épuisant, psychologiquement comme physiquement. Et qui à la moindre erreur, forcément inévitable, conduit à perdre pied et à avoir le sentiment de tout rater.

Comment s’en défaire?


Difficile de s’imaginer fonctionner autrement quand on a l’impression que le perfectionnisme et la volonté de bien faire sont une grande part de qui l’on est. Mais, si le but n’est évidemment pas d’arrêter d’être consciencieuse et appliquée, lorsque l’implication devient une souffrance, c’est qu’il est temps d’agir. Sous peine de risquer la dépression ou le burnout. La coach française Chine Lanzmann explique ainsi “Certaines femmes que je coache, quand elles quittent leur job, sont alors remplacées par trois personnes. Elles sont parties parce qu’elles n’en pouvaient plus.”. L’objectif est donc de progressivement rompre avec ses mauvais réflexes, en travaillant sur ses comportements compulsifs. Le psychiatre et psychothérapeute Christophe André, auteur du livre “Imparfaits, libres et heureux” incite ainsi à se préparer et à créer un planning d’entrainement pour savoir comment réagir face à des problèmes concrets: « Si l’un de vos problèmes est la peur de déranger les gens, décidez d’arrêter chaque jour, dix personnes dans la rue pour leur demander un renseignement. Une façon de débuter par des situations faciles puis d’augmenter la difficulté.” Il peut aussi être nécessaire de parler de sa difficulté avec un psychologue ou un comportementaliste. Pour autant, nous pouvons toutes apprendre à nous accorder le droit à l’erreur.

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